Le Grand Blanc

Alors qu'un grand requin blanc vient d'entrer en Méditerranée par le détroit de Gibraltar, à Marbella, la fille d'un richissime marchand d'armes lyonnais d'origine arménienne est enlevée par la Mafia. Mario Morizio, l'homme de confiance du milliardaire se rend sur place pour mener l'enquête et retrouver la jeune femme. Lors du rendez-vous fixé pour négocier la livraison d'armes à destination de la Lybie de Khadafi en échange de la jeune femme, il abat froidement l'émissaire de Cosa Nostra après que ce dernier lui ait appris qu'elle se trouve sur un yacht en partance pour les Baléares. Une rencontre fortuite au club nautique de la cité balnéaire lui permet d'obtenir confirmation de la destination ainsi que celle de la présence à bord d'une femme dont la description correspond parfaitement à la prisonnière excepté le fait qu'elle semble complètement libre de ses mouvements. Morizio prend l'avion pour Ibiza où vont le rejoindre deux gros bras au cas où les choses tourneraient mal. Mais quand le milliardaire, qui n'a plus aucune nouvelle de son homme de main depuis plusieurs jours, apprend par la police espagnole que le cadavre de l'un des deux gardes du corps a été retrouvé dans une poubelle de l'île, il se résout à prévenir Pierre Curveillé, directeur d'une entreprise de dépannages en tous genres, ami de la famille et dont sa fille est amoureuse malgré une grande différence d'âge. L'homme, amateur de jazz, fin gourmet, connait bien les Baléares pour y avoir vécu. Il décide de se rendre là-bas pour retrouver la jeune femme et son ami Morizio qui lui a sauvé la vie une fois. Entre temps, le requin a bouffé un chien et un champion de planche à voile. Curveillé, aidé par le milliardaire qui fait jouer ses réseaux officiels et occultes et par les amis qu'il a sur place va devoir lutter contre les mafiosi lancés à se poursuite, retrouver Morizio abandonné mourant dans un vivier avant de délivrer la jeune femme en trouvant le moyen de la débarrasser du bracelet explosif qui explique son apparente liberté. Et pendant ce temps, le grand blanc rôde autour du yacht, toujours affamé et curieux...

Le grand blanc est le 4ème roman de François Joly dans lequel apparait le personnage de Pierre Curveillé. L'auteur y a mis beaucoup de lui-même, ancien de la guerre d'Algérie, habitant Lyon après avoir fait des études dans la cité des gaules et à Grenoble, fou de jazz puisqu'il est membre de l'équipe du festival Jazz à Vienne... Pour ma part, je trouve que ce héros récurrent emprunte aussi à un autre personnage emblématique du roman policier, le détective Pepe Carvalho, du romancier Manuel Vàzquez Montalbàn. Les deux personnages partagent, outre une proximité de consonnances nominales, le même goût pour la gastronomie et les bons vins et Joly, comme Vàzquez Montalbàn, n'hésite pas à décrire les recettes des plats qui émaillent le récit pour en relever une trame que je juge plus légère chez le français que chez l'espagnol.