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EAN : 9782351785270
246 pages
Gallmeister (07/03/2013)
4.09/5   101 notes
Résumé :
Dans l'intimité de loges indiennes ou celle de ranches à peine construits, à travers les plaines, derrière les murs des forts militaires ou dans les rues de villes nouvelles, pionniers, Indiens et cow-boys sont confrontés à la dure loi de l'Ouest.

Dotés d’un formidable instinct de survie, ces hommes et ces femmes résistent à la destruction de leurs foyers, de leurs croyances et de leurs rêves.

Ces onze nouvelles – dont deux restaient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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A une époque, le cinéma western a eu le vent en poupe en France (ma génération remercie Eddy Mitchell et sa Dernière séance). En revanche, étonnamment, la littérature western n' pas rencontré le même succès dans nos contrées. On ne peut donc que remercier Gallmeister de proposer et de mettre en valeur des titres relevant de ce genre.

« Contrée indienne » est un recueil de nouvelles de Dorothy M. Johnson, connue aux USA comme un grand nom de la littérature western. Elle avait bien été un peu traduite en France dans les années 80 mais de façon partielle (ses recueils étaient tronqués). Un grand merci donc à Gallmeister de nous permettre de découvrir cette auteure dans de bonnes conditions. D'autant plus que la bonne réputation de Johnson est amplement méritée. « Contrée indienne » est un très bon recueil de nouvelles.

Je pense que je préfère tout de même quand le western s'étale sur des pavés. Je trouve que le roman-fleuve sied bien au genre, comme si cela permettait de retrouver l'immensité des paysages. C'est notamment quelque chose que j'ai adoré lors de ma lecture de « Lonesome Dove » de McMurtry. Ceci étant dit, ce n'est là que l'expression d'une petite préférence mais qui ne m'a pas empêchée de savourer chacun des récits qui composent « Contrée indienne ». Johnson a un talent de nouvelliste absolument remarquable, parvenant en quelques pages à planter un décor et ciseler des personnages loin d'être anecdotiques malgré la brièveté des textes.
Les intrigues des nouvelles sont tout aussi réussies et très bien menées. Tout au long des récits, le mythique Old West prend vie sous la plume de l'auteure, de façon subtile tout en étant toujours divertissant. La vie des pionniers et celle des nations amérindiennes sont dépeintes avec finesse, sans jamais céder au manichéisme ni à l'angélisme. Se dessine alors une époque dure où l'existence des petites gens étaient âpre et pleine de dangers. le tout est raconté avec un souffle qui ne peine absolument pas à s'exprimer sur un format court.

Cette lecture m'a également permis de lire les nouvelles dont sont tirées les films « L'homme qui tua Liberty Valance » et « Un homme nommé cheval ». Je ne me souviens pas du second film, visionné il y a bien trop longtemps. En revanche, je me souviens très bien de « Liberty Valance » de Ford, que j'ai revu il n'y a pas si longtemps. J'ai été surprise de voir que le film s'éloignait quelque peu de la nouvelle, tout particulièrement concernant la caractérisation du personnage interprété par James Stewart.

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ces nouvelles dépaysantes, divertissantes et bien écrites. Je lirai sans doute d'autres oeuvres de Johnson et je compte bien poursuivre mon exploration de la littérature western.
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Si le nom de Dorothy Johnson est globalement inconnu en France, les amateurs de western télévisuel ne manqueront pas, en revanche, de reconnaître ceux de ses deux nouvelles les plus renommées, « L'homme qui tua Liberty Valance » et « Un homme nommé Cheval », toutes deux adaptées avec succès au cinéma. Dans le cadre de sa collection Totem, les éditions Gallmeister ont pris l'heureuse initiative de rééditer ses deux courts récits, ainsi qu'une dizaine d'autres tout aussi marquants de cette grande dame de la littérature de l'Ouest américain.

Remarquables de force et d'intelligence, ces textes se concentrent essentiellement sur les relations entre les populations blanches et indiennes sur le Frontière, relations ô combien houleuses, faites de heurts, d'incompréhension mutuelle et de sang versé. A l'instar de Thomas Berger dans son chef d'oeuvre « Little Big Man », Dorothy Johnson a l'habilité de présenter sans manichéisme les deux peuples et leurs moeurs, sans jamais tomber dans l'idéalisation ou la diabolisation de l'un ou de l'autre. Dans « Contrée indienne », le lecteur est invité sans discrimination à adopter le point de vue d'une jeune prisonnière torturée par les Apaches, celui d'un vieux guerrier Crow se morfondant au souvenir de sa gloire passée, celui d'un éleveur découvrant les ruines de son ranch mis à sac…

Personnages et situations frappent donc par leur réalisme, mais je dois admettre n'avoir pas été totalement séduite par ce recueil pour autant. Bien que ne manquant ni de puissance, ni d'intérêt, les nouvelles de « Contrée indienne » m'ont paru trop courtes et trop lapidaires pour susciter réellement l'émotion. Si le style de Dorothy Johnson est efficace et agréable à lire, je lui préfère sans conteste, dans un registre très semblable, l'humanité tourmentée et chaleureuse de Larry McMurtry ou la noirceur glaçante de Glendon Swarthout. Il ne s'agit là, bien entendu, que d'un ressenti purement personnel (découlant peut-être de mon manque d'habitude de lire des textes aussi courts) et qui n'enlève rien à la qualité d'ensemble du recueil. A conseiller aux amateurs du genre !
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Un recueil de nouvelles poignant.
Je découvre un peu tardivement Dorothy Marie Johnson, autrice de nouvelles sur le grand Ouest américain.

Issue de l'école du Montana, ce terreau fertile de la littérature des grands espaces est chargé d'histoire. de par ses vastes espaces et son aspect rustique et sauvage pour l'époque il est l'un des berceau du peuple amérindien et en est donc fortement marqué par ses traditions. Également impacté par la ruée vers l'Or, c'est vraiment le lieu propice aux cow-boys, aux pionniers et au chercheurs d'or endiablés.

Difficile donc de ne pas être inspirée par cet État qui respire tellement le nature writing, et l'Ouest américain dans tout ce qu'il a de plus authentique et qui a inspiré le célèbre A.B Guthrie et son The Big Sky.
Ici on est loin du grand western américain traditionnel, qui prend son temps pour poser un décor et des personnages auquel on s'attache. Au contraire on est plus dans un labo de développement photo un peu oldschool qui sentirait le magnésium et l'étable, imaginez le long de la corde à linge des clichés instantanés de l'époque.

Ici un guerrier indien qui cherche sa voie, la bas une ferme de colons ravagée par les flammes d'un pillage, plus loin un marchandage de bricoles colorées pour une parure envoutante, ou encore cet être au regard hagard perdu dans l'attente du retour de l'être aimé. Autant de petits instantanés posés sur la papier à l'aide d'une plume simple, sans artifice mais croquant avec efficacité la réalité crue des colons qui luttent pour survivre sur une terre aussi pleine de promesses que de dangers.
J'ai eu l'impression d'effleurer du doigt les tipis des autochtones, de porter sur mes frusques l'odeur des herbes sacrées brulées dans la hutte de sudation. de trembler comme une feuille à l'approche d'une horde de Sioux. de me tordre le bide à le gaver de pain à la farine de maïs.

Rarement été aussi proche d'une vraie vie de colon un peu loin de la sempiternelle image du cow-boy enfouraillé avec ses cavalcades à faire claquer des canassons. Des nouvelles parfois inégales dans leur intensité mais toujours empreintes d'un réalisme fouillé et d'une justesse qui fait mouche.

Très beau recueil, résolument Gallmeister. Un beau totem de plus, sur le fond et la forme, dans ma bibliothèque.
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Dorothy Marie Johnson (1905-1984) est une écrivaine américaine. Durant une quinzaine d'années passées à travailler comme rédactrice dans des magazines féminins à New York, elle publie en parallèle des nouvelles. Après la Seconde Guerre Mondiale elle retourne vivre dans le Montana où elle avait vécu enfant, pour enseigner à l'école de journalisme de Missoula. Son oeuvre a pour cadre la Conquête de l'Ouest avec ses Indiens et ses Blancs. En 1959 elle est faite membre honoraire de la tribu Blackfoot.
Recueil de onze nouvelles, Contrée indienne vient d'être réédité dans sa version complète avec les deux textes inédits jusqu'alors, L'Incroyant et Cicatrices d'honneur. Il est fort possible que vous ne connaissiez pas Dorothy M. Johnson, pourtant elle est l'auteure des nouvelles L'Homme qui tua Liberty Valence et Un homme nommé Cheval, qui nous donnèrent deux mémorables westerns éponymes. le premier réalisé par John Ford en 1962 avec John Wayne, James Stewart et Lee Marvin, et le second réalisé par Elliot Silverstein en 1970 avec Richard Harris. Ces deux nouvelles sont incluses dans ce recueil et vous donnent une bonne idée du contenu de l'ouvrage.
Cow-boys et Indiens comme le proclamaient les comics de mon enfance, certes, mais Dorothy M. Johnson ne verse jamais dans la caricature, bien au contraire et c'est tout l'intérêt de ses textes. Indiens et Blancs ne vivent pas toujours dans l'harmonie mais l'écrivaine sait nous montrer les uns et les autres dans leur réalité « vraie » sans ostracisme ou empathie particulière. Au travers de ces nouvelles, vous pénétrerez au coeur de la vie indienne, comme ces Blancs, hommes ou femmes, capturés et faits prisonniers avant de vivre comme des indiens au sein de la tribu de leurs ravisseurs. Certains retourneront vivre avec les Blancs, d'autres resteront dans leur nouveau foyer d'accueil. Ce qui, en passant, nous vaut des passages très instructifs sur les us et coutumes de ces peuples. Ici Dorothy M. Johnson devient ethnologue et nous fait partager ses connaissances. Jamais elle ne juge ou ne s'appesantit.
Tous les textes sont extrêmement forts, reflétant la force de caractère nécessaire à ces hommes et ces femmes (ou enfants) pour vivre dans de telles conditions et le style de l'écrivaine, phrases courtes qui claquent dans le cadre court d'une nouvelle, inversement proportionnel à la puissance des sentiments exprimés, exacerbe l'émotion qui s'en dégage. Comme le dit Bertrand Tavernier « un écrivain majeur au style dense et laconique ».
Instinct de survie, courage extraordinaire pour reconstruire ce qui a été détruit, force pour aller de l'avant, des traits de caractère qui permettent de mieux cerner l'esprit de l'Américain d'aujourd'hui.
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En ce temps là, les pionniers subissaient des attaques indiennes aussi rapides que violentes. Des femmes et des enfants étaient enlevées, des hommes scalpés. Les tuniques bleues devaient traverser des territoires hostiles avant de rejoindre leur fort, les guerriers Sioux étaient en quête de vision. Dans les rues poussiéreuses des villes champignons, les duels se réglaient à coup de colts. Un monde dur dans lequel l'instinct de survie représentait la seule qualité valable. Dorothy M. Johnson restitue brillamment cette ambiance mythique du far-west à travers les onze histoires regroupées dans cet ouvrage.

J'ai aimé ce livre parce qu'il contient des nouvelles et que j'aime les nouvelles. Parce que c'est Gallmeister et que j'aime Gallmesiter. Parce que c'est du western et que j'aime le western. Mais au-delà de ces considérations passe-partout, le vrai plaisir de lecture, je l'ai trouvé auprès de la plume de Dorothy M. Johnson. Cette femme a l'art de trousser un texte court. Quelques lignes lui suffisent pour poser le décor. Son style est dense, très visuel, riche de dialogues et de descriptions. Pas pour rien que deux des textes de cette Contrée indienne (Un homme nommé Cheval et L'homme qui tua Liberty Valance) ont inspiré des films à John Ford et Elliot Silverstein. Les situations qu'elle présente sont criantes de vérité et les personnages qu'elle met en scène sont incarnés avec un réalisme sidérant. Sans compter qu'il y a dans ces pages quelques beaux portraits de femmes, des pionnières pas épargnée par la rudesse de la vie dans l'ouest mais qui restent fières, libres et battantes. Au final ce fut un vrai plaisir de découvrir ce monde plein de cow-boys, d'indiens, de paysages sauvages, de rêves, de croyances et d'espoirs déçus… Donnez-moi donc un cheval que je traverse la prairie au grand galop !

Bien sûr le western est un genre particulier. Il faut aimer. Tout comme il faut aimer les nouvelles. Mais si ces deux conditions ne représentent pas un frein pour vous, vous pouvez foncer les yeux fermés, impossible de ne pas apprécier cet excellent recueil.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
Telerama
13 mars 2013
Ses nouvelles magnifiques ont inspiré des cinéastes, tel John Ford, et des écrivains, tel Jim Harrison. La réédition de ce recueil est un événement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
L'accueil du fusil, l'ancien signe de paix, ne rimait à rien en ces temps modernes. Quand Bije était jeune et que le fusil était un Hawken à pierre, le coup de feu de bienvenue le vidait et devenait une preuve de bonne volonté. Aujourd'hui, il avait un Henry, avec cinq cartouches qui restaient dans le magasin. Le salut n'était qu'un mensonge. Bije avait connu pas mal de mensonges au cours de sa vie.
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Pretty Calf était ravie de se charger de son éducation. Il commençait à comprendre les coutumes de l'organisation tribale. [...]. Mais elle ne rit pas quand un guerrier prit la femme de son frère. Yellow Robe appartenait à la société des Big Dogs. Cut Neck, le voleur d'épouse, appartenait à celle des Foxes. [...] Quand Cut Neck arriva à cheval devant le tipi, chantant et riant et cria à la femme de Yellow Robe.: "Viens, sors dehors!", elle s'exécuta, l'air suffisant, comme d'habitude, docile et totalement consentante. Ensuite elle monta en croupe derrière lui [...]
- Mais pourquoi ? Demanda l'homme blanc à sa femme, Pourquoi notre frère l'a-t-il laissée partir ? Il reste assis à fumer et ne dit pas un mot.
Pretty Calf fut choquée par sa suggestion. Elle expliqua que son frère ne pouvait absolument pas récupérer sa femme. Il ne pouvait même pas la reprendre si elle voulait revenir - et elle le voudrait sans doute quand Cut Neck serait lassé d'elle. Yellow Robe n'avait pas non plus le droit d'admettre que son cœur était brisé. Les choses étaient ainsi. Ne pas s'y conformer signifiait être déshonoré.
La femme, dit-elle, aurait pu se cacher pour échapper à Cut Neck. Elle aurait même pu refuser de le suivre si elle avait été une Ba-Wurokee - une femme vraiment vertueuse. Mais elle avait été l'épouse de Cut Neck une fois déjà, quand ils étaient partis cueillir des baies, et il avait le droit de venir la réclamer.
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Les sœurs Harris furent vendues à deux reprises. La seconde fois, elles furent achetées par un guerrier sioux appelé Runs Buffalo, dont le peuple migrait loin vers l’ouest. Blue Jay n’eut jamais à affronter la défaite chez les Indiens. L’enfant, qui s’était fait un nom par son bagout furieux, jouit des privilèges accordés aux petites filles. On prenait soin d’elle, on la nourrissait, on lui accordait plus d’indépendance et on la grondait moins qu’au temps de la cabane qui avait brûlé. Comme les autres Indiennes de son âge, elle était plus libre que les garçons. Ses responsabilités ne débuteraient pas avant trois ou quatre ans. Le moment venu, on lui enseignerait le lent et patient travail des femmes, et elle se préparerait à être une épouse utile. Mais puisqu’elle était encore une enfant, elle pouvait jouer.
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Big Moon dit:
- Son ombre a quitté son corps. Je ne sais pas si elle y reviendra pour de bon.
- Je pense qu'elle reviendra pour de bon, fit l'Etrangère, parce que j'ai prié et fait un sacrifice.
Au son de sa voix, Snow Mountain ouvrit les yeux. Immobilisé par la douleur, il la regardait sans y croire. Elle vit des larmes sur ses joues sombres.
Elle s'appelait toujours l'Etrangère, mais pour le restant de ses jours elle fut une femme de la tribu des Sioux Santee.
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Nous découvrîmes des ossements patinés par le temps près d'une petite source. Ils avaient une aura mystérieuse, ces ossements humains inconnus sur lesquels nous étions brusquement tombés. Je sentis la mort, cette compagne familière, me frôler le dos.
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