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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voler dans les plumes de quelqu'un est une expression connue (en référence aux combats de coqs) mais voler DES plumes à un musée, là, c'était tout de même du jamais vu !

Oser mettre sa carrière, sa réputation en l'air, pour piquer des oiseaux empaillés, collectés par Wallace au siècle dernier, tout ça pour pouvoir monter des mouches victorienne pour la pêche (et en revendre), ça me laisse pantoise…

Lorsqu'on a une addiction qui coûte la peau des fesses, faut trouver des combines et celle d'Edwin Rist était risquée mais d'une facilité déconcertante. 299 oiseaux volés pour une valeur d'un million…

La première chose qui m'a attirée dans ce roman, c'est sa couleur de couverture, un orange attirant, ainsi que la matière. C'est plus fort que moi, je l'ai pris dans mes mains et comme j'en avais entendu parler en bien, j'ai franchi le pas.

Partant d'un vol qui a réellement été commis, l'auteur a accompli une véritable enquête, remontant les pistes froides dans un milieu où règne l'omerta ! Non, on ne parle pas de la mafia mais de la fraternité des monteurs de mouche… On se serre les coudes, on ferme sa gueule car tout le monde connaît la difficulté de trouver des plumes d'oiseaux en voie d'extinction, protégés par des conventions ou disparus.

Ce qui m'a interpelé dans ce roman, en plus d'être captivant, c'est le côté conscience tranquille que l'on retrouve chez les monteurs de mouche et chez Edwin le voleur : puisque ces oiseaux collectés au siècle dernier, du temps de Darwin, ne sont pas utilisés et restent dans les tiroirs, les voler n'est pas un vol et les utiliser est une bonne chose puisque cela a sauvé des oiseaux vivants…

Autant où au début j'avais eu de la sympathie pour le jeune Edwin et son rêve fou de monter des mouches rares, autant om ensuite je me suis détachée de lui, son discours rempli de bonne conscience me glaçant jusqu'à l'os.

Sans avoir besoin de beaucoup de mots, sans charger le baudet, l'auteur nous a dressé le portrait d'Edwin tel qu'il s'est livré lui-même durant l'interview. Il est en paix avec sa conscience, tout va bien… La perte immense du musée ? Bah, il n'en faisait rien de ses oiseaux… C'est le volé qui doit se justifier de ce qu'il fait de ses propriétés ou pas… Elle est forte, celle-là !

L'être humain est ainsi fait, ce qui est beau, il veut le posséder, se l'approprier ! Rien que pour lui… À n'importe quel prix. de toute façon, dans ce monde d'égoïstes centrés sur leur nombril et leur passion, rien ne peut les toucher, rien ne peut faire vibrer la corde sensible. Que ce soit celle d'Edwin, de ses copains qui montent des mouches ou de les autres qui chassent, détruisent, exterminent, volent…

L'Homme a exterminé des tas d'espèces vivantes, juste pour son plaisir, ça ne va pas changer maintenant dans les mentalités de certains. Et avant, on pensait que les animaux ne pouvaient pas s'éteindre, que Dieu y pourvoirait. Ben non les gars, fallait mieux gérer les ressources !

Véritable enquête dans un monde qui s'est fermé comme une huître dès que l'auteur a commencé à poser des questions sur le vol et la disparitions des oiseaux, ce qui avait commencé comme une enquête pour se changer les idées a débouché sur la mise en lumière d'un sport pas si respectueux des règles que ça et sur des pêcheurs prêt à vendre leurs âmes au diable pour obtenir des plumes rares, quelque soit leur provenance.

L'auteur a réussi à rendre son roman intéressant, sans que j'aie envie de reposer le livre car on est tenu en haleine durant tout le temps.

J'étais loin de me douter, en commençant cette lecture, que l'on pouvait captiver les gens avec un vol de plumes et que des pêcheurs étaient prêt à tout pour obtenir les plus belles plumes pour monter leurs mouches, quitte à niquer les lois et sans respect de la Nature.

PS : l'éditeur a soigné la présentation de son livre, c'est vraiment un bel objet que l'on tient en main et il en jette dans la biblio !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'adore la couleur orange : c'est ainsi que ce livre a réussi à attirer mon attention (et qu'on me l'a ainsi offert pour mon anniversaire). Ce n'est pas sa seule qualité : la typographie, la mise en page, les illustrations, la tranche originale, tout est minutieusement conçu pour faire de ce livre un objet. Et nous en avons bien besoin, dans notre monde dématérialisé ! Eh bien, moi, j'achète des livres, des cds, des vinyles, des boîtes, des bidules et des machins, bref, je vis entouré.
Ma vie, cependant, n'intéresse que moi et je n'ai pas encore dit grand chose du livre que j'ai lu.
Il est assez redoutable, je dois dire. le sujet m'intriguait : un voleur de plumes, monteur de mouches ... très éloigné de mes préoccupations et de mes centres d'intérêt. le tour de force de ce récit consiste à vous scotcher alors que le thème vous ennuie. C'est assez curieux et j'ai cru que j'allais décrocher après la 80tième page, là où la narration s'épuise un peu en considérations plates. Mais non, ça rebondit et vous tient en haleine jusqu'à la fin.
Naturellement, la thématique abordée ne me repousse pas complètement : je suis résolument anti-pêche et anti-chasse mais l'histoire est plus universelle et parle de la Nature, des rapports avec l'Homme, de la biodiversité, de l'utilité des musées, de la notion de possession, etc. etc.
Une belle trouvaille donc, que je me permets de conseiller !
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Avant toute chose, sachez que je n'ai eu aucun scrupule à acheter ce roman - un bel objet doté d'une couverture et d'une tranche qui sortent indéniablement du lot - afin de le lire, en attendant de pouvoir lui faire une place de choix dans ma bibliothèque. Pire, j'ai goûté pleinement l'ironie d'une situation qui a fait de moi l'acquéreur d'un tel livre qui interroge précisément "notre obsession pour la beauté et notre désir de la posséder", quoi qu'il en coûte !

Pour la forme, on peut décerner une mention spéciale à l'éditeur [Marchialy] qui a transformé ce récit en vrai livre-objet. Quel soin apporté à la sélection de la typo et du papier. Quelles illustrations et compo graphique originales. Difficile de ne pas succomber, une fois l'ouvrage dans nos mains...

En ce qui concerne le fond, c'est un livre à l'écriture journalistique, dont le sujet est aussi déroutant que passionnant. Dans lequel l'auteur parvient à balayer près de 200 ans d'histoire, à la fois marqués par le fanatisme et la cupidité à la source du commerce et du trafic de plumes rares ; et par la réhabilitation de grands explorateurs du 19ème siècle, à l'origine des plus importantes collections naturalistes muséales.

Un récit remarquable qui plaide, entre les lignes, pour la préservation de l'intégrité des corpus scientifiques et la sauvegarde des espèces animales.
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Le voleur de plumes, ce fut avant tout cette magnifique couverture (signée Guillaume Guilpart) qui m'a sauté aux yeux. La maison d'édition Marchialy met vraiment le paquet sur ses maquettes, et fait de ses livres de vrais beaux objets.

Le voleur de plumes, ce fut ensuite cette histoire complètement folle. Celle de ce jeune musicien virtuose, promis à un bel avenir, qui prend le risque de se lancer dans un cambriolage au musée d'Histoire Naturelle de Londres afin de dérober quelques centaines d'oiseaux naturalisés.
Quelle obsession a donc pu le pousser à un tel geste ? Celle née d'un loisir qui finira par envahir complètement son esprit : l'utilisation de plume d'oiseaux exotiques pour le montage de mouches à saumon victoriennes.
Découvrant cette histoire au hasard d'une discussion lors d'une partie de pêche, le journaliste américain Kirk Wallace Johnson (plus connu pour la fondation qu'il a créé pour venir en aide aux réfugiés irakiens) développera lui-même une véritable obsession pour ce drôle de fait divers, les lacunes dans l'enquête qui a suivi et le milieu des monteurs de mouches.

J'ai beaucoup aimé la plongée qui nous est offerte dans cet univers. le monde des monteurs est en effet opaque, fait de quelques personnages dévorés par leur but, toujours en quête de plumes rares, sans considération sur les dégâts qu'ils engendrent. L'auteur souligne d'ailleurs beaucoup le décalage qu'il existe entre leur envie de beauté et la destruction de la nature qu'elle engendre.
Au-delà de son enquête, il en dit également beaucoup sur lui, et on découvre en filigrane comment cette histoire lui permet de prendre un peu de recul sur un engagement politique et idéologique qui le laisse au final exsangue.

Très bonne surprise que ce livre dont l'histoire m'a intriguée et dont le traitement m'a fascinée.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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"L'homme se satisfait rarement de contempler la beauté. Il lui faut la posséder". Cette phrase mise en exergue résume bien la teneur du livre, à mi-chemin entre le reportage journalistique et le roman. Qu'est-ce qui a bien pu pousser le jeune Edwin Rist, promis à un brillant avenir de flûtiste virtuose, à pénétrer par effraction un soir de juin dans le Musée d'Histoire Naturelle de la ville de Tring pour y dérober des centaines d'oiseaux exotiques d'espèces rares ou éteintes ? S'intéressant à cet étrange faits-divers (qui l'obsède rapidement), l'auteur, journaliste, se livre alors à une enquête minutieuse. Il retrace la chronologie du cambriolage, la vie de son auteur, l'historique du parcours des oiseaux (capturés plus de deux cents ans auparavant par un explorateur naturaliste qui en extermina des centaines de milliers pour la science), dans une sorte de guide de la prédation humaine vue à travers le prisme de la communauté des monteurs de mouches à saumon. Aussi instructif qu'enlevé.
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À part ! Ce documentaire sur le vol d'oiseaux exotiques est super captivant et riche d'enseignement. C'est tout un monde que ceux des monteurs de mouches. Pas toujours reluisant. Et que dire de ce semblant de justice quand il s'agit de sanctionner le ou les coupables.
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Difficile de sortir de cette lecture et revenir au quotidien après avoir suivi cette très passionnante enquête sur le vol d'oiseaux rares au musée d'histoire naturelle de Tring...

Pourquoi voler les dépouilles d'oiseaux exotiques préservées depuis des années ?
Parce que leurs plumes font l'objet d'un marché mondial très lucratif pour certains créateurs passionnés d'hameçons en forme de mouches pour la pêche.

Suivre l'histoire de quelque-uns de ces oiseaux aujourd'hui disparus, c'est accompagner le fameux Alfred Russel Wallace dans ses expéditions naturalistes, le baron Lionel Walter Rothschild dans la création de son musée, puis le voleur Edwin Rist dans l'obsession qui fera de lui un délinquant assez unique.

Cette formidable enquête réalisée sur plusieurs années et restituée avec talent dévoile une forme de prédation internationale raffinée dont les acteurs sont bien vivants et probablement toujours actifs.
L'auteur ne juge pas.
La restitution des dialogues avec les conservateurs de musée, les policiers, les vendeurs de plumes, les passionnés de mouches, les pêcheurs permet néanmoins à chacune et chacun de se construire un point de vue argumenté.

Une très belle découverte, un grand plaisir de lecture et au final, en ce qui me concerne, une grande indignation à partager sans modération.

Mention spéciale pour la couverture originale de Guillaume Guilpart.
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Grand plaisir de lecture dans cet ouvrage, à la base une enquête qui balaie d'un leste plumeau toute les étagères de la bibliothèque du massacre perpétré par les humains. Triste catalogue de ces espèces sauvages sacrifiés par loisir ou pour la mode, qui partagèrent un temps cette planète. Également un portrait terrassant de la bêtise môme des génies, dont la mauvaise foie érigée en passion aveugle tout jugement.
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Basé sur différentes sources, des correspondances et des comptes rendus, des rapports et des entretiens, ainsi que sur sa rencontre avec le voleur, Kirk Wallace Johnson livre un travail journalistique immersif et enthousiasmant. Pourtant, le sujet de la pêche à la mouche peut ne pas paraître très stimulant. Mais il est enrobé de thématiques passionnantes - des grands explorateurs aux cambrioleurs audacieux - et il est traité avec un tel entrain que l'auteur parvient sans mal à transmettre son engouement et à communiquer son intérêt.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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