On dit souvent de ne pas juger un livre à sa couverture mais ce n'est pas le cas ici. C'est une couverture simple et efficace qui nous donne envie de tourner la page pour découvrir ce qui se cache derrière cette fleur. L'histoire du Jardin d'Odile, menée par un duo féminin haut en couleurs, fait voyager tous nos sens. Elle nous emmène dans le monde d'apparence onirique d'Odile, célèbre nez, sous lequel se cache un sombre secret.
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Voilà un livre que je n'ai pas pu lâcher jusqu'au dénouement ! On le sent plus qu'on ne le lit... et on en apprend beaucoup sur le monde du parfum. On voyage aussi, de Grasse à Varanasi en Inde. J'ai aimé ce duo entre ces deux femmes à travers les dialogues qui prennent une grande place et qui rendent le récit fluide et vivant. Je le relirai plus lentement de nouveau pour encore apprécier la poésie.
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je l'ai adoré.. senti au plus profond de moi tellement il m'a enchantée.
je le relirai avec beaucoup de plaisir
bravo à cette jeune auteure pour sa belle écriture.
Maggui46
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Odile fait tourner rapidement la cuillère dans son grand verre en faisant tinter les glaçons et boit une gorgée de citronnade.
— Un lieu odoriférant comme celui-ci ne peut que vous pousser à ouvrir grand vos narines et partir à la chasse aux trésors. Un peu plus tard, j’ai compris l’importance de ce cinquième sens. L’odorat. Avez-vous remarqué comme une odeur peut vous transporter dans un autre temps, un autre lieu, comme un sorcier vous ensorcelle ? Celle du pain grillé par exemple, qui vous fait remonter le temps trente ans en arrière
lorsque vous preniez votre petit déjeuner dans votre pyjama bleu en éponge après la grasse matinée du dimanche. Vous vous retrouvez dans la bulle chaude et réconfortante de votre foyer qui enveloppait votre cuisine et vous revoyez votre mère encore un peu ensommeillée et décoiffée par la nuit, qui vous sourit. Ou celle qu’on croise au coin des rues, qui émane des façades des vieux immeubles, et qui vous saisit parfois dans les brocantes, vous savez cette odeur froide de moisi qui vous rappelle la cave de votre grand-mère quand vous alliez chercher le vélo rouge. Pourtant votre grand-mère est morte depuis longtemps et son immeuble a même été rasé. Être nez, c’est avoir ce pouvoir. Le pouvoir de déclencher des souvenirs, des moments de bonheur mais réveiller des failles aussi.
Odile observe Yula. Yula, qui a tout pris de sa mère. Elle a les traits sauvages des grandes steppes. Une mâchoire carrée presque masculine qui lui donne un air d’aventurière, des yeux sans cils en amande prêts à se plisser pour affronter la morsure des froids extrêmes et une peau mate parée pour dorer encore sous le soleil d’altitude. Ses cheveux d’ébène, lisses et raides comme ceux des indiennes ne lui descendent pas jusqu’aux creux des reins, ils sont mi-longs, coupés au carré, comme pour dire qu’elle a autre chose à faire que de perdre son temps à faire des brushings, et que l’on ne s’y méprenne pas : elle n’est pas sur terre pour être belle. Yula, elle est plutôt faite pour enfourcher son cheval et partir au galop, armée de son appareil photo et de sa plume acérée pour dénoncer les injustices et les violences du monde.