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sur 103 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Silencieuses, ces jeunes femmes l'étaient jusqu'alors. Cette bande dessinée destinée à un public d'adultes et d'adolescents, sensibilise et dénonce le harcèlement de rue. Incontestablement d'actualité, » Silencieuse(s) « est parue en 2017 aux éditions Perspectivesart9. Sous la plume de Salomé Joly et les illustrations de Sibylline Meynet, le lecteur suit les histoires croisées de plusieurs jeunes femmes, victimes de ses comportements et paroles déplacées de la part des hommes.
p. 17 : » – Soulève ta jupe ! Hé !! Soulève ta jupe j'ai dit ! «
Elles sont étudiantes, elles sont jeunes, elles sont belles, mais elles sont surtout des femmes. Et en tant que telles, elles sont les inlassables cibles du harcèlement de rue. Anaïs, Zoé, Julie, Lana, Agathe, etc… sont âgées de 16 à 35 ans et vivent en France, en Belgique et en Suisse. Ces témoignages sont inspirés de faits réels, et chacune des lectrices se reconnaîtra dans ces situations, malheureusement banales, mais non moins graves. A la terrasse d'un café, dans le bus, dans le métro, ou tout simplement dans la rue, au vue et au su de tous, le harcèlement est là.
p. 42 : » Je me suis fait harceler, tout le monde a vu la scène dans le métro, mais personne n'a rien fait, aucune réaction… «
Phénomène de société intemporel et universel, le harcèlement de rue a longtemps été tu. C'est ainsi que la grand-mère de l'une des protagonistes raconte qu'à son époque déjà, les femmes devaient non seulement y faire face, mais également faire profil bas. Aujourd'hui, les femmes n'ont plus la même influence dans les espaces publics. Si dans cette bande dessinée certaines femmes adaptent leur comportement ou leur tenue vestimentaire en fonction des lieux qu'elles vont traverser, d'autres au contraire se rebiffent et s'imposent.
Cet ouvrage est avant tout la dénonciation de la banalisation de ces comportements inacceptables et intolérables, que la société peine à endiguer. Non seulement les auteures de cette bande dessinée nous montrent l'inaction des témoins de ce genre de scènes, mais bien pire encore, certains le cautionne, prétextant la volonté de la femme de toujours vouloir se positionner en tant que victime !
p. 74 : » Mais les filles qui se font suivre, c'est pas non plus pour rien. Il y a bien quelque chose derrière… leur tenue par exemple. Les femmes sont de plus en plus paranos. Elles croient que le monde entier, surtout les hommes, leur en veulent… «
Preuve en est que le chemin sera encore long avant une prise de conscience et un réel changement des mentalités… masculines ! En tout cas, ce livre a pour vocation d'amener à la prise de parole et d'inciter à la discussion. Les femmes ainsi victimes de ces comportements doivent avant déculpabiliser devant une société léthargique et non efficace face à ce problème. Ce sont des actes qui ne sont pas anodins, et ici, dans ce livre, il en explique les conséquences psychologiques sur les victimes.
p. 101 : » Nous ne sommes pas coupables. Nous sommes victimes. «
Le thème abordé est très fort et engagé. Les illustrations colorées dans des tons mauves-orangés contrastent habilement avec la gravité du sujet. le harcèlement de rue est rarement présent dans la littérature et d'autant plus dans les albums illustrés. le pari était risqué de rendre crédible le témoignage de ces femmes dans un ouvrage aussi court et où les paroles sont réduites par la force du format. C'est un ouvrage qui mériterait de se retrouver notamment dans toutes les bibliothèques et CDI des établissements scolaires, en accompagnement d'un débat encadré.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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BD utile pour les jeunes afin de comprendre le harcèlement de rue que subissent les femmes, parfois quotidiennement par des paroles et/ou des actes. le dessin et les coloris rendent cette BD très abordable et il n'en faut pas plus pour comprendre de quoi il en ressort pour ces différentes jeunes femmes. Evidemment, il ne faut pas généraliser : tous les hommes ne sont pas des malades et pervers du slip. J'ai trouvé cette BD par contre, trop linéaire, c'est une succession de témoignages qui fait réfléchir les plus jeunes et ouvrir le débat.
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Salomé Joly est à l'initiative de cette bande dessinée. Lorsqu'elle avait 18 ans, elle avait fait un travail sur le harcèlement de rue. Elle avait écrit un journal intime d'une jeune fille qui décrit des remarques et actions déplacées d'hommes. Au préalable, elle avait été sur internet, discuté avec des amis, des proches pour recueillir des témoignages. Certaines histoires ont été choisi et mis dans les mots d'une héroïne fictive nommée Anaïs à travers son journal intime. C'est la base de la bande dessinée qui a été adaptée par l'illustratrice Sibylline Meynet

Toutes les histoires racontées sont tirées de faits réels. Les insultes comme "Chatte à talons" existe vraiment. Des agressions quotidiennes qui certains trouvent sans importance où que la réaction des femmes est exagérée. D'ailleurs, cela est abordé dans la bande dessinée à travers le regard d'adultes qui disent que dès que l'on fait des compliments à des femmes elles le prennent mal. Et si elles entendent certaines choses c'est qu'elle le provoque également. Qui n'a jamais entendu que si une femme qui porte une jupe se fait violer, c'est normal. Elle l'aurait cherché. Quand elle disent non, cela veut dire non. Et absolument rien d'autre. Rien ne justifie et n'autorise d'abuser de quelqu'un.

Beaucoup banalisent et légitiment ces agressions et le harcèlement. Se faire insulter ne doit pas une chose normale et il est important d'en parler. Par chance, on commence à parler de plus en plus du harcèlement de rue. Par exemple au Japon, il y a des wagons qui sont réservés aux femmes pour éviter tout frottage. La RATP, depuis 2005, mène des campagnes contre le harcèlement dans le métro, principalement.  

Cette bande dessinée est la premier travail de Sibylline Meynet. L'illustratrice qui travaille aussi bien pour Microsoft que Netflix appose ces douce couleurs à cette histoire toute féminine. Les roses orangés côtoient le mauve et le rouge intense avec une grande harmonie. L'univers est pleine de vie de dynamisme malgré le sujet traité. Les pages se tournent assez vite avec une certaine colère face aux situations trop banales. Toutefois, l'ouvrage est un peu court. Certains aspects plus personnels sur les demoiselles auraient pu être développés comme d'autres thématiques. D'ailleurs quelques portes sont ouvertes sur des relations amoureuses qui ne sont que montrées vite fait. C'est bien dommage. Je serais bien restée une cinquantaine de pages de plus avec elles. 

Une bande dessinée à mettre dans les mains aussi bien des demoiselles que de ces messieurs qui se croient souvent trop irrésistible pour accepter un refus.Il ne faut pas garder le silence et dire non au harcèlement de rue.  
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Voilà une BD que je voulais lire depuis longtemps, qui se lit pourtant juste en quelques minutes. Il s'agit d'Anaïs, Zoé, Julie, Marion, Solène: des jeunes filles qui subissent le harcèlement de rue.
Les récits se succèdent, avec des anecdotes différentes qui sont parfois liées par les personnages qui se croisent, mais pas forcément justement.
Les dessins sont frais, très simples, réalistes et j'ai bien aimé le travail sur les émotions des personnages.

Cependant je suis un peu déçue par le manque de "chute": une des filles crée un blog pour parler du sujet, mais au final rien ne se passe... On imagine que toutes les filles se rencontrent à la fin, mais l'histoire est finie. C'est un livre qui est fait pour dénoncer, pas pour trouver une solution, des astuces. C'est ce qui m'a manqué, mais apparemment ce n'était pas les objectifs du début! J'ai trouvé aussi dommage que toutes les filles victimes de harcèlement de rue soient jeunes, minces et jolies. Pas besoin de porter une jupe ou des talons, ça on l'aura compris, mais pas besoin non plus d'être un canon pour vivre cela. Et ça, c'est dommage de ne pas l'avoir davantage montré.

Cette BD a au moins le mérite de parler d'un sujet qu'on aborde peu, mais que toutes les filles connaissent. Et pour ça, merci les auteures!
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Une bande dessinée a grande vertu pédagogique sur le harcèlement de rue. Des histoires croisées de jeunes femmes victimes.
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Oui le sexisme, le harcèlement sexuel et le harcèlement de rue sont des sujets éminemment importants, les mettre en lumière aussi souvent que possible et les dénoncer est désormais d'utilité publique et permettra de faire évoluer peu à peu les mentalités et les comportements. Il est heureux que la bande dessinée et la littérature de jeunesse s'en emparent à leur tour pour sensibiliser les jeunes générations, filles comme garçons, aux phénomènes de harcèlement, aux situations d'abus, à l'égalité entre les sexes, et au respect d'autrui.

Mais on apprécierait également que les auteurs ne restent pas cantonnés au catalogue de situations et aux généralités, et entrent d'avantage au fond du sujet à travers des fictions réalistes qui prendraient le temps de développer les personnages, les psychologies, les comportements, pointeraient les causes et les impacts, analyseraient les traits et les schémas de représentations qui irriguent la société tout entière et proposeraient des solutions.
Silencieuse(s) ne fait qu'effleurer le sujet, même s'il a le mérite de l'aborder et de s'adresser aux jeunes adolescents, en déroulant des lieux communs à travers des scènes peu fouillées, brossées à gros traits, et des personnages interchangeables qui seront vite oubliés. Tout cela manque un peu de subtilité, de personnalisation, de psychologie, d'analyse, car bien des femmes ont vécu des situations de sexisme, d'abus ou de harcèlement sans qu'un gros pervers leur ait jamais posé la main sur la cuisse dans le métro ou ait dégrafé sa ceinture dans une ruelle. Bien souvent la réalité est plus insidieuse, moins visible, plus difficile à combattre...
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Silencieuse(s), c'est un BD destinée aux jeunes filles mais qui parlera à toutes les femmes. Les auteures abordent le sujet du harcèlement des femmes aussi bien dans la rue que dans les transports en commun. Cette BD peut déculpabiliser certaines jeunes filles qui pourraient penser qu'elles sont responsables de ce qu'elles subissent. Elles insistent sur la nécessité de parler, que ce soit à des amis ou des parents. Cette BD peut facilement être transmise aux plus jeunes pour transmettre un message, pour initier le dialogue parent/enfant/ado, faire comprendre que le silence n'est pas la solution.
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