La route de Marasef

Je suis en mesure de proclamer ton innocence absolue parce que je te connais. Tu es chaleureuse et aimante, d'accord, mais il faut être dérangé comme Delage pour confondre cette amitié avec un sentiment plus profond. Moi qui ai autrement plus de raisons pour me méprendre, je ne suis pas tombé dans ce piège ! Que veux-tu, tu subis le sort tragique des femmes fatales, le sort de ces femmes pour qui, comme Hélène, on a déclenché la guerre de Troie, de ces Muses pour qui les hommes écrivent de grandes œuvres.

Comment comptes-tu trouver la route de Marasef, au-delà des dunes?
- Comme le Petit Poucet : en suivant la piste marquée de petits cailloux!
- On n'est pas dans un conte de fées, ici, mais dans la réalité! On peut y mourir, dans le désert.

Certes, les veuves sanglantes valent leur pesant d'or pour les médias, mais ce ne sont pas ces valeurs-là qui, aux yeux des producteurs de cinéma, font recette.

L’amitié, c’est différent. La relation entre homme et femme, voilà ce qui est dangereux. Elle est pareille à du sable, et l’on ne bâtit pas sur du sable.

Les obsessions tiennent toujours de la folie, mais comme elles donnent à la folie son côté sublime, il faut les prendre au sérieux.