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Vincent Hugon (Traducteur)
EAN : 9782283023648
378 pages
Buchet-Chastel (08/01/2009)
3.76/5   56 notes
Résumé :
Dans cette petite ville du Surrey, au sud de Londres, pendant les années cinquante, tout le monde va à l'église, joue au tennis et fête Noël dans l'insouciance et l'alcool ; les jobs s'obtiennent au cours de conversations de quelques minutes au coin du feu, et les jardiniers sont aux petits soins pour les massifs de fleurs des riches demeures victoriennes.

Mais cette façade hypocrite et fragile se fissure à partir du jour où le petit Lewis Aldridge, â... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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L'écriture de Sadie Jones est très agréable. Une certaine finesse, quasi poétique, caractérise ce roman sombre, finesse associée au pathétique. On plaint ce pauvre garçon, Lewis. Et comment ne pas avoir un sentiment de tristesse, voire de compréhension envers ce gamin qui a vu sa mère se noyer sous ses yeux, qui a essayé de lui porter secours en vain, et qui, orphelin de cette dernière, se retrouve face à un mur d'incompréhension paternelle ? le lien avec sa mère était plus fort que tout, d'autant plus que le père, démobilisé, avait été absent pendant une longue période. Lewis est le seul à savoir ce qu'il s'est passé réellement ce jour-là. Pourquoi, alors qu'il lui portait secours, a-t-elle voulu l'entraîner avec elle ? Il s'enferme dans un certain mutisme, se créant un bulle sur laquelle glisse le monde extérieur. Mais cette bulle est emplie de violence et de noirceur. Violence envers les autres mais également envers lui-même, allant jusqu'à l'automutilation.Finalement, il ne retrouvera de la compréhension de la part de quelqu'un qu'en la personne d'Alice, sa belle-mère. Mais à quel prix ? Je n'en dis pas plus.

Sadie Jones prend ici des personnages hors norme. La mère, Elizabeth, jure comme un charretier, boit. Elle symbolise une femme indépendante, ce qui pouvait être mal vu par la société de l'époque. le père, Gilbert, est au contraire, plus réservé. Il refait très vite sa vie lorsque sa femme meurt, prétextant qu'il faut une mère de substitution à son fils. Il éprouve certainement le besoin de ne pas rester seul face à cet enfant que, finalement, il ne connaît pas. Lewis représente, quant à lui, la délinquance d'un jeune homme à qui cette société anglaise des années 50 n'a pas voulu tendre la main. Je n'ai pas lâché ce roman malgré la tristesse qui s'en dégage. Je le conseille vraiment.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Chronique sociale des années 50 dans la bourgeoisie anglaise. Un petit garçon grandit avec sa maman qui a tendance à boire et son papa qui réapprend à vivre en famille au retour de la guerre.
A 10 ans, il assiste, impuissant, à la noyade de sa maman et personne ne semble capable de lui témoigner la tendresse, le réconfort, la compassion indispensables à son équilibre psychologique, ni son père, rigide et verrouillé, ni plus tard sa belle-mère, trop jeune et intimidée par cet enfant mutique.

Alors qu'il serait si évident de parler, de communiquer, de démêler les fils, tout le monde préfère s'en tenir au sacro-saint conformisme social et commenter le comportement d'untel ou d'unetelle à la sortie de la messe, compter le nombre de verres bus par Mme Untel lors de la dernière réception et femer les yeux sur cet enfant qui dérange par son mutisme. Pour Lewis, traumatisé, commence une descente aux enfers qui l'entraînera jusqu'en prison...

Derrière le paravent de bonnes manières de cette bourgeoisie anglaise se cache une réalité sordide et glaçante : les femmes au foyer boivent, les pères sont violents et frappent femmes ou enfants. le malheur plane au-dessus de chacun, et Lewis en fait les frais.

Une ambiance lourde et malsaine règne sur cette histoire imprégnée de l'immense douleur d'un adolescent qui ne peut évacuer les fantômes de son enfance.

C'est noir et oppressant... et on aimerait qu'un peu de lumière arrive enfin dans la vie de Lewis.
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« Personne ne l'attendait au dehors ». C'est sur ces mots que débute le roman de Sadie Jones, durs, implacables, et qui nous plongent aussitôt dans la solitude de Lewis, celle-là même qui lui colle à la peau comme une malédiction depuis la mort de sa mère lorsqu'il avait 10 ans. Événement tragique qui marquera le début de sa descente aux enfers. Violence, alcool, abandon de ses proches, rejet d'une société qui le craint, Lewis ne trouvera son salut qu'au plus profond de lui-même.

A travers le portrait de la middle class de l'Angleterre des années 1950, d'un réalisme sordide, Sadie dénonce avec talent les faiblesses d'une société qui laisse ses enfants s'égarer sur le chemin de la délinquance.

Loin de la caricature d'une adolescence révoltée, l'auteur décrit un personnage subtil au caractère ambigu, auquel on s'attache inévitablement. le lecteur, pris dans les mailles de ce récit, le suit pas à pas. C'est bouleversant et beau malgré la noirceur. Ça sonne juste et c'est terrifiant…

Par son énergie et sa force émotionnelle, ce premier roman est une belle réussite. Il est impeccablement construit, l'auteur nous transporte dans une histoire poignante et passionnante en maîtrisant avec art la montée d'un suspense qui aboutira à un dénouement aussi bien inattendu que spectaculaire.

Une fois le livre refermé, les personnages ne nous quittent pas pour autant. Un livre fort, une auteur à suivre !

Ce roman étonnant a obtenu le « Costa Book Award ». John Madden, le réalisateur de « Shakespeare in love » en a racheté les droits.


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Lewis a dix ans lorsque sa maman se noie sous ses yeux.
Son père, rentré depuis peu de la guerre, peine à le consoler et à s'en occuper.
Il se remarie assez rapidement.
Dans une ambiance de bourgeoisie anglaise hypocrite, , Lewis grandit mal, se replie sur lui-même, a des accès de violence, se scarifie.
Il en arrive à commettre des actes répréhensibles qui le mèneront deux ans en prison.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, même si elle est sombre.
Lewis est un enfant, puis un adolescent, puis un jeune homme extrêmement touchant.
Dans ce cadre de la bourgeoisie anglaise des années cinquante, avec tous ses travers, l'auteure a su faire passer une grande émotion en décrivant son personnage.
Décidément, je vais me réconcilier avec la littérature anglaise, cela fait deux romans anglais que j'apprécie en peu de temps.
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Ce roman est d'une rare puissance émotionnelle. En nous contant l'histoire de Lewis, jeune homme de 17 ans qui se retrouve victime de l'intolérance d'un milieu, c'est toute une tranche historique représentative des ravages de l'intolérance qui nous prend à la gorge.

Lewis perd sa mère à 10 ans, le remariage rapide de son père allié à l'incapacité d'exprimer son chagrin vont l'amener à poser un acte désespéré qui, de nos jours attirerait l'attention sur la profondeur de son désespoir mais qui en 1955 va le poursuivre comme une malédiction.

Sadie Jones s'attache à disséquer les tourments et ambivalences de ses personnages avec une finesse d'entomologiste. C'est efficace, sans pathos et juste.

J'ai adoré ce livre qui me poursuit encore bien après l'avoir terminé...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il paraissait si maladroit qu'elle revit l'enfant en lui. Elle n'était pas certaine qu'elle pourrait un jour lui donner un âge déterminé. Elle se demanda si ce n'était pas ça être une mère.
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La vue de son père, encore insolite et troublante pour lui, semblait l'empêcher de se livrer à ses activités habituelles. Il était accoutumé à une présence féminine et il se sentait inexplicablement menacé par la virilité de son père. Gilbert était certes fascinant et adorable, mais c'était aussi un intrus qui chamboulait l'équilibre du foyer.
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Elle espérait que ça s’arrangerait, mais elle renonça à être du moindre secours. Lewis était pour elle pareil à un oiseau blessé. Et les oiseaux blessés finissaient toujours par mourir.
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L'été avait été long et oisif et Lewis avait même trouvé quelque chose d'exactique à sa solitude. Il y avait eu Londres, quelques fois, et la beauté simple d'être en vie et de garder espoir. En hiver, il était plus dur de cultiver le même point de vue.
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Elle espérait que ça s’arrangerait, mais elle renonça à être du moindre secours. Lewis était pour elle pareil à un oiseau blessé. Et les oiseaux blessés finissaient toujours par mourir
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Le proscrit de Sadie Jones .En librairie
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