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L'esclave islandaise tome 1 sur 2
EAN : 9782847207651
393 pages
Gaïa (05/04/2017)
4.03/5   57 notes
Résumé :
En 1627 aux îles Vestmann, au sud de l'Islande, les maisons de tourbe sont fouettées par les vents. À la fin de la saison de pêche, les retrouvailles sont fougueuses, mais brèves. Gudridur est enlevée avec son petit garçon par des pirates venus d'un monde lointain. Le Raid des Turcs fait prisonniers 400 Islandais, vendus comme esclaves au-delà des mers du sud. La jeune femme, battue et convoitée, est mise au service d'un dey et de ses quatre épouses, dans le climat ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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En 1627 , en Islande, des corsaires de Salé attaquent les villages des fjords de l'est et des îles Vestmann et y capturent 400 hommes, femmes et enfants qu'ils partent vendre au Maghreb.
Parmi les prisonniers, une femme, Gudridur, tente de survivre à la traversée avec son jeune fils. Jeune et belle, elle est vendue à un Dey, et se retrouve enfermée dans une demeure d'Alger, au service de ses quatre épouses. Son fils, vif d'esprit, est quant à lui envoyé dans une médersa pour y étudier.
Gudridur n'a qu'une obsession, racheter sa liberté et repartir en Islande avec son enfant auprès de son époux dont elle ignore le sort. Son salut réside dans une lettre qu'elle rêve de pouvoir écrire et d'adresser à ceux qui rachètent les captifs. Mais Gudridur, femme de pécheur, est pauvre, et n'a personne pour payer sa rançon.

L'esclave islandaise, de l'auteure Steinunn Jóhannesdóttir, s'inspire du destin mouvementé de Guðríður Símonardóttir (1598 -1682), actrice bien malgré elle d'un épisode de l'histoire islandaise connu sous le nom d'« enlèvements turcs en Islande ». Seuls quelques captifs réussiront à être rachetés par le roi du Danemark Christian IV.
Le propos de l'auteure s'inscrit davantage dans une démarche historique que romanesque. Je m'attendais à une grande saga romantique dans la veine de La Nuit du sérail ou de La Grande sultane, il n'en est rien.
Cet épisode historique a laissé de nombreux traces dans la mémoire collective, dans la toponymie et surtout dans les archives, où l'on trouve des témoignages directs, de la correspondance, des listes, des suppliques… La romancière les a d'ailleurs insérés dans son ouvrage, avec des reproductions de gravures d'époque, ce qui lui permet de retracer avec précision le parcours de quelques hommes et femmes.
Car tous ne connaîtront pas le sort de Gudridur qui s'accroche désespérément à son passé, à sa langue et surtout à sa religion. Des Islandaises refusant d'abjurer leur foi seront torturées et brûlées, des hommes ayant commis des erreurs dans leurs tâches quotidiennes mutilés. Certains pour survivre s'accommoderont de leur sort, comme la belle Anna qui se convertit à l'Islam et fonde une famille avec son très riche maître.
Les lignes les plus intéressantes sont celles qui narrent le « choc culturel » des Islandais arrivant au Maghreb, qui supportent difficilement le climat, ne comprennent pas la religion, s'étonnent devant la diversité de la population, eux qui dans le Nord n'avaient pour coutume que de commercer avec des Danois, ou d'apercevoir des équipages anglais ou allemands y faisant escale: « Cette ville (Alger) abritait des milliers d'esclaves confrontés à la durete impitoyable de leurs maîtres et à des conditions de vie effroyables, du reste, c'était une époque troublée. Même s'il n'avait aucune certitude, Jon pensait qu'il n'y avait ici que très peu d'esclaves venus des pays du Nord à l'exception des Islandais. On y trouvait en revanche une foule d'Allemands, de Hollandais, d'Anglais, de Flamands, de Français et de Wallons, mais la plupart étaient originaires d'Espagne ou du Portugal. »

L'esclave islandaise est une lecture très dépaysante quand on ne connaît rien comme moi à ce pays. Connaissant davantage le sort du captif le plus célèbre, Miguel de Cervantes, enlevé au large des Saintes-Maries-de-la-Mer et qui demeura esclave à Alger pendant presque cinq années, j'imaginais les pays nordiques comme des envahisseurs razziant les côtes européennes, et ignorais qu'ils en furent aussi victimes.
J'ai aussi beaucoup apprécié l'introduction de l'auteure qui raconte ses préparatifs et son séjour en Algérie, sur les pas de ses infortunés compatriotes. L'odyssée de Gudridur se poursuit d'ailleurs dans un second volume, qui contient une bibliographie et une post-face des plus intéressantes.
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Si l'Irlande est célèbre pour ses sagas, il faudra désormais ranger "L'esclave islandaise" parmi les livres d'aventures de ces îliens.
Steinunn Johannesdottir a voulu dans ce roman nous éclairer sur le passé de son pays, victime des razzias turques.
S'enrichir par la traîte des hommes était le but ultime de ces raids qui profitaient non seulement aux écumeurs des mers mais surtout aux marchands d'esclaves du bassin méditerranéen.
Avec enthousiasme, j'ai lu la vie des captifs islandais détenus à Alger du temps des Barbaresques.
En 1627, des navires accostent sur les îles Vestmann pour alimenter le marché aux esclaves d'Alger.
L'étonnement est grand de savoir des ravisseurs s'éloigner considérablement de la méditerranée pour trouver des otages, promesses d'enrichissement.
Avec d'autres compatriotes Gudridur et son fils font parties de ces victimes vendues, humiliées et battues sur le sol musulman.
Séparée de son fils, Gudridur est vendue au bagne d'Ali Pégelin où elle travaille dur dans la teinturerie au point d'user son corps meurtri par les coups.
La langue est au début un obstacle de taille qui contribue à accentuer le désespoir.
Pourtant grâce au petit pécule qu'elle obtient par ses ventes au marché, Grudidur participera à la rançon demandé par ses maîtres.
Neuf ans d'esclavage pour recouvrer la liberté sera nécessaire avec l'appui du roi de Danemark et de son émissaire hollandais.

"Libérée, délivrée..." l'absence de son fils est le prix de sa liberté.

Grâce aux détails de la captivité , l'auteure a retracé avec minutie et même des longueurs ces faits historiques authentiques.
Mis à part le sort malheureux de ces islandais, Johannesdottir s'attarde sur une civilisation orientale inconnue par les captifs.
A la fois Gudridur est fascinée par le raffinement de ses maîtres autant elle souffre de son dépaysement et de la séparation avec les siens.
J'ai regretté cependant certains aspects du récit. D'abord peu familière des noms islandais, retenir les personnages très nombreux a été un défi.
Un style trop factuel à mon goût et surtout le puritanisme de ces islandais m'ont fortement dérangé.

Pourtant l'enrichissement personnel que je retire de ce livre m'incite à poursuivre la saga ; le voyage de retour augure bien des surprises.

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1627 îles Vestmann en Islande. Gudridur est une jeune femme d'une trentaine d'années, qui vit heureuse avec son mari et son fils Sölmundur.
Une nuit des pirates débarquent et emmènent 400 personnes sur un bateau à destination de l'Algérie à l'époque sous domination turque.
Un terrible sort attend là-bas Gudridur et son jeune fils: ils seront vendus comme esclaves. Cet enlèvement a réellement existé et est appelé Raid des Turcs par les Islandais.
Gudridur va garder tout au long de ses huit années de captivité l'espoir de retrouver son mari. Son seul espoir est de lui écrire et d'attendre qu'on puisse verser une rançon pour sa libération.
En attendant elle doit s'adapter à une nouvelle vie, un climat bien différent de celui de son Islande natale, apprendre l'arabe et effectuer du mieux qu'elle peut les différentes tâches harassantes qui lui sont confiées. Peu d'esclaves venus du Nord à cette époque, on trouvait plutôt des Allemands, des Hollandais, Anglais, Français, Flamands, Wallons...
Le roi Christian IV du Danemark va finir par racheter les sujets danois, norvégiens et islandais mais il aura fallu plus de huit ans après l'attaque par les corsaires pour que le roi s'inquiète enfin du sort de ses sujets!
Le livre est passionnant et s'inspire de faits réels. On voit différents documents de l'époque: lettres, suppliques adressées au roi pour obtenir la libération des esclaves. Les illustrations d'époque montrant le sort des esclaves sont également très parlantes.
Un très bon livre sur un sujet difficile et peu connu.
Le deuxième tome sortira cet automne.
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Près de 400 pages plus tard, je relève la tête de ce livre … je n'ai rien vu, j'ai juste plongé la tête la première avec mes neurones disponibles en suivant cette saga historique … même pas vu le temps passé … même pas pensé noter une jolie tournure, et pourtant c'est très bien écrit et certains passages auraient sans nul doute mérité une citation … juste avalée par ce texte … écriture simple mais addictive, nous laissant découvrir les charmes des îles Vestmann et d'Alger.
Une aventure humaine relatée avec un grand souci du détail, nous approchant aux plus près des témoignages existants (1).
Des personnages qui ont quittés leurs existence de papiers pour nous entraîner dans leurs folles aventures violentes et nous faire partager leurs douleurs et leurs espoirs.
Un travail de recherches qui a du être colossal pour ne pas nous sembler fabriqué et faux, pour nous émouvoir avec une grande sensibilité loin de toutes sensibleries.
Une grande réussite …
A la recherche du tome 2 !

(1)
Les « enlèvements turcs » en Islande sont une série de raids esclavagistes menés par une flotte de quatre bateaux, comprenant des pirates salétins et algérois, en Islande entre le 20 juin et le 19 juillet 1627 dans les villages de Grindavik sur la côte sud ouest, dans les fjords de l'est et dans les îles Vestmann au large de la côte sud. Ils feront de 400 à 900 prisonniers (la population de l'Islande était à l'époque estimée à environ 60 000). Cet épisode est exceptionnel à la fois parce qu'il s'agit de la seule attaque sur l'Islande ayant fait des morts et au regard du nombre de témoignages l'ayant relaté a posteriori.
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1627. Sur les îles Vestmann, ces terres islandaises sous domination danoise, Gudridur mène une vie simple, rude, auprès de son époux, pêcheur. Elle prend soin de cet homme, de leur fils, de leur demeure. 
Lorsque les turcs débarquent sur ces terres, le chaos survient. 
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Quelle belle histoire que celle de Gudridur et de ses compatriotes, arrachés à leurs terres !
Ces quatre-cents islandais vont passer du vent, du froid, de la pêche, du bonheur et de Jésus à la moiteur, l'étouffement, le fouet, Allah et l'asservissement. Passer d'une l'île soumise au vent, à Alger en Barbarie.
J'ai ressenti de la compassion, de la peine pour eux.
Comme Gudridur, subir cette moiteur, cette faim, ses maîtres, les coups, l'absence de son mari libre, là-bas, si loin. L'impression d'être son amie, témoin impuissante de son quotidien.
J'ai espéré, me suis demandé qui viendrait les délivrer. Reverront-ils seulement un jour leur contrée ? 
En plus de l'histoire, le livre est agrémenté de croquis, gravures qui renseignent sur la topographie de la ville, les vêtements, les esclaves.
Ce fut une très belle découverte qui m'a enchantée et une émotion majeure à la fin du roman. J'ai hâte de lire la suite de cette histoire dont je ne connaissais rien, pour découvrir ce qui va advenir de l'héroïne.
Je ne m'étais pas trompée en le choisissant et je ne peux que vous recommander cette lecture.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 mai 2017
Le lecteur n'a aucun mal à se glisser dans cette histoire. Séduit par le personnage féminin, généreux et vaillant.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Anna versa le breuvage noir et fumant dans les verres, leur offrit les gâteaux sucrés pour l'accompagner et s'installa sur un petit siège face à elles.
- Te rappelles-tu notre dernier repas chez toi en Island ?
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Le fier vaisseau n'était plus que l'ombre de lui-même, une épave abîmée voguant en plein mer, une arche dévastée qui flottait sous un arc-en-ciel avec à son bord plus de trois cent passagers et un petit troupeau d'animaux pour peupler le monde. Tout autour régnait un bleu sans fin.
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Elle observait la traite des humains qui avait lieu sur cette place pour se distraire. Son séjour dans cette ville corrompait son âme. Elle devait s'en aller. Il lui fallait fuir cet endroit.
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Vidéo de Steinunn Jóhannesdóttir
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