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Critique de SZRAMOWO


Le carré d'or de Michel Joiret, publié aux éditions MEO, est le premier ouvrage que je reçois via masse critique.
Je l'ai lu avec plaisir. L'auteur n'est pas inconnu des lecteurs de Belgique, il est à l'origine de plus de quarante ouvrages, romans essais, poésie.
Son écriture est aguerrie, son style fluide et limpide, on ne s'ennuie pas en lisant son livre.
La trame du roman est basée sur une idée simple qui fonctionne, le héros, Maxime Dubreuil, un avocat connu et encensé connait un passage à vide.
Après de brillantes études, une carrière non moins brillante, un mariage et des enfants non moins réussis, il se trouve confronté à un accident de vie, la mort de sa femme adorée, Hélène.
L'histoire se déroule entre Noël et le jour de l'an, quelques années après la mort de sa femme, ce qui ajoute à l'effet dramatique du récit.
Sa vie part en quenouille, alors que parallèlement, les effets du réchauffement climatique provoquent en Europe et dans le monde des catastrophes à répétition, inondations, vents violents, pluies incessantes.
On ne peut s'empêcher de faire lien entre ce qui arrive à la planète et ce qui arrive à Maxime.
Une seule différence, lui a des solutions (?) pour faire passer sa douleur, alors que l'on comprend bien qu'il en existe peu pour permettre à un pays entier de se relever après qu'il ait subi un tsunami, encore moins lorsque peu ou prou tous les pays sont confrontés à des catastrophes de même ampleur.
Mais ses solutions, en sont-elles vraiment ? Il se réfugie dans l'alcool, avec une prédilection pour le whisky Aberlour (Single malt Scotch whisky) dont il absorbe une quantité phénoménale tout au long des 154 pages du roman.
Au fond Maxime essaie de se raccrocher à des situations, des personnes, des souvenirs, qui sont autant de branches d'arbres qui plient et finissent par céder, certaines parce qu'il les scie lui-même.
Il se replie sur le passé glorieux, évoque ce carré d'or (une partie de la ville de Bruxelles comprise entre Porte de Namur, Place Poelaert, Avenu Louise, Palais d'Egmont), dans lequel son grand-père Emile emmenait se promener son fils Stéphane, lequel transmettra ce virus à Maxime.
Il laisse passer les personnes qui lui tendent la main, sa femme de ménage Raymonde, la jeune Lam, une amante brève, Armelle, la femme d'un collègue avec laquelle, le temps d'une soirée il se laisse aller.
Ses enfants sont partis et le courant passe mal entre eux et leur père.
Le livre est construit en trois parties et 27 chapitres assez courts, bien construits pour être des histoires quasi-indépendantes les unes des autres ; chacune offrant des facettes différentes, complémentaires et contradictoires du héros.
Il est cultivé, (Albert Camus, Paul Valéry, Benjamin Constant, Julien Green, Marcel Proust, Philippe Sollers, Colette, Sthendal, Kafka, Wells, Freud, Woody Allen et Nils Holgersson, pour ne citer qu'eux), et pense avec Erasme que «le monde est fou» son monde à lui certes, mais aussi le monde tout court.
C'est un mélomane éclectique, de Bob Marley au concerto pour deux mandolines de Vivaldi ; gastronome à ses heures, Veau Marengo et Crozes-Hermitage, Filet de canard provençal, sole grillée et Chablis, Sancerre ; il fume des Camel qu'il allume avec un briquet Dupont, et parfois la pipe....
Mais arrêtons là ce déballage des habitudes de Maxime.
Au fonds, et c'est peut-être là que le roman a «loupé quelque chose», en le lisant, je me suis pris à penser que Maxime, (et disant cela, je ne revêt pas la tunique sombre du lecteur- censeur-auteur refoulé), a le stylo qui le démange, il rêvait de parachever l'oeuvre de son grand-père Emile, un carnet de «piéton bruxellois» annoté par Stéphane le père de Maxime, et que ce dernier n'a jamais pu reprendre, comme il en avait l'ardent désir, pour en faire une oeuvre salvatrice.
J'emploie cet adjectif à dessein, car quelque part, maxime ne pense-t-il pas que la déconfiture de la planète est provoquée par sa propre déconfiture, et que son incapacité à sortir de son chemin de douleur explique la situation inextricable de la planète renvoyée à ses propres incuries malgré les nombreux avertissements de la nature.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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