« Vivre sans pourquoi », c'est vivre pleinement l'instant présent, s'abandonner, ne pas se laisser mener par son ego. Et pourtant,
Alexandre Jollien s'en pose, des questions. Et beaucoup !
Ces premiers livres retraçaient son parcourt, faire face à son handicap, s'insérer dans le monde d'aujourd'hui. On le voit évoluer, se raccrocher aux philosophes, pour se détacher des contingences, à Bouddha, à Jésus.
Christianisme et bouddhisme font-ils bon ménage ? Pour certains de ces détracteurs, non. Et pourtant, lui arrive à concilier les deux sans les dénaturer. C'est une cohabitation et non un syncrétisme. Il dépouille la foi chrétienne du ‘'superflu'', pour ne garder que la croyance en Jésus, combiné à la pratique su zen.
Mais un homme n'est pas un robot, et nous voyons Alexandre se battre avec ses démons intérieurs, son égo, ses angoisses et sa boulimie mercantiliste livresque quand l'esprit refuse de se plier à la volonté. Chez lui, tout part du quotidien, et lorsqu'il s'échappe trop loin, ses enfants le ramènent sur terre.
Sa famille (sa femme et ses trois enfants) est à nouveau très présente dans ce titre dans lequel tout ce petit monde s'embarque pour la Corée du Sud, où
Alexandre Jollien retrouve son maitre spirituel.
Mais là encore, comme dans ses titres précédents, on oscille entre recherche de détachement et tempêtes intérieures. Et on l'impression que la tempête tend à prendre le dessus malgré tout le travail et l'engagement effectué. Au bout du 5e livre lu, cela devient lassant, je crois que j'en ai fait le tour.
Un autre reproche concerne aussi le style. Les chapitres courts se lisent bien, mais on semble parfois entendre l'auteur qui emploi parfois un langage familier, ce qui m'a parut familier dans ce type d'ouvrage.
Cette déconvenue est encore plus flagrante dans le CD MP3 qui accompagne le livre. Il reprend, à travers la bouche de l'auteur lui-même, les mêmes idées développées dans le livre, comme une pharmacopée qui s'appuie sur les exemples du quotidien, du vécu. On a à nouveau l'impression de l'entretien, dans lequel l'expression est libre et parfois un peu familière, malheureusement.
C'est donc un récit de voyage qui fut pour moi une lecture en demi-teinte, à mon grand regret.