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Critique de micetmac


Winston Churchill, écrasant de sa stature tous les hommes politiques qui suivirent, les nanifiant impitoyablement. Boris Johnson, plus qu'une bio, délivre un panégyrique à la gloire de Holy Winston.
Bon.
C'est plus facile de célébrer Winston Churchill que, je ne sais pas, Boris Johnson par exemple...
Bobo nous donne ici un livre bondissant, bien écrit même si la conclusion de chaque chapitre et l'annonce du suivant ressemble aux transitions poussives de nos dissertations lycéennes. Mais il est vrai que ce livre se lit d'une traite, un bouquin malin, voire malicieux, dédouanant Churchill de ses errements et le célébrant, souvent à juste titre, pour sa clairvoyance et sa lucidité. Les passages, où Churchill, seul au monde, s'entête à se dresser face à Hitler, malgré les nombreux appels du pied (pour ne dire plus) des dignitaires nazis, de Hitler himself et même de son propre camps, ces passages sont saisissants et on se dit que la rencontre d'un tel homme et d'un tel temps ne pouvait mieux tomber.
Néanmoins, on ne peut s'empêcher d'assister amusé, voire consterné, au recrutement de la plume de Boris au service de la cause de Johnson et de son idéologie.
Et oui. Boris Johnson. Ancien maire de Londres. Un côté bouffon savamment entretenu, qualifiant ses adversaires de politiquement correct.
C'est bien pratique ce politiquement correct pour voiler ses propres carences.
Boris Johnson, chantre victorieux du Brexit, qui n'avait pas prévu le coup d'après...
Et bien Bobo est un conservateur bon teint qui parent çi et là ses pages de quelques piques acides :
"Voyez l'art avec lequel Hitler les entraîne au comble de l'excitation collective : des phrases courtes, sans verbes , dépourvues de sens d'un point de vue grammatical, mais dotées d'un vrai pouvoir de suggestion. La technique allait être reprise, copiée, entre autres, par Tony Blair."
Magnifique.
Glisser dans le même paragraphe Hitler et ce Tony Blair abhorré. Je ne suis pas un grand fan de Tony Blair mais tout de même... Un magnifique point Godwin, un...
Tant qu'à déboîter l'adversaire autant le faire avec classe :
"Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable."
Winston Churchill
Et le chapitre sur Churchill l'européen où Winston prononce des discours pro-européen, voire franchement fédéralistes. Bobo va alors chercher les discours premiers de Churchill beaucoup plus euro-sceptiques.
Je ne sais pas. Les discours d'un homme politique d'une telle envergure sont plus pertinents quand ils sont ceux d'un homme achevé qui vient de se coltiner une guerre mondiale plutôt que ceux d'un homme politique encore inexpérimenté.
De plus, franchement, ce qu'aurait bien pu penser ou faire Churchill à notre époque, concernant l'Union Européenne, est d'une fatuité pathétique, une hypothèse follement conne, on n'en sait rien foutre dieu ! Ce qui compte c'est ce que l'on fait nous...
A vrai dire...
En fait...
Plaidoyer grandiloquent envers Churchill certes oui, mais un peu pro-domo aussi.
On t'a vu Bobo.
Churchill s'est dressé face à la barbarie.
Toi face à la bureaucratie pesante de Bruxelles (comparée à l'Allemagne nazie dans un de tes discours, c'est une (sale) manie décidément).
On a les combats qu'on peut.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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