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Mona de Pracontal (Traducteur)
EAN : 9782070787777
136 pages
Joëlle Losfeld (14/10/2010)
3.47/5   18 notes
Résumé :

Quand il se lève à l'aurore pour aller voir les vaches à l'étable, Gareth s'aperçoit que l'une d'elles, sur le point de vêler, a disparu. Il part à sa recherche au moment où commence une nouvelle journée de canicule implacable. Ses soucis le distraient de son but : l'avenir de ses terres, les migraines de sa femme, qui semble s'éloigner de lui, son désir toujours vif pour elle. Dans la chaleur qui cro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Longue sécheresse se passe à la campagne, dans le pays de Galles où Gareth vit à la ferme avec Kate, son épouse, et leurs deux jeunes enfants. le roman couvre une seule journée dans la vie de la famille.
Gareth passe cette journée à la recherche d'une de ses vaches qui s'est sauvée. Perturbé par la naissance le matin même de deux veaux morts-nés qui lui rappelle les fausses couches à répétition de son épouse, il laisse son esprit vagabonder. Il pense à son père qui lui a légué la ferme, à sa femme qui a l'air de ne plus l'aimer, au voisin ruiné qui s'est suicidé, au vieux chien que le véto va venir piquer, à son troupeau qui est peut-être malade, à la vieillesse qui arrive. Gareth va ainsi rechercher plus que juste une vache manquante.....
Kate, restée à la ferme, préfère garder le lit pour calmer la douleur provoquée par la migraine et les souvenirs pénibles qu'elle préférerait oublier.
Pendant cette journée les deux époux vont réfléchir chacun de leur coté à leur vie. le soir ils se retrouvent et la pluie se met enfin à tomber. Cette averse peut paraître comme une promesse de renouveau pour le couple mais le lecteur, lui, sait qu'une tragédie les attend.

Le thème central du roman est la fragilité de la vie, qu'elle soit humaine, animale ou végétale. La mort y est omniprésente et évoquée parfois de façon crue. Gareth décrit par exemple avec la précision d'un entomologiste médico-légal, comment les insectes envahissent le cadavre d'une taupe. Par contre l'euthanasie de Curly, le vieux chien, est abordée avec une pudeur très touchante mais parce que ça n'est pas lui qui la raconte.
L'auteur est un homme de la terre, son regard sur la nature est lucide. Il sait que mère nature est aussi prompte à donner la vie qu'à la reprendre mais il sait quand même rester sensible à ses beautés, même les plus minuscules, qu'elle offre à celui qui sait voir.
C'est un récit très court que j'ai lu lentement, relisant deux ou trois fois les mêmes phrases pour bien m'imprégner de leur beauté.
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Gareth est fermier. Il vit avec sa femme Kate et ses 2 enfants, Dylan et Emmy dans la ferme que lui a légué son père. Ce matin-là, quand il se lève, il s'aperçoit qu'une vache sur le point de vêler s'est échappée. Dès lors, Gareth parcourt la campagne pour retrouver cette dernière. Une quête difficile qui prendra peu à peu une forme d'introspection sur sa propre vie. Les souvenirs et les questionnements se font jour, les difficultés familiales apparaisssent et peu à peu se dresse le portrait d'un homme résigné qui cherche encore à redresser sa vie.

La sécheresse sévit et accable les bêtes sur ses terres difficiles. Une sécheresse qui touche aussi les hommes. La femme de Gareth semble quelque peu dépressive. Elle se réfugie dans le sommeil pour mieux oublier sa famille et les soucis.

" Depuis toute petite, elle avait toujours estimé que le mieux à faire quand on avait un souci ou mal quelque part, c'était d'aller se coucher. Parce que la chose qui vous faisait mal était obligée de dormir elle aussi. "

Une sécheresse qui la touche au plus profond d'elle-même. Les fausses couches successives et une infidélité ravageuse ont annihilées tout désir envers son mari qui continue néanmoins à la trouver belle sans qu'elle se laisse approcher.
Dylan, le fils ainé souvent absent, ne souhaite qu'une chose : quitter la ferme. La petite Emmy, elle, vit dans un monde à la fois poétique et terre à terre.
Et Gareth, lui, parcourt la campagne. A la recherche de sa vache, à la recherche de lui-même et du bonheur perdu.
Opiniatre, il persiste à vouloir retrouver sa bête alors que que le vétérinaire doit passer pour euthanasier leur vieux chien Curly, alors que les autres vaches doivent bientôt vêler, alors que sa femme est parti s'allonger, oubliant le reste du monde.

Situé sur une seule journée, le roman découpé en courts chapitres, donne à entendre les différentes voix intérieures des personnages. Un narrateur omniscient viendra même nous éclairer sur le drame à venir auquel le lecteur n'assistera pas, situé dans un futur qui dépasse le cadre de cette journée.
On y sentira l'amour des bêtes et de la campagne, sa simplicité de l'existence, l'amour de la famille et des souvenirs d'enfance, l'amour pour une femme aussi qui n'ose plus assumer son statut de mère et d'épouse et que la vie à la ferme pèse sur ses épaules, l'amour des enfants bien sûr qui dans leur innocence réussisse à affronter les écueils des adulte. L'amour donc pour lequel Gareth se refuse à la résignation et qui le pousse toujours plus avant dans sa vie.

" le souvenir lui revient en force, avec ce goût très fort ; il remonte très distinctement du fond de lui-même. C'est comme les sentiments, ça. Les souvenirs et la vraie tendresse sont sous la surface, comme des réservoirs immobiles attendant qu'on y puise. C'est facile, il le sait, de cueillir à la surface de ces choses, comme si on plongeait délibérément un seau dans l'eau : on peut rappeler ces choses-là. Mais lorsque le souvenir vient sans être sollicité, hors de votre contrôle, déclenché par un parfum dans l'air, une peur, il peut vous frapper par sa profondeur, que vous portez en vous tout le temps."

"Longue sécheresse" est un très beau texte sur l'amour d'un homme pour la vie, sur sa foi en l'existence et sur sa volonté de ne pas baisser les bras devant les difficultés. Si le roman peut être un peu déstabilisant dans sa forme narrative et quelque peu frustrant pour la lenteur de cette unique journée racontée, il en emmerge une telle poésie qu'il ne laissera personne insensible à la beauté de son écriture, lumineuse et nostalgique à la fois.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Avertissement : ô toi le lecteur qui affiche un air de dégoût à la simple évocation d'une bouse de vache (oh mon dieu, quelle horreur), passe ton chemin…
Quand Gareth se lève, il s'aperçoit qu'une des vaches a disparu. Gareth est fermier et sa famille vit dans l'ancienne maison de son père. Il part à travers champ à la recherche de la vache et c'est un tout un panel de réflexions, de souvenirs qui lui viennent à l'esprit.
Ce livre aurait pu s'intituler une journée à la campagne... Pas la campagne bucolique et de jolies filles aux robes fleuries assises à l'ombre d'un pommier. Non, ici c'est l'autre côté du décor : la ferme, les animaux et les contraintes. Gareth se pose des questions sur l'avenir et le présent, remontant le fil de la mémoire. La vie de son père et ses choix lui viennent régulièrement à l'esprit. Il est préoccupé : sa femme Kate s'éloigne de lui, son fils montre peu d'intérêt pour la ferme. Il y a sa fille, Emmy, une enfant douce et attachante. Pour Kate, il s'agit de l‘heure des remises en question sur sa vie de femme. le tout regorge de descriptions sur les animaux, la nature. Pour avoir passé du temps dans les fermes quand j'étais enfant, ce sont autant de souvenirs qui ont ressurgi. Je me suis attachée aux questions que se pose Gareth sur l'avenir.

Le suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2010/11/cynan-jones-longue-secheresse.html
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Il est des livres par lesquels il faut accepter de se laisser porter et qui, sans que l'on ne voit rien venir, vous happe. En ce nouveau jour de sécheresse, c'est à côté de Gareth que l'on chemine. Il est sorti ce matin voir les vaches, voilà ce qu'il a dit à Kate, sa femme. Mais là dans le foin ensanglanté gisait un veau mort-né et une autre de ses vaches, prête à vêler, avait pris la poudre d'escampette. Alors Gareth est parti à sa recherche. Il est parti, pas très loin, alentour mais comme si retrouver et sauver cette vache aiderait à sauver le reste. A sauver ce troupeau dont trop de veaux meurent en ce moment. A réussir à obtenir ce terrain convoité. A oublier que sa femme s'éloigne, dans les migraines et les siestes. Kate, son amour qu'il désire encore souvent. Kate qu'il a vu pleurer et se taire et se fermer un jour, sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Et c'est de cela aussi que parle ce roman, à travers l'histoire de Gareth, de Kate et de leurs enfants Dylan et Emmy, de ces non-dits, de ce qui blesse et que l'on garde au fond de soi, des rêves que l'on ne partage pas, des secrets qui rongent, des reproches jamais prononcés qui gangrènent. D'amour aussi car il y en a, il en a eu, entre Gareth et Kate et qu'ils sont beaux ces passages où Gareth évoque sa femme, son corps comme un double nécessaire au sien ! La force de ce roman court se niche justement dans ces mots qui déclenchent un sourire, une émotion, une frayeur, vous surprenant au détour d'un paragraphe.
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Le parti pris de l'auteur est assez ambitieux puisqu'il a concentré l'intrigue de son roman à la fois dans le temps et dans l'espace. Dans le temps car l'histoire se déroule sur vingt-quatre heures et dans l'espace car l'unique décor de ce roman est une ferme du pays de Galles. Il s'agit de la ferme de Gareth et Kate, un couple « en crise » dont les deux enfants se tiennent à bonne distance. L'aîné, Dylan, partage ses journées entre corvées familiales et sorties entre copains tandis que la cadette, Emmy, part se réfugier au royaume imaginaire des fées. Un matin, à l'aurore, Gareth constate la disparition d'une de ses vaches. Une disparition d'autant plus inquiétante que la vache est sur le point de vêler. C'est sous la chaleur bientôt accablante d'une interminable journée que Gareth part sur ses terres à la recherche de la rouanne. Parviendra-t-il à la retrouver avant qu'il ne soit trop tard ?

Si c'est l'aspect bucolique de la vie à la ferme que vous goûtez le plus, vous risquez fort d'être étonné car ce court roman serait plutôt à classer dans la catégorie « drame rural ».
Bien que l'histoire soit resserrée dans le temps, on a parfois du mal à suivre le fil des évènements tant la narration est entrecoupée par de nombreuses digressions. Les introspections de Gareth et Kate, d'une part, et l'évocation de souvenirs d'enfance de Gareth, d'autre part, sont autant de clés indispensables pour permettre au lecteur de comprendre à la fois la situation de crise au sein du couple et l'attachement profond qui lie Gareth à sa terre.
Un des points forts de ce roman est l'authenticité avec laquelle Cynan Jones, exploitant agricole à ses heures, parvient à restituer l'atmosphère de la vie à la ferme. Si je parle d'« authenticité » c'est qu'à la lecture de certains passages, j'ai parfois eu l'impression de voir défiler devant mes yeux des images de la ferme de mon enfance. L'écriture de Cynan Jones possède une force évocatrice indéniable et c'est avec beaucoup de réalisme et d'humour aussi, il faut bien le dire, qu'il décrit le comportement des animaux de la ferme, détails que seule une observation fine et répétée ont permis de capter.
Quelques bémols toutefois, j'ai trouvé peu vraisemblable la succession d'événements tragiques, en germe ou en cours, de ce récit. À mon sens, l'histoire est déjà suffisamment plombée par la tension au sein du couple, la solitude du héros sur fond de canicule et la disparition inquiétante de la vache. J'ai donc été plus charmée par l'écriture et le style de Cynan Jones que par l'histoire en elle-même. C'est par « petites touches impressionnistes » que Cynan procède pour décrire la campagne galloise et, à cet égard, la poésie de certains passages donnerait presque envie de prendre le premier avion pour aller constater par soi-même !
Lien : http://lameraboire.over-blog..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, elle avait passé beaucoup de temps à cueillir des pissenlits et les avait fièrement disposés par terre dans sa chambre. Le lendemain matin, voyant qu'ils ne s'étaient pas changés en aigrettes, elle se dit que c'était peut-être parce qu'elle n'arrêtait pas de regarder et que la magie n'opérait que lorsqu'on ne regardait pas. Gareth essaya de lui expliquer qu'ils devaient être vivants pour se changer en aigrettes. "Mais quand se sont des aigrettes, ils sont morts", dit-elle. "Ben, ils se sont transformés, tenta-t-il d'expliquer. Il faut qu'ils soient vivants pour se transformer. La fleur doit mourir pour se changer en graines. Ils meurent pour donner d'autres pissenlits." Un pissenlit qui meure donne mille nouvelles fleurs. "Les gens ne font pas ça, hein? demanda-t-elle. "Non, dit Gareth. Les gens ne font pas ça.
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Il pense aux souvenirs de son père qu’il lit le soir pour s’aider à s’endormir. Pour introduire des sons dans le calme. Et combien c’est long et difficile à comprendre, parfois ; le dictionnaire n’a pas les mots qu’il ne connait pas : il doit jeter des passerelles de sens, ça et là. Comme s’il descendait une rivière en marchant sur des pierres. Il préfère les appeler des souvenirs, car « mémoires » est trop majestueux, trop factice.
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Le souvenir lui revient en force, avec ce goût très fort ; il remonte très distinctement du fond de lui-même. C’est comme les sentiments, çà. Les souvenirs et la vraie tendresse sont sous la surface, comme des réservoirs immobiles attendant qu’on y puise.
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La vue est magnifique ¬— le champ en pente douce et la mer qui s’offre au regard, bleue et soyeuse, au-dessus d’une épaisse rangée d’ajoncs, telle une explosion de jaune. Par ce temps, par cette chaleur, les ajoncs ont parfois une odeur de miel et de noix de coco, et on entend les cosses éclater au soleil en claquant.
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Les gens sont séduits par les canards, par leur calme placidité de surface. Ils tombent sous le charme de l’imbécillité apparente de leurs sourires et de la douce folie de leurs coin-coin. Or ce sont des créatures dangereuses qui complotent, tels des toxicos socialement intégrés.
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