Un témoignage de plus sur la Shoah mais il n'y aura jamais de témoignages de trop sur ce sujet. Je n'avais jamais lu ce classique, étrangement, c'est donc chose faite.
j'ai ainsi découvert
Joseph Joffo, coiffeur, autodidacte, qui a jeté son enfance sur papier pendant une période de convalescence et qui l'a ensuite envoyé à plusieurs maisons d'édition qui l'ont refusé, avant d'être pris en main par les éditions Lattès. Claude Klotz l'aide à remanier son texte et l'on peut deviner, par endroits, les discussions qu'ont pu avoir les deux auteurs face au manuscrit, là où l'on entend Joffo s'exclamer, se souvenir peut-être suite aux questions de Klotz, rire que certains épisodes, et sans doute aussi garder un silence ému face à d'autres événements plus tragiques.
Difficile de croire que ces deux gamins, Joseph et Maurice, aient réellement vécu cette aventure, qu'ils aient pu prendre la route ainsi tous les deux, bravant les barrages des soldats allemands, inventant des combines pour survivre, traversant, enfin, la France entière pour fuir les nazis qui persécutaient les Juifs. Pourtant, en postface, Joffo relate les nombreuses rencontres qu'il a faites avec collégiens et lycéens et confirme la véracité de ce qu'il a écrit.
Ce témoignage m'a fait penser à tous les autres enfants qui ont dû fuir eux aussi ou qu'on a cachés ainsi, Anne Franck bien sûr, mais aussi
Gotlib, Gainsbourg, Perec, Simon Veil, et tellement d'autres qui n'auront pas parlé, qui auront gardé toute leur vie au fond d'eux la blessure de cette enfance détruite.
C'est un roman qui n'a pas pris une ride et pour cette raison, il doit continuer à être lu à l'école, à être commenté, d'autant plus que le style parlé ne peut que plaire et toucher les enfants d'aujourd'hui.