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Critique de Annette55


«  Les mots étaient aussi pointus que des piques , aussi brûlants que des braises » .
Les enfants sont supposés quitter leurs parents, c'est comme ça que ça doit se passer .
Quand on devient parent , il faut accepter ça quoique cela implique. En revanche les parents ne sont pas censés quitter leurs enfants » .

Deux extraits significatifs de ce roman original, tout à fait singulier, à la belle écriture , source de réflexion mais aussi d'adaptation pour le lecteur tant pistes, époques , intrigues , et secrets se multiplient .

C' est l'histoire éternelle tournant autour de la relation mère- fille, exclusive suivie d'un changement radical de rapports inversés et brouillés à l'arrivée d'une maladie neuro dégénérative de Sarah, la mère .

Jusqu'à ses seize ans Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche le long des canaux de l'Oxforddshire .
( L'intrigue se déroule de nos jours en Angleterre )
Leur univers est singulier , elle vivaient sur un bateau en marge de la société , le bruit que faisait la rivière en différentes saisons , parfois si tranquille , parfois qui démarrait d'un coup et se mettait à bouillonner les berçait ....
Puis un jour, Sarah a disparu.
Seize ans plus tard, un coup de fil ravive les questions qui n'ont jamais cessé de hanter Gretel.
Pourquoi Sarah l'a- t- elle abandonnée?
Qu'est devenu le garçon étrange , ce Marcus, qui vécut quelque temps avec elles sur leur bateau?
Et que s'est- il passé réellement sur la rivière , le fil continu de cette quête d'identité de Gretel à la recherche de son enfance?
L'auteure brouille les pistes et la chronologie des époques , surtout par la mise en scène d'identités fluctuantes du point de vue du genre —-, une femme dans le corps d'un homme——aussi bien que des prénoms : Marcus, Fiona, Charlie, Margot, Roger, Jennifer...
.Quels sont leurs rôles respectifs?
Elle décrit le féminin sous toutes ses formes, ( des individus changent de genre ) avec cet inlassable appel de l'eau, à l'odeur très particulière diffusée par cette rivière à la fois immensément maléfique ou / et attirante .

Il y a des références mythologiques , un animal fantastique : le Bonak, préhistorique , rugueux , couvert de taches dorées . ....

Quête d'identité, abandon, faiblesse , oubli , aphasie, ce roman est aussi celui des mots virtuoses , savants ou impropres .
Les allers et retours dans le passé scandent ce récit , filiation, voyage initiatique , sénilité et mythe d'Oedipe revisité.
Gretel devient lexicographe et cherche sa mère disparue depuis seize ans .

La rivière ,la forêt , la nature hantent et peuplent l'ouvrage de bout en bout.

Le lecteur se perd un peu même si l'écriture est poétique , à cause des longueurs.
Histoire de famille, d'identité, de langage et d'amour, une espèce de conte surréaliste et intemporel marquant et frappant qui ne manque pas de charme , difficile à interpréter ....
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr !
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