Durant, comté d'Absaroka. Après une enquête qui l'a quelque peu ébranlé, le shérif Walt Longmire, entouré de son équipe qui s'inquiète un peu pour lui, va se retrouver face à une bien étrange affaire. En effet, rendant visite à son ancien chef et maintenant ami, Lucian Connally, au Foyer des Personnes dépendantes, il surprend ce dernier étranglant, contre le mur, l'un des employés. La raison de sa colère : il s'oppose à ce qu'on emmène le corps de l'une des résidentes, Mari Baroja. Sans l'autorisation de la famille, le Foyer ne peut la garder. C'est alors surpris que Walt apprend, de la bouche de son ami, que Mari était sa femme. Si pour le corps médical la mort ne fait aucun doute, la dame étant âgée et grande fumeuse, pour Lucian, il en est tout autre. Il demande ainsi à Walt d'ordonner une autopsie, certain d'une mort suspecte. Une nouvelle enquête qui va le plonger dans le passé, notamment celui de la famille Baroja...
Deuxième volet des aventures de Walt Longmire, le camp des morts se révèle tout aussi captivant que le premier. Même si c'est un Walt en petite forme que l'on retrouve, il ne tarde pas à retrouver ses bons vieux réflexes. Aussi, lorsque l'ancien shérif, Lucian, a des doutes quant aux causes de la mort de son ex-femme (durant seulement trois heures !), il se plonge corps et âme dans cette enquête et découvre une famille, les Baroja, qui semble cacher de lourds secrets. Outre un shérif attachant, la galerie de personnages l'est tout autant. de Vic, l'adjointe qui n'a pas sa langue dans sa poche, à la bienveillante Ruby en passant par le sage indien, Henry Standing Bear. Une galerie étoffée d'une nouvelle recrue, "Sancho" qui ne laissera insensible personne. Au coeur de cette petite ville enneigée et soumise aux éléments de la nature, Craig Johnson nous offre une enquête habilement troussée dans laquelle s'enchaînent dialogues savoureux et magnifiques descriptions.
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Dans ce deuxième volet des aventures du shérif Walt Longmire, une place plus importante est accordée à son équipe d'ailleurs, celle-ci s'étoffe. J'ai également fait la connaissance de Cady, la fille de Walt qui, malgré la tempête de neige est venue pour fêter Noël avec son père. Lucian, le shérif à la retraite réside au Foyer des Personnes dépendantes où meurt une femme âgée, décès que Lucian prétend être un meurtre. Walt ouvre une enquête, fait appel à un coroner pour l'autopsie de la morte et, dès lors les événements s'enchaînent tandis que les tempêtes de neige font rage. Un roman haletant !
Que me réserve Walt Longmire dans le troisième volet ?
Challenge Atout prix 2016-2017 - Prix 813
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Personnages attachants, dialogues savoureux, humour, Craig Johnson confirme son talent de romancier.
Lire la critique sur le site : Telerama
L'Ours resta debout sur le trottoir couvert de neige et leva les bras pour saluer les brefs rayons de soleil qui descendaient en cascade sur Main Street. Il garda les bras tendus, les pans de son cache-poussière déployés comme des ailes, et les cheveux noirs tombèrent sur le manteau de cuir noir jusqu'au creux de ses reins. Il ressemblait à un grand corbeau d'un mètre 90, qui glanait le peu de chaleur que prodiguait la lumière d'un instantané en technicolor.
- Le précédent coroner est mort. C'est moi qui ai pratiqué l'autopsie d'Eddie Cole. C'est comme ça que j'ai eu le poste.
- Comment est-il mort ?
(…)
- Suicide. Il avait une vieille Cadillac dans son garage. Il est monté dedans, l'a démarrée et s'est endormi. Il avait laissé un mot.
- Qui disait quoi ? ne pus-je m'empêcher de demander.
- "Quand vous effectuez une incision inter-mastoïdienne, assurez-vous que le quadrant antérieur soit assez grand pour la craniotomie frontale. La plupart des débutants foirent complètement cette partie-là".
- Professionnel jusqu'au bout.
[...] Ils utilisaient du feu dans le temps.
Le vieux cow-boy voulait dire que les gars qui avaient la fantaisie de mourir pendant l’hiver au Wyoming trouvaient le repos éternel sous un mètre cinquante de terre gelée.
- Ils construisaient un feu de joie et le laissaient brûler quelques heures pour que ça dégèle, et ensuite ils creusaient la tombe.
Jules enleva le bouchon d’une flasque qu’il avait tirée de la poche poitrine de sa veste en jean, une véritable loque, et s’appuya sur sa pelle complètement pourrie. Il faisait - 2 °C, il ne portait rien d’autre que cette veste en jean et il ne frissonnait même pas ; la flasque y était probablement pour quelque chose.
La suite de ce premier chapitre est disponible sur le site de l'éditeur.
Je regardai le beau morceau de femme à l’entrée de l’épicerie ; elle tenait dans les mains une écritoire à pince. Victoria Moretti n’aimait pas qu’on la qualifie de beau morceau, mais c’était en ces termes que je pensais à elle. Ses traits étaient un peu trop marqués pour être vraiment jolis. Sa mâchoire était un tout petit peu trop carrée, ses yeux couleur vieil or un tout petit peu trop perçants. Elle faisait penser à un de ces beaux poissons d’eau de mer qu’on admire dans des aquariums où on ne se risquerait pas à tremper la main, dont on n’oserait même pas tapoter la vitre.
Je dis aux dames du Service des Immatriculations de rentrer le nom de Charlie Nurburn dans l'ordinateur et de me montrer ce qu'elles trouvaient, sinon, j'allais mettre le feu au bâtiment.
Il ne leur fallut pas longtemps pour me donner que dalle, alors je leur demandai jusqu'où remontait leur fichier. Elle me demandèrent jusqu'où je voulais remonter. Elle étaient comme ça, les dames du Service des Immatriculations. Après toutes ces années de maltraitance entre les mains des citoyens du coin, elles avaient développé le tact et les manières raffinées de bergers allemands.
https://www.laprocure.com/product/1439358/johnson-craig-le-pays-des-loups
Le Pays des loups
Craig Johnson
Éditions Gallmeister
©Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris