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Malgré quelques moments peu attrayants à mon goût et malgré quelques longueurs -- ce qui peut paraître étonnant sur un livre aussi court (140 pages) -- j'ai bien aimé cette presqu'île de Vincent Jolit.
Bien sûr, j'ai vite identifié la presqu'île de Giens, endroit magnifique, aux portes maritimes des îles d'or. J'ai aimé le fait que l'auteur ne la nomme pas, laissant ses lecteurs à leur imaginaire, comme il le pratique lui-même.
J'ai aimé ses longues phrases, soigneusement élaborées, émaillées de virgules qui leur donnent une respiration salutaire et entraînent le lecteur au coeur du vécu de Vincent Jolit, de ses descriptions de pièces, d'objets, de fleurs, d'oiseaux. J'ai dû ouvrir mon dictionnaire pour quelques mots et j'ai donc enrichi quelque peu mon vocabulaire encore que "onomastique" ne s'emploie pas aisément au quotidien.
Et puis, toutes ces références à l'enfance, à la grand-mère merveilleuse, au jardin empli d'essences odorantes, toutes ces descriptions, loin d'être fastidieuses, m'ont comblé. Même le club des cinq d'Enid Blyton et les petits chevaux colorés sont là, apportant leur touche légèrement désuète, à un texte tout empreint du passé, passé immobile des objets, de la mer qui pourtant est en mouvement perpétuel, mais aussi passé plus douloureux à travers la guerre, la résistance, la maladie qui, finalement,a favorisé ce temps de recherche du passé pour l'auteur immobilisé à l'hôpital.
Enfin, les références à Pierre Bonnard, ce peintre qui, comme l'auteur, aimait les fenêtres, particulièrement dans les musées, et le mimosa annonciateur du prochain terme de l'hiver.
Alors, merci à ce petit "garri" pour cette belle évasion sur la presqu'île.
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Merci aux éditions Fayard et au site Net Galley de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant première, bien avant sa sortie :)
Malheureusement, je ne suis pas du tout charmée par ce livre, et c'est peu dire !
Le narrateur a de graves soucis de santé depuis des années, nous le retrouvons sur son lit d'hôpital, où il cherche à s'évader en pensées. Il aimerait revenir en arrière et s'évader sur cette presqu'île où il a vécu de bons moments.
Je pensais m'attacher au narrateur, me disant qu'un homme qui a de graves soucis de santé, serait surement touchant, que je ressentirais de l'empathie pour lui...
Malheureusement, je n'ai rien ressenti pour cet homme !
Et cela, à cause de l'écriture, que j'ai trouvé très pompeuse et inintéressante. Nous avons une succession de mots plus ou moins compliqués, de phrases plus ou moins longues, pas toujours très compréhensibles... L'ensemble donne un roman qui m'a paru franchement indigeste !
Je ne suis jamais partie dans cette presqu'île avec lui, à aucun moment l'auteur n'a réussi à réellement m'accrocher et j'ai trouvé cette lecture affreusement longue !
Je suis une très grande lectrice, surtout en ce moment où je suis en vacances, mais là qu'est ce que ce roman m'a pesé !
Je mets une étoile, cela m'ennuie car j'ai eu la chance de le lire en avant première, mais je ne peux pas mentir en disant que j'ai aimé ce roman et du coup je ne me vois pas mettre plus d'étoiles.
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Cloué sur son lit d'hôpital, pour une énième opération (tout dysfonctionne depuis qu'il est enfant), le narrateur se souvient de son enfance et c'est le prétexte pour faire ressurgir le portrait de sa grand-mère adorée, Marinette, figure tutélaire, passionnée de turf.

Dans un style très proustien (de longues phrases parfois et quelques fulgurances colorées), le narrateur évoque les lieux où régnaient Marinette, dans une précision parfois chirurgicale, géographie intime et méticuleuse, se remémore le jardin (lieu de fantasmes avec son roi mimosa qui lui rappelle l'oeuvre picturale de Bonnard, mais aussi lieu d'aventures enfantines à la recherches de billes perdues), les parties de petits chevaux, l'odeur de la boucherie que tenait son oncle, et tous les instants intimes qui peuvent resurgir alors qu'on ne les convoque pas (et sans doute surtout parce qu'on ne les convoque pas !).
Dans une narration est très travaillée, précise à l'extrême, ce roman est un voyage dans les profondeurs du souvenir alors que le narrateur se réveille d'une anesthésie et flotte entre rêve et réalité, ce roman singulier offre de jolis moments de tendresse.
Merci aux Editions Fayard et à Marie-Félicia pour cette lecture en avant-première !
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Une autofiction paradoxale qui fait la part belle au rêve et à l'imagination. A partir d'un coin de ciel aperçu par la fenêtre d'une chambre d'hôpital, le narrateur s'évade, retrouve ses souvenirs d'enfance sur la presqu'île de Giens. Au lieu de Proust, qu'il voulait lire, il se souvient de sa grand-mère, Marinette, d'un jardin merveilleux, d'un tableau de Bonnard. Et réveille une douce nostalgie.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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le livre de Vincent Jolit est déroutant, plus d'ailleurs par sa forme que par le fond. le narrateur se remet d'une opération délicate et douloureuse à l'oreille. Il a pris soin d'amener avec lui un exemplaire de "La Recherche" de Marcel Proust, mais comme à chaque hospitalisation, il n'en lira pas une ligne. Sa démarche cependant pour échapper à sa chambre, aux machines auxquelles il est relié, est toute proustienne. Il regarde le ciel par la fenêtre et se souvient. le revoilà sur la presqu'île de son enfance, chez sa grand-mère adorée.

Pour ne pas épuiser trop vite son "capital" souvenirs, il se remémore les lieux petit à petit, pièce après pièce. Il détaille, avec un souci qui peut sembler maniaque, cette maison un peu particulière. Restaurant panoramique, reconverti en boucherie, la distribution des pièces est assez curieuse. le narrateur est parfois ramené à la réalité de façon brutale, à la merci d'un soin ou du réveil de la douleur. La narration est alors en suspens, la phrase s'arrête alors qu'elle n'est pas terminée. Quand notre personnage repart au "petit pays" de son enfance, il lui arrive de reprendre un épisode déjà évoqué. Ce n'est jamais réellement une répétition, la mémoire le restitue toujours avec d'infimes variantes.

Dès le début, l'on perçoit l'importance de la grand-mère. le narrateur la fait revivre par touches pointillistes, puis lui accorde des passages beaucoup plus longs. Elle est, pour le garçonnet, comme le mimosa du jardin. Lui seul soupçonne, derrière ses tenues neutres et pratiques, que sa grand-mère est un soleil, le baignant de sa tendre chaleur. L'homme adulte, alité et souffrant, repense aux moments partagées avec elle. Beaucoup sont d'une grande simplicité et me rappellent ma propre enfance. Il a grandi et acquis de nombreuses connaissances. Son goût pour la littérature et la peinture se superpose aux images surgies du passé. le mimosa du jardin de sa grand-mère devient indissociable de celui du tableau de Pierre Bonnard, "L'atelier au mimosa". D'ailleurs Pierre Bonnard et Marcel Proust semblent les deux figures tutélaires de ce singulier roman. Certains passages ressemblent à des esquisses de tableaux, d'autres ont la syntaxe et le vocabulaire riche et précis d'un écrivain érudit.

Je ne suis pas certaine que ce livre trouvera forcément de nombreux lecteurs. Je me demande si d'ailleurs tel est l'objectif de Vincent Jolit. Son roman tient de l'expérience littéraire, mais vibre pourtant d'une poignante sincérité. Je conçois qu'il puisse déconcerter. Moi, j'ai beaucoup aimé. J'ai retrouvé en quelque sorte mon mode de fonctionnement : ce prisme de la culture qui, au coeur des actions les plus quotidiennes, me ramène souvent à un livre, un poème ou un tableau.

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C'est un livre bizarre, on s'y accroche et on arrive jusqu'au bout.
Passionné de Proust, le héro écrit comme lui, les phrases sont longues, on pourrait s'y perdre, mais non, il y a toujours un détail pour nous ramener au sujet : ses souvenirs de petit garçon dans la maison de la grand-mère pour passer le temps sur son lit d'hôpital.
Le mimosa du jardin lui fait penser au peintre Bonnard et au mimosa omniprésent dans sa peinture. L'auteur devient le peintre et il nous parle de son amour pour Marthe son épouse, dont on devine le visage.
Puis il est petit garçon, les phrases sont plus courtes pour raconter les courses au village, les parties de rami ou de petits chevaux avec sa grand-mère.
De beaux souvenirs, une maison labyrinthe et un jardin à aventures.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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On manque tous de temps pour (re)lire Proust... le narrateur de Presqu'île a enfin trouvé l'occasion : puisqu'il doit être hospitalisé, il profitera de sa convalescence pour retrouver Swann et Albertine. Mais dans son lit d'hôpital, son esprit vaque vers ses propres souvenirs, composant une Recherche personnelle. On n'y trouvera pas le parfum de la madeleine mais celui du mimosa d'un jardin oublié, quelque part sur la presqu'île de Giens... Se plaçant dans le sillage de Proust, Vincent Jolit ne renonce pas pour autant à la sincère modestie qui le caractérise, s'essayant au phrasé proustien avec une application d'artisan. Plein de charme et d'émotion retenue, le petit album de souvenirs qu'est Presqu'île (Fayard) vaut bien que l'on repousse, encore une fois, le moment de relire la Recherche...
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Soudainement, à mi-parcours du nouveau roman de Vincent Jolit, me vient un air, des paroles :
« Connais-tu le pays où fleurit l'oranger
Le pays des fruits d'or et des roses vermeilles
Où la brise est plus douce et l'oiseau plus léger
Où dans toute saison butinent les abeilles »
Non pas parce que l'on peut qualifier le roman de « Mignon » mais parce que des paragraphes entiers sont dédiés à un jardin provençal, aux senteurs, aux fleurs qui jaillissent… Un retour du protagoniste au pays de son enfance, parce qu'il en a besoin, parce que c'est devenu une nécessité pour essayer de résister. Lui, l'adulte, blessé dans son corps, qui se retrouve une énième fois enfermé dans une chambre d'hôpital, qui se sent étouffé après l'opération et par l'ambiance aseptisée du centre de soins.
Puiser dans l'enfance pour essayer de fuir ses craintes, pour oublier la vision d'une possible fin, est le moyen d'évasion du narrateur, lui qui ne peut guère bouger et qui cumule depuis si longtemps les blocs opératoires et les soins médicaux.
Deux personnages vont l'aider dans cette « recherche du temps perdu » : Marcel Proust et Pierre Bonnard le nabi qui avait l'art de sublimer le quotidien. le narrateur n'en fait pas des héros mais est simplement admiratif de leurs oeuvres respectives qui mettent de la poésie dans son univers trop brut. Et puis il y a le personnage de sa grand-mère. Encore un peu on finirait par l'aimer cette femme dynamique et qui avait tant d'affection pour son petit garçon. Elle semble toujours là, près de lui. Comme quoi personne ne meure vraiment, saut, peut-être le jour où plus personne n'est là pour penser à vous…
Une écriture souple, riche et qui entraine le lecteur à la fois dans le monde glacial des unités médicales mais en même temps dans un jardin provençal où fleurit le mimosa et où les vieilles pierres transcrivent tant d'histoires familiales…
Lien : http://squirelito.blogspot.f..
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Merci aux éditions Fayard et à Net Galley pour cette avant-première.

Le narrateur est un habitué des séjours à l'hôpital, il souffre de l'oreille suite à un accident de ski à 7 ans et doit régulièrement être opéré d'un cholestéatome qui détruit tout.
Durant son hospitalisation il se remémore la presqu'île et cherche à s'y évader par bribes de souvenirs axés principalement sur sa grand-mère, celle qui l'a élevé. La presqu'île, la maison de son enfance avec ce magnifique paysage qui l'entoure, comment ne pas être charmé ?
« Je tente de recréer l'univers idyllique dans lequel j'ai tant de fois joué, dans lequel je me suis tant de fois rêvé aventurier, mais le décor sonne creux. »
C'est par ce seul moyen que le narrateur pense s'extirper de cette situation, de ce lit d'hôpital maintes fois côtoyé, de ce personnel soignant effectuant moult examens. Ces souvenirs l'aident à se rappeler qui il est vraiment.
« Se rappeler, c'est imaginer, c'est écrire un roman à partir de quelques fragments. »
De l'aménagement de la maison, de la faune et la flore l'entourant, des va et vient de la boucherie, d'une passion pour les courses hippiques, des soirées au jeu de l'oie, voilà ce qui compose cette grand-mère au coeur immensément intense à ses yeux. Quand soudain le narrateur est arraché de sa presqu'île, qu'en restera-t-il ? Tout recommencer ?

En lisant le résumé sur Net Galley je me suis dit, OK je le veux, étant moi-même issu du monde médical je m'imaginais déjà éprouver de l'empathie pour ce narrateur malchanceux. Hélas l'écriture ne m'a pas satisfaite. Les phrases étaient trop longues du coup je perdais le fil du récit. L'idée est là, le sujet intéressant mais la maîtrise d'écrivain n'est pas au rendez-vous et l'incompréhension règne au final. le roman est court mais j'ai mis du temps à le lire, trop lourd pour moi.

Lien : http://mesecritsdunjour.cana..
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