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EAN : 9782748525212
240 pages
Syros (23/08/2018)
3.99/5   71 notes
Résumé :
La première fois qu'un lien vers une vidéo porno s'affiche sur son ordinateur, Lucas est en train de télécharger un film de super-héros en streaming. Cette scène, qu'il visionne sans l'avoir voulu, le sidère, puis lui procure une émotion totalement inédite. Pour retrouver ce frisson initial, il glisse en secret dans une sphère qui accapare ses pensées, ses nuits, et bientôt tout son temps libre. Vu de l'extérieur, on pourrait croire que Lucas est un simple geek. Il ... >Voir plus
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Je connaissais l'écriture de Patrick Bard grâce à son roman sur l'embrigadement des jeunes par les recruteurs du jihad : "Et mes yeux se sont fermés". Ici, il s'attaque à un autre sujet délicat, mais qui touche encore bien plus d'ados, parfois âgés d'à peine une dizaine d'années : l'addiction au porno via des sites internet accessibles gratuitement et très facilement sur internet.
Le jeune Lucas est tombé par hasard sur un de ces sites à l'âge de 11 ans, et malheureusement, vous en avez peut-être fait l'expérience vous-même, il est courant lors d'une recherche parfaitement innocente de se voir proposer tout à fait autre chose...
Pour Lucas, cette "découverte" du cyber-sexe va entraîner des conséquences désastreuses, car il va rapidement devenir complètement accro, passant ses jours (y compris au collège) et ses nuits sur les écrans de son portable et de son ordi, se coupant peu à peu de tout autre centre d'intérêt et de son environnement. Il prend du poids, se nourrissant mal et ayant peu à peu cessé toute activité physique, ses notes dégringolent, et il n'a de cesse de trouver des vidéos de plus en plus "hard", et s'éloignant de plus en plus de pratiques sexuelles considérées comme "normales". A tel point que la première fois qu'il abordera une fille, il sera tout étonné qu'elle se choque de ses attentes. En effet, ne connaissant que ce qu'il a vu dans ces vidéos, il s'est forgé une image totalement artificielle des rapports amoureux et sexuels, pensant que dans la vraie vie il est normal qu'une fille exécute dès le début de la relation tout ce qu'il considère comme "la base". Je vous fais grâce des détails, mais je pense que la plupart d'entre vous n'a jamais expérimenté quelques-unes des combinaisons/positions/pratiques qu'il croit être la norme.
Ses parents, et c'est courant, ne se doutent de rien jusqu'à ce que, à force de télécharger des milliers de vidéos provenant de sites douteux, son ordinateur se bloque. Et là, drame : son père le confie à un collègue de bureau spécialiste des bugs informatiques. Vous imaginez sans peine leur surprise et leur panique...
Pour Lucas, le drame est ailleurs : privé d'accès à son passe-temps, il souffre vite de manque, surtout que ses parents sont partagés sur la façon de résoudre le problème. Dans un premier temps, ils vont tenter de susciter un électro-choc en montrant à Lucas un reportage (bien réel) sur la façon dont les actrices de porno sont maltraitées et conditionnées pour parvenir à supporter tout ce qu'on leur demande d'endurer, et qui provoque des dégâts souvent irréversibles sur leur corps et leur psychisme. Mais il va vite falloir recourir à des mesures plus radicales, et ce sera le sujet de la seconde partie du livre.

Patrick Bard a fait là un pari audacieux, traitant d'un sujet vraiment délicat à aborder sans vulgarité mais pourtant sans rien dissimuler. C'est totalement réussi, et ce livre figure en bonne place dans mon CDI. Je ne suis pas naïve, et rien qu'à entendre certaines discussions de mes élèves (pas toujours très discrets), je sais bien qu'ils connaissent tous ce genre de sites, et que plusieurs regardent régulièrement du porno depuis des années. J'en ai d'ailleurs discuté avec eux, à l'occasion de séances sur les violences faites aux femmes. Et j'ai pu constater que certains, comme Lucas, pensent que le sexe doit nécessairement se conformer à ces représentations montrant des "prouesses" de hardeurs enchaînant les pénétrations variées sur des femmes soumises et en apparence ravies d'être ainsi traitées. le pire étant que parfois, leurs copines, pour "être à la hauteur", jouent le jeu et acceptent des pratiques extrêmes qui je pense ne leur procurent pas le moindre plaisir. Heureusement, il reste encore quelques irréductibles romantiques qui viendront discrètement me demander conseil pour écrire une lettre d'amour à leur chéri(e) !
Le roman aborde également d'autres addictions courantes chez les ados/jeunes adultes : les jeux vidéos, l'alcool, la drogue... Heureusement, il y a aussi de l'espoir, la seconde partie se passe dans un centre où sont accueillis ces jeunes en souffrance, et où des professionnels bien formés et bienveillants les aident à s'en sortir, souvent avec succès.

Je recommande vivement cette lecture, mais avec quelques précautions. le lecteur doit être suffisamment mûr pour ne pas être choqué par le sujet, et il est souhaitable qu'ensuite il puisse en discuter avec un adulte de confiance. Bien sûr les parents peuvent également trouver un intérêt à ce livre, ne serait-ce que pour comprendre que ce danger existe, et ne pas "tomber des nues" s'ils apprennent que leur enfant est déjà allé sur un de ces sites.
Une lecture pas forcément agréable pour moi, mais nécessaire.
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La génération de mes parents a connu le cinéma érotique avec le film 'Emmanuelle' (1974).
Quelques années plus tard, la chaîne Canal+ et les magnétoscopes (avec les cassettes VHS) ont fait entrer la pornographie dans les foyers. On monte d'un cran, ça n'a rien à voir : le porno d'alors est fait par des hommes, pour des hommes. Il paraît qu'il existe désormais des pornos plus 'féminins' (plus doux ?), je n'ai pas testé.
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Dans les années 1980-1990, si vos parents n'en consommaient pas (ou s'ils en regardaient mais rangeaient bien leurs affaires), si vous n'aviez pas de grand frère, le spectacle cru du X vous était épargné jusqu'à l'âge (pré)adulte. Mais votre premier visionnage n'était pas forcément consenti, et les attentes de celui qui vous présentait le film pouvaient être à 1000 lieues des vôtres, pauvre naïve !
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Aujourd'hui, avec Internet, ces images s'imposent aux enfants, beaucoup trop tôt, que l'option 'contrôle parental' soit activée ou non - merci les copains !
Et comme l'enfant est conscient du tabou, il se garde d'en parler aux adultes de son entourage, ce qui peut occasionner des dégâts si sa consommation devient incontrôlable. Je ne parle même pas des effets sur une petite/jeune fille qui se demande comment elle réussira à faire 'tous ces trucs' un jour ; je reste dans la perspective masculine, plutôt agréable, si j'ai bien compris.
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C'est le sujet de ce roman pour adolescents, à travers l'exemple de Lucas, accro au porno depuis l'âge de 14 ans. L'auteur montre la nocivité de la pornographie consommée trop jeune et à haute dose : addiction, perte du sommeil, déphasage scolaire, et conséquences sur la sexualité future, car la vie sexuelle amoureuse n'a pas grand chose à voir avec ces films (images de la femme soumise, ultra-souple, ouverte & 'accueillante', et du mâle à grande/grosse qu*** qui rentre partout, dominant, dominateur, prédateur...). Patrick Bard évoque également les coulisses de la production de ces films, rompant avec l'image médiatique trompeuse donnée par quelques stars, apparemment mignonnes, épanouies, fraîches, saines, et heureuses de leur job de 'hardeuse'.

D'autres addictions sont évoquées dans ce roman (jeux en ligne, alcool), via quelques jeunes gens marginalisés par leurs pratiques, devenus incapables de vivre en société, et parfois suicidaires.
Tout n'est pas noir, il y a heureusement des moyens de sortir de ces graves crises de l'adolescence, une des premières étapes étant de réapprendre la 'vraie vie', de renouer le contact avec des gens de son âge, par exemple...

Lecture indispensable pour les adolescents et les adultes qui en côtoient.

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« Un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu'il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne », révèle une enquête conduite par l'association Ennocence.
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P.O.V pour "point of view", soit film tourné en caméra subjective. Tel est le titre du second roman ados-jeunes adultes de Patrick Bard. Dans le premier, Et les yeux se sont fermés, il évoquait la conversion à l'islam et la radicalisation d'une jeune fille française partie rejoindre le djihad en Syrie.

Ici, le journaliste-écrivain traite de l'addiction d'un adolescent aux vidéos pornographiques sur Internet. C'est si facile, varié et représentant un nombre vertigineux de mini-films. L'histoire de Lucas est le parfait pendant romanesque de l'essai d'Ovidie, À un clic du pire, dans lequel elle dresse le constat stupéfiant du nombre d'heures de porno visualisées et, encore plus grave, de l'impact terrible que ces scènes souvent hard sur la sexualité de ces jeunes.

Patrick Bard le dépeint à travers son jeune personnage avec beaucoup de justesse. Sa vision du sexe et de l'abord d'une fille n'est dictée que par ce qu'il en a vu du Internet. Autrement dit, une vision fausse, dégradante et socialement périlleuse. L'auteur montre également les problèmes collatéraux à cette addiction : manque de sommeil à force de mater les films, diminution de l'attention en classe, dégringolade scolaire, importante prise de poids par manque d'activités et grignotages compulsifs devant l'écran, tensions familiales, désocialisation, etc.

Voilà un ouvrage intelligemment construit, avec des mots qui sonnent juste puisqu'on sent bien derrière cette avidité de cybersexualité se cache un mal-être. le monde virtuel du sexe devient un échappatoire au monde réel et aux difficultés et efforts inhérents aux relations sociales. Pour d'autres, c'est l'alcool, les jeux en ligne, la drogue, la bouffe, etc. Autant de moyens de tenter de combler un vide ou de fuir une situation qui ne convient pas. Illusoire bien sûr mais ça, on ne s'en rend compte que lorsque l'engrenage est déjà bien lancé.

La question de la disponibilité des écrans est ici aussi posée à travers les interrogations des parents. Difficile à notre époque ultraconnectée de ne pas se focaliser sur smartphones, tablettes ou ordinateurs. Nombre d'inquiétudes ressortent d'expériences vécues et d'études scientifiques sur les effets d'Internet sur nos vies et principalement sur celle des enfants et adolescents. L'addiction du jeune Lucas en est une parmi bien d'autres.

Je ne peux que conseiller la lecture de ce roman certes préoccupant mais où toute lumière n'est pas éteinte. Bravo à Patrick Bard pour l'efficacité et la qualité de son récit.
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Une fiction sur l'addiction à la pornographie chez les jeunes… un sujet délicat, il fallait oser. Surtout quand la fiction est catégorisée « littérature jeunesse ». Eh bien, j'ai trouvé que c'était habilement mené.

Lucas a 16 ans, il ne dort plus, n'a plus de vie sociale, il passe son temps à regarder des vidéos porno depuis 3-4 ans. En surpoids, ce qui fait de lui une victime de harcèlement scolaire, une hygiène corporelle qui laisse à désirer, il s'engage dans un cercle vicieux dont il ne pourra se sortir tout seul.

Le roman se divise en deux parties. La première partie s'intitule «disparaître» : on y suit la descente aux enfers de Lucas, porn-addict, et de ses parents qui essaient de l'en sortir. Cette partie pourrait être tellement vraie ! On vit la stupéfaction des parents quand ils découvrent que leur fils mate du porno, leur interrogation sur la façon d'aborder le sujet avec lui, le mal-être et des parents et de Lucas lorsqu'ils parlent de cela, les mensonges de Lucas qui fait des promesses mais ne les tient pas, les disputes des parents au sujet de leur fils, l'un voulant l'emmener consulter, l'autre refusant cette option et confisquant tout à l'ado (smartphone, ordi), les conflits entre parents et enfant, les signes de manque manifestes chez Lucas, le repli sur soi encore plus évident, et enfin le drame (que je n'avais pas vu venir).
La seconde partie, « faire battre le coeur », s'attarde sur la longue convalescence de Lucas enfin pris en charge par des spécialistes.

Au-delà de la fiction, l'auteur a su habilement placer des informations réelles permettant de mesurer l'ampleur du fléau et ses dégâts, mais aussi les coulisses des tournages des vidéos pornos.
Lucas a vu son premier porno à l'âge de 11 ans, et malheureusement dans la réalité les enfants/pré-adolescents/ados sont surexposés via Internet, la facilité d'accès à ce genre d'images ou de vidéos est déconcertante. La pornographie trompe les jeunes, naïfs, sur la sexualité, elle leur en donne une vision hyper déformée, très loin de la réalité. Et un épisode relaté dans le récit trouve un écho dans les collèges aujourd'hui. Auprès du principal qui a convoqué des filles de cinquième au sujet d'une pratique qu'elles font dans les toilettes pour gagner des cigarettes gratos, elles se justifient « Mais on voit ça tout le temps sur internet, monsieur. Avec la bouche, c'est pas du sexe ! » Hem… Hem… Toute une éducation à la sexualité à (re)faire. Une amie infirmière scolaire m'a un jour dit avoir été choquée d'apprendre que des pratiques similaires se faisaient dans son collège. Et cette remarque, elle me l'a faite il y a dix ans… Je n'ai aucun doute sur le fait que ces pratiques se sont répétées, amplifiées, déformées…

Vraiment, ce livre est intéressant autant pour les adultes que pour des jeunes à partir de 14 ans. A titre préventif, explicatif ou curatif, chacun pourra y trouver un intérêt. Moi, il m'a permis de prendre conscience du danger de cette addiction vers les jeunes, de l'ampleur du phénomène, et des moyens à mettre en oeuvre pour prévenir, lutter et guérir. Je ne le mettrais peut-être pas entre les mains d'ados en dessous de 14-15 ans, mais à partir de cet âge-là, il peut servir de prévention ou d'explications et donner matière à réflexion auprès de ce public, car il est bien ficelé.

Bon, un mot sur l'écriture, le registre, le vocabulaire : ça parle d'addiction à la pornographie, je m'interrogeais sur la façon dont l'auteur allait amener le sujet, si ça n'allait pas être trop hard, mais non ; il y a des choses au sujet de la pornographie qui sont expliquées, mais on ne tombe pas dans le glauque ou le hardcore.

Un dernier mot : de manière habile, l'auteur réussit aussi à placer un mot sur une autre addiction-fléau des jeunes : l'addiction aux jeux vidéo.
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Lucas est un adolescent comme beaucoup d'autres, plutôt replié sur lui-même et passant beaucoup de temps sur son ordinateur et son smartphone. Comme la plupart des garçons de son âge, il a eu l'occasion de voir des images pornographiques et d'y revenir (parents, vous vous leurrez si vous pensez que vos chers petits y ont échappé, à moins que ni eux ni leurs amis ne disposent de connexion Internet).
La vie de Lucas n'est cependant pas banale, ni normale : désormais, sa principale occupation est précisément la recherche et le visionnage de sites pornographiques. Lucas est devenu addict au cybersex. Sa désocialisation est rapide et préoccupante ; ses résultats scolaires sont en berne, il n'a plus d'amis, ne fait plus de sport… Ses parents tombent de haut lorsqu'ils découvrent comment leur fils passe ses nuits et pourquoi il s'endort pendant les cours.

Le sujet, grave, est traité avec un ton juste, sans omettre ses sombres facettes - l'exploitation des « travailleuses » du sexe, la dépendance de certains consommateurs, les effets désastreux du porno sur la compréhension par ses amateurs de la sexualité… - et sans moralisation.
Dans ce roman accessible dès 14 ans (de préférence avec un temps de discussion avec des adultes), comme dans ses autres ouvrages, Patrick Bard n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer les dérives, les scandales. Il le fait de manière précise, complète, presque scientifique.

Cet auteur est particulièrement doué pour plonger ses lecteurs au coeur du sujet, après avoir pris toute la distance nécessaire à sa bonne compréhension. Et les sujets qu'il choisit ne sont pas anodins.
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critiques presse (1)
Ricochet
01 octobre 2018
Dans la veine d’un Melvin Burgess, un livre percutant.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
'Ça', c'est un documentaire sur les conditions de travail des hardeuses. Une suite de témoignages qui lui soulèvent encore le coeur, rien que d'y penser. Des trucs super-crades qu'il n'avait aucune envie d'entendre ni de savoir. (...)
Les médicaments pour l'accouchement que les filles prennent, non pas pour dilater l'utérus afin de laisser passer un bébé mais pour dilater leurs orifices, pour pouvoir encaisser les triples anales. Les piqûres que les acteurs se font pour rester en érection en dépit des insensibilisants dont les muqueuses des hardeuses sont gorgées. Les lavements, les vomissements, conséquence des multiples DT. Les coups. Les lèvres fendues. Les maisons où les actrices des pays de l'Est sous-payées sont cantonnées. L'abus d'anti-inflammatoires. Des filles qui visionnent des pornos depuis l'âge de huit ans, qui tournent avec des acteurs qu'elles ont vus en action quand elles n'étaient encore que des gamines.
Les témoignages sont une chose. Les chiffres en sont une autre. Plus de 100 milliards de pages porno sont ouvertes chaque année par les internautes. Soit 14 pages par être humain vivant sur Terre, bébés et vieillards inclus.
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- Je ne te juge pas parce que tu regardais des pornos en ligne [à 14 ans]. Ce n'est pas forcément mal de regarder un porno, même si c'est plutôt un divertissement pour adultes qui véhicule une image des femmes qui n'est pas géniale. (...) La pornographie existait déjà du temps des Romains. Ce qui a changé, avec Internet, c'est l'accessibilité immédiate à une masse gigantesque de vidéos gratuites. Ça a détruit la vie des actrices dont le travail est aujourd'hui sous payé et, en plus, c'est illégal.
[Il] bondit.
- C'est pas illégal de regarder du porno. Vous avez le droit de dire que c'est nul, mais c'est pas illégal en France.
- Non, tu as raison, ce n'est pas illégal d'en regarder. Mais ce qui l'est, en revanche, c'est d'exposer des mineurs à la pornographie, pour commencer. Et ce qui est aussi illégal, c'est que ces milliards de vidéos sont toutes piratées. Ça, tout le monde s'en fout.
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Tout a commencé avec cette femme (...) qui voulait simplement alerter son fils sur les dangers du porno. Le gosse était en cinquième. La mère s'attendait à tout sauf à ce qu'il lui réponde qu'en la matière, vu ce qui se passait dans les toilettes de son collège avec les filles de sa classe, il n'avait pas besoin d'Internet. Sommé de s'expliquer, il avait alors révélé que des gamines de douze ans échangeaient des cigarettes avec des garçons de quatorze ou quinze ans contre des fellations administrées dans les WC de l'établissement. Scandalisée, la mère a tout de suite appelé le collège. Convoquées, les filles se sont étonnées devant le principal qui tentait de leur faire la morale.
- Mais on voit ça tout le temps sur Internet, monsieur. Avec la bouche, c'est pas du sexe !
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[ atelier d'écriture dans une clinique psy pour ados ]
- Bon, fait le poète en tapant joyeusement dans ses mains. On va se mettre en jambes avec un portrait chinois. Vous savez ce que c'est ? demande-t-il à la cantonade en distribuant des feuilles et des stylos.
- On en a fait un, une fois, au lycée, avec la prof de français, répond Manon. C'est des questions auxquelles il faut répondre pour dire qui on est, c'est ça ?
- Ah ouais, fait Brice. C'est un truc de psy, ça, m'sieur. C'est pour savoir ce qu'on a dans la tête.
Le Troadec sourit.
- Non, on s'en fout. Il faut le prendre comme un jeu. Et d'abord, c'en est un, vous allez voir. (...) L'idée, c'est de répondre sans trop réfléchir et d'être sincère.
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[ séance psy ]
Ça ne ressemble pas à ce que Lucas a vu dans les films. Il n'est pas allongé sur un canapé, le psy roupillant derrière lui et hochant la tête de temps à autre comme un chien à l'arrière d'une bagnole, juste assez souvent pour faire semblant de ne pas dormir.
Ce n'est pas non plus comme dans la série 'Mentalist'.
Clara Desnoyers est simplement assise face à lui, dans son bureau. Une pièce moderne, impersonnelle, de la taille de sa chambre [chez ses parents], avec juste une connerie de bouddha en plâtre posée sur une étagère, pour faire genre zen, et des bouquins.
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Vidéo de Patrick Bard
Perluète #07 - interview de l'invité : Patrick Bard, journaliste, auteur, photographe. Quelle que soit sa forme, le travail de Patrick Bard s'inscrit dans la réalité de notre monde. Il a signé en 2020 un essai biographique sur l'américain Piero Heliczer, artiste aussi important qu'oublié, qui vécut dans le Perche, comme lui.
Réalisation : ©appris
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