Mine de rien, cette série Aquaman tient sur la longueur les promesses que
Geoff Johns avait formulées dès la Renaissance de cet univers chez DC Comics.
Le présent volume nous propose pas moins de neuf épisodes (Aquaman #17-19, #21-25 et #23.2) pour découvrir la nouvelle menace planant sur la destinée d'Aquaman, le super-héros aquatique de l'univers DC. Déjà, remarquons que nous avons de plus en plus de contenu à quasiment chaque nouveau tome de la collection
DC Renaissance ;
Urban Comics essaie à la fois de ne pas surcharger la production de titres réguliers et de compenser les multiples sorties en VO, notamment autour d'événements comme le Vilain Month qui a donné lieu à de nombreux numéros 23.1, 23.2, etc. sur plusieurs séries. Pas simple donc, d'autant plus que désormais les croisements entre séries surviennent également, notamment entre Justice League et Aquaman dernièrement.
Après les événements du Trône d'Atlantide (cf. Justice League, tome 3 donc), Arthur Curry, alias Aquaman, est plus seul que jamais. Nous suivons toujours pas à pas cet homme de dialogue, mais coincé entre deux feux, il apparaît comme le plus solitaire de tous, puisqu'il doit de plus en plus se séparer de ses amours et de ses amis pour assumer la charge royale, à l'image de cette fabuleuse planche de
Paul Pelletier dès le premier épisode, où le héros parle aux poissons en leur promettant de tout faire, désormais, pour les protéger.
Dès ce premier épisode, d'ailleurs, le ton est donné : les sentiments d'Aquaman sont explorés vis-à-vis de chacun de ses comparses, son engagement en tant que roi des Atlantes est déjà questionné et la menace attisée depuis plusieurs numéros maintenant se dévoile complètement sous forme de chute à suspense qui demande une résolution dès ce tome, ce coup-ci. En effet, comme l'annonce le titre de ce volume, il s'agit ici pour Aquaman de déjouer le retour du « Roi mort », son identité et la majorité de son histoire étant dévoilées sans problème dans ces pages.
Ce troisième tome d'Aquaman a le grand avantage de se dérouler intégralement, ou presque, sous l'eau, et c'est très appréciable non seulement pour les aspects graphiques, mais aussi et surtout pour la crédibilité d'une histoire concernant un super-héros aquatique. Il y a toujours des détails qu'il est un peu dommage de repérer : parfois des petites facilités dans les sentiments entre les personnages, deux-trois coquilles orthographiques sûrement inévitables à l'édition, des broutilles en somme tant qu'elles ne se répètent pas, mais surtout s'il y a encore un aspect, comme dans les deux premiers tomes, sur lequel il est difficile de cracher, c'est bien la partie graphique. C'est juste beau : les courants, les pouvoirs sont même tellement impressionnants que les rares moments sur la terre ferme paraissent bien ternes et sans saveur à côté. La construction des planches se fait plus osée, plus complexe vers la fin, j'ai hâte de voir ce que
Paul Pelletier pourra se permettre de faire par la suite, car pour l'instant seuls les plus gros événements de l'histoire ont été soulignés, par lui,
Ivan Reis et Joe Prad, par une mise en scène particulière.
Sans tout dévoiler et même si on s'attend à la plupart des choix réalisés, la fin se fait elliptique, avançant rapidement et par à-coups forcés zappant une bonne partie du suspense habituel, mais qui marque la fin des bons et loyaux services de
Geoff Johns sur cette série. C'est ainsi la fin de vingt-cinq épisodes où Aquaman a perdu en ringardise ce qu'il a gagné en charisme, en crédibilité et en passé à explorer, car, en effet, énormément de portes sont désormais ouvertes pour poursuivre les aventures d'Aquaman, notamment autour de la mythologie des sept mers.
Un sacré volume donc que cette Mort du roi, avec un Aquaman puissant et sa vaste galerie de personnages secondaires que nous aurons plaisir à retrouver dans le tome suivant, espéré pour Noël 2014…