On se plaît, on se prend. S’ennuie-t-on l’un avec l’autre ? on se quitte avec tout aussi peu de cérémonie que l’on s’est pris. Revient-on à se plaire ? on se reprend avec autant de vivacité que si c’était la première fois qu’on s’engageât ensemble. On se quitte encore, et jamais on ne se brouille. Il est vrai que l’amour n’est entré pour rien dans tout cela ; mais l’amour, qu’était-il un désir que l’on se plaisait à s’exagérer ? Un mouvement des sens, dont il avait plu à la vanité des hommes de faire une vertu ? On sait aujourd’hui que le goût seul existe ;
Il est, permettez-moi de vous le dire, bien singulier que m’aimant autant que vous me le dites, vous ayez pu vous attacher si fortement à d’autres, et que vous ne m’ayez même jamais parlé de vos sentiments
Vous croyez la haïr, et quand on hait encore ce qu'on a tendrement aimé, il s'en faut beaucoup que le cœur soit guéri.
La réputation que mes premières affaires me firent, m'en attira nécessairement d'autres, et sans avoir formé le projet d'avoir toutes les femmes, bientôt il n'y eut point dans Paris de celles, que leurs vices, encore plus que leurs agréments, mettent sur le trottoir, qui ne se crussent obligées de m'avoir, et qu'à mon tour je ne me crusse obligé de prendre.
Son imagination s'embrasait; elle se revoltait contre la froideur de ses sens, et mettait tout en usage pour la vaincre. Cette ardeur dont elle se sentaît brûler, et qui se repandait dans toutes ses veines, devenait enfin un supplice pour elle, et je l'ai vue plus d'une fois pleurer d'être livrée à des désirs si violents, et de ne pouvoir ni les éteindre, ni les satisfaire.
Si l'on se dit encore qu'on s'aime, c'est bien moins parce-qu'on le croit, que parce-que c'est un façon plus polie de se demander réciproquement ce dont on sent qu'on a besoin.
Glacée encore par le souvenir de mes peines, je vous avoue que je ne regarde l'amour qu'avec horreur, et que je voudrais vous hair de ce que vous cherchez à me plaire, et de ce que peut-être ce n'est pas inutilement que vous le cherchez.