[...] Taggaqvik ? Ça veut dire “le pays des ombres”. Aujourd'hui, ça s'appelle
le col du Chaman.
On est à peine descendu du motoneige d'
Olivier Truc qui nous avait emmené à deux reprises en balade dans les neiges de Laponie chez les samis, que l'américain
Stan Jones nous propose de renfourcher nos machines et de franchir
le col du chaman pour une virée en Alaska.
C'est le deuxième bouquin de
Stan Jones (le premier pour nous) chez les Esquimaux ou encore les Inuits ou plus précisément encore, chez les Inupiat.
À quelques milliers de kilomètres de distance mais sous les mêmes latitudes polaires, les romans des deux auteurs partagent de nombreux points communs (autres que les motoneiges) : la recette classique du polar ethnique, le choc entre la culture occidentale et celle des 'premières nations', une légère intrigue policière fortement ancrée dans le folklore et la culture locale, une visite guidée des réalités sociales et économiques de ces pays méconnus.
Alors qu'
Olivier Truc mettait en scène une fliquette venue du 'sud' pour nous servir de guide aux côtés du héros-flic (un lapon de la police des rennes), chez Jones c'est le héros-flic lui-même, Nathan Active, qui vient du 'sud' (enfin du sud : Anchorage, donc c'est le grand nord quand même) et qui se confronte aux us et coutumes du conseil tribal et des 'locaux'.
Tout commence par une bonne action du Smithsonian Institute qui entreprend de restituer aux autochtones une momie Inupiaq datant des années 20, communément appelée Tonton-des-glaces.
À peine arrivée dans le petit musée du folklore local, la momie est volée et l'on retrouve bientôt un vrai cadavre, encore bien frais celui-ci, poignardé par le harpon qui accompagnait la momie.
Meurtre rituel d'un descendant de la momie ? Règlement de comptes sur la banquise ? Oeuvre du kikituq d'un angatquq (l'esprit un ancien chaman) ? Malédiction ancestrale ?
Attention, c'est un bouquin à lire discrètement chez soi (évitez les transports en commun) : au fil des pages on se surprend à essayer toutes sortes de grimaces pour 'parler' Inupiaq ...
[...] Maiyumerak se détendit, sourit et arqua les sourcils derrière les verres miroir, acquiescement à la manière inupiaq.
[...] La secouriste se releva et fronça le nez, signe de négation chez les Inupiat.
Pour celles et ceux qui aiment les motoneiges.
Lien :
http://bmr-mam.blogspot.fr/