Alors que cette lecture me semblait être sous de bons auspices (notamment un cadre dépaysant, inspiré de l'Egypte, peu usité dans le genre), j'ai été vite refroidi (ce qui, vu le contexte du récit, est assez paradoxal !) tant le démarrage a été laborieux. Nous commençons par suivre Ren, un jeune garçon otage du peuple dominant, les Soleri, comme les autres héritiers des royaumes vassaux. Histoire de limiter leurs velléités de rébellion ! Condamné à un châtiment cruel, Ren arrivera à s'échapper. Et les ennuis commencent… pour le lecteur.
Le style est en effet au mieux médiocre, mais le plus souvent mauvais, avec des énormités qui rendent la lecture pénible. Exemple : Ren s'enfuit dans des catacombes très sombres, voit au loin des poursuivants vêtus de capes grises et arrive quand même à discerner (de loin, dans le noir, sous des capes) leurs armes et armures… Mouais… Et ça continue comme ça. Plus loin, monté à cheval, il tire à l'arc sur un animal, puis bondit et l'achève d'un coup d'épée. Donc en jetant son arc, comblant la distance, dégainant son épée et visant le point névralgique. Même Conan ne saurait faire aussi bien ! Globalement, les scènes d'action sont d'ailleurs assez brouillonnes et mal écrites. Ajoutons à cela des soucis de traduction, avec des tournures de phrase parfois bien ternes, et on aura pas mal d'éléments pour inciter le lecteur à fermer sans regrets le livre. Une relecture plus attentive, en V.O. comme en V.F. a été largement oubliée. Certes, c'est le premier livre de l'auteur, mais j'ai eu l'impression que le travail d'édition a été bâclé.
Dommage, le background est plutôt intéressant, avec un empire inspiré de l'Egypte antique, une dualité armée/religion sous l'oeil d'Apophis d'un empereur invisible mais craint de tous (ah oui, c'est bien Apophis !), et une famille dysfonctionnelle, celle de Ren : père peu intéressé par sa charge de roi, fille aînée ambitieuse et prête à tout, fille cadette aimant les armes et promise à une destinée intéressante (le personnage qui m'a le plus intéressé, en fait) et enfin mère ayant quitté tout ce beau monde (ça se comprend !) pour diriger un culte prêt à tout pour s'accaparer le pouvoir (ça se comprend moins !). La magie est quasi absente du livre, ce qui n'est pas forcément un manque dans le contexte et fait un changement bienvenu dans cette Egypte de fantasy, où les noms sont souvent des clins d'oeil (Tolemy = Ptolémée par exemple).
Un potentiel intéressant, au final, massacré par un style alternant entre le plat et l'épouvantable. Dommage que ces défauts viennent handicaper l'histoire et n'aient pas été gommés par des relectures plus attentives. du coup, la suite de l'aventure se fera sans moi.
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