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Critique de Presence


Ce tome regroupe les épisodes 1 à 6 de la série, parus en 2011. Cette histoire se déroule après la clôture de la précédente version de l'univers partagé de DC, suite aux événements de Flashpoint (en anglais). Il s'agit du début de la Justice League, version 2011. Aucune connaissance préalable n'est requise pour comprendre ce qui se passe. Qui plus est, Geoff Johns (le scénariste) a indiqué que cette série (Justice League) est à la fois le point de départ et la pierre angulaire du nouvel univers partagé DC.

Le récit se déroule il y a 5 ans (par rapport à l'époque "actuelle" de la remise à zéro de l'univers partagé DC). Batman poursuit une créature extraterrestre sur les toits de Gotham. Les hélicoptères de la police suivent la scène en hauteur et somment le poursuivi et le poursuivant de se rendre. Puis ils ouvrent le feu sur les 2. Tout d'un coup surgit un gugusse très sûr de lui vêtu d'une tenue vert brillante, avec un anneau de pouvoir et une tendance marquée à la fanfaronnade : Green Lantern (Hal Jordan). Une fois que Batman a réussi à le calmer, Green Lantern accepte de l'aider et ils découvrent que la créature a installé un dispositif technologique dans les égouts, qui émet un son "ping" de manière chronique. du fait du caractère extraterrestre de l'engin, Batman et Green Lantern décident d'aller demander des explications à Superman, à Metropolis. Ailleurs, Victor Stone marque un nouveau point dans un match de football américain, faisant ainsi gagner son équipe. Les recruteurs l'attendent dans les vestiaires, mais son père est absent.

Première approche de lecture, vous êtes novice dans l'univers DC : une vague notion de l'existence de certains personnages et vous découvrez la Justice League avec cette histoire. Au fur et à mesure des épisodes, le lecteur découvre les 7 superhéros composant la Justice League qui se rencontrent pour la première fois (sauf Green Lantern et Flash qui se connaissent déjà). Geoff Johns prend grand soin de donner un caractère marqué et différent pour chacun. Cette histoire repose sur une invasion extraterrestre très classique, sans grande surprise, avec un clivage Bien/Mal très basique (les superhéros luttent pour le Bien, le grand méchant sème la destruction sans arrière pensée et ses sbires emploient même la torture). Les interactions entre les personnages sont sympathiques, même si leur portrait psychologique n'est jamais développé au-delà d'un unique trait de caractère prédominant. Jim Lee dessine des planches très vivantes, avec des personnages toujours en mouvement et débordant d'énergie, avec plein de traits partout. Scott Williams encre chaque case avec application pour conserver le même style du début jusqu'à la fin, des traits fins et nombreux renforçant les détails, accompagnant les mouvements, texturant chaque surface, tout en restant lisible. Ça pète de partout et c'est tout juste si le lecteur remarque qu'au fur et à mesure des épisodes Jim Lee semble de plus en plus pressé et allège ses cases en détails.

Il s'agit donc d'un récit rapide, avec des personnages ayant la réplique facile et lutant pour le bien de l'humanité contre un envahisseur qui conserve la majeure partie de son mystère à la fin. Ça se lit très rapidement, c'est agréable et nerveux, mais finalement assez creux, un pur divertissement très coloré, peu substantiel que ce soit pour le scénario ou pour les dessins. 4 étoiles.

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Deuxième approche de lecture, il s'agit d'une nouvelle origine de la Justice League, comme il y en a déjà eu d'autres. Après tout les révisions et le concept de continuité rétroactive sont une nécessité pour des personnages dont les aventures paraissent mensuellement depuis des décennies. Geoff Johns pose calmement les fondations de la Justice League : après la rencontre entre Batman et Green Lantern, les personnages sont rajoutés un par un ce qui permet de bien montrer leur spécificité par rapport aux autres, de leur donner une voix particulière (exercice dans lequel Johns excelle) et de mettre en valeur l'apport de chacun. Sur ce point le récit est irréprochable et il constitue une référence pour les aventures à venir quant à la dynamique entre ces personnages. L'aventure par contre manque d'envergure et d'imagination. Johns a recours à l'une des trames les plus usées (l'invasion extraterrestre, éculée à égalité avec le robot tueur indestructible) pour pouvoir consacrer le coeur de son récit à la justification et l'explication de la Justice League. Jim Lee met le tout en image avec son style si énergétique, mais il se contente de servir les visuels attendus, se reposant sur les versions précédentes sans essayer de renouveler leur univers visuel (la perte du slip rouge de Superman restant finalement très anecdotique par rapport aux précédents changements, comparé par exemple avec les costumes de Superman Rouge et Superman Bleu quand il était divisé en 2 entités).

Dans cette nouvelle version des origines de la Justice League, les éléments les plus originaux sont les échanges entre ses membres (plus secs, et un peu moins drôles que ceux de la JLI - en anglais - de Keith Giffen et JM DeMatteis), la nouvelle personnalité de Wonder Woman et l'intégration de Cyborg à l'équipe, avec son origine concomitante à la création de la Justice League. Les illustrations sont efficaces et dynamiques, sans être exceptionnelles. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l'état d'esprit dans lequel vous le lisez.

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Troisième approche de lecture, vous êtes un lecteur de longue date de l'univers DC. Vous acceptez (de mauvaise grâce) la remise à zéro de cet univers (il n'y a pas le choix de toutes façons), mais vous espérez que cette nouvelle mouture apportera du neuf, et sera meilleure que les précédentes, qu'elle justifie son existence en quelque sorte. Là, le bilan est plus mitigé. Avec tout son talent, Geoff Johns a du mal à sortir des sentiers battus. Son récit n'a pas la poésie de la version qui avait été réalisée par Peter David, Keith Giffen et Eric Shanower, ni l'originalité de la première version (dès que la boîte commence à émettre des "ping", le lecteur a compris qui se cache derrière cette invasion). Les relations entre Batman et Green Lantern sont directement copiées sur la version de Frank Miller (dans All Star Batman & Robin, The Boy Wonder, en anglais). le lecteur a du mal à saisir pourquoi Batman enlève soudainement sa cagoule devant Green Lantern, si ce n'est pour permettre à Johns d'intégrer ce point de continuité dans cette histoire (sinon ça arrive comme un cheveu sur la soupe). L'inclusion de l'origine de Cyborg dans cette histoire n'apporte pas grand-chose au récit et sert uniquement de pierre de fondation pour la suite. La distribution des rôles de chacun (leur apport spécifique à l'équipe) rappelle ce que Grant Morrison avait déjà fait dans ses propres histoires (Nouvel ordre mondial et suivants).

La vraie surprise est la nouvelle personnalité de Wonder Woman qui apparaît pour la première fois ici et qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

Les illustrations de Jim Lee sont agréables à l'oeil, mais un peu décevantes par rapport à son travail sur Silence ou sur "All Star Batman". Donc pour cette approche de lecture, ce tome mérite 3 étoiles du fait d'une histoire convenue et peu remarquable par rapport à des versions précédentes, et du fait d'illustrations en dessous de ce que l'on pouvait attendre de Jim Lee.

Ce tome contient également les crayonnés des couvertures dessinées par Jim Lee. C'est l'occasion d'admirer le travail de Scott Williams par comparaison avec les couvertures encrées, et je lui tire mon chapeau pour sa capacité à donner de la profondeur en priorisant les différentes formes. Il y a également les couvertures alternatives de David Finch, Ivan Reis, Greg Capullo et Eric Basaldua, ainsi que quelques crayonnés de conception des personnages.
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