Petite musique des adieux de
Jennifer Johnston, aurait pu n'être qu'une bluette rincée à l'eau de rose en raison de son scénario minimaliste : un homme et une femme broyés par la vie se rencontrent fortuitement et se côtoient platoniquement durant quelques jours, le temps pour chacun de purger ses souffrances, et de décharger son fardeau en racontant son histoire à l'autre.
Laurence a perdu sa femme et son enfant dans un attentat perpétré en Irlande du Nord ; il est enchaîné à la douleur qu'il garde au fond de lui, la nourrit, la laisse grandir au point qu'il n'y a de place pour rien d'autre que la haine. Clara ne se remet pas de sa liaison toxique avec James qui a amoindri ses facultés et laissé son corps meurtri. Ce qu'elle a pris un temps pour de l'affection et du réconfort, dissimulait en réalité des mensonges, de la manipulation.
Si l'intrigue est mince, forte est l'histoire.
Jennifer Johnston, dont plusieurs romans ont été prestigieusement primés, murmure à l'oreille du lecteur une douce chanson, une ballade irlandaise, dont les mots simples et poétiques parlent de deuil, de tristesse, de désespoir, de mort... C'est beau, c'est grave, c'est humain et émouvant.
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