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Critique de Presence


Ce tome contient les épisodes 34 à 39 de la série, parus en 2002. Il s'agit du début d'une nouvelle aventure de Hulk, et il suffit de savoir que Bruce Banner se transforme en monstre vert pas content, chaque fois qu'il est en colère pour pouvoir comprendre ce qui se passe.

Bruce Banner est en fuite. Il prend une chambre dans un motel minable, dans un quartier peu reluisant d'une ville. Il s'installe et ouvre son ordinateur. Il a adopté le pseudo de Mister Green, et il échange de courtes phrases avec Mister Blue qui lui indique quand le temps est venu de changer d'endroit. Banner pratique la relaxation pour éviter d'être dépassé par ses émotions qui risqueraient de déclencher la transformation. La télévision diffuse des informations, et entre autres le fait que Ricky Myers, un enfant, est décédé sous les décombres d'un immeuble détruit lors de la précédente crise de rage de Hulk. Dans cette ville, il croise le chemin d'un jeune délinquant qui essaye de lui dérober son ordinateur et son portefeuille. Banner doit trouver le moyen de lui éviter de tomber dans la grande délinquance. Par la suite, il quitte la ville et s'enfonce dans l'Amérique profonde, celle des restos routiers au milieu de nulle part, des champs à perte de vue et des motels sans identité. Rapidement, il apparaît que plusieurs tueurs sont à ses trousses dont Jink Slater (un tueur à gages de très haut niveau) et Sandra Verdugo (rescapée d'une injection létale en prison). Mais ce ne sont pas les seuls.

Cette série de Hulk a été lancée en 1999 par John Byrne (scénario) et Ron Garney (dessins), les premiers épisodes ayant été réédités dans Hulk (épisodes 1 à 11, et annual 1999, VO). Mais Byrne s'en va rapidement et la série végète. le responsable éditorial décide d'aller démarcher Bruce Jones, un scénariste ayant connu son heure de gloire dans les années 1980, avec des comics indépendants comme Somerset Holmes (VO). Jones explique dans les interviews en fin de volume qu'au départ il ne sait pas quelle direction donner au récit. Mais l'éditeur lui indique qu'il préfèrerait que Hulk n'apparaisse pas dans le premier épisode. Cette contrainte fait germer l'idée de centrer le récit sur les pérégrinations de Banner, et de n'utiliser Hulk que comme une force de la nature destructrice. Bruce Jones construit alors son intrigue sur une fuite en avant de Banner, avec des tueurs lancés à ses trousses, et l'inculpation de Hulk pour le décès du petit garçon. Cela donne un récit toujours en mouvement qui rebondit au gré des rencontres faites par Banner, et des tentatives d'interception par ses étranges poursuivants. Il ne reste plus qu'à espérer que la clef du mystère dans les épisodes suivants sera à la hauteur.

En ce qui concerne les illustrations, l'équipe est composée de John Romita junior (en abrégé JRjr) pour les dessins, Tom Palmer pour l'encrage et le collectif Studio F pour la mise en couleurs. Dès la première scène le lecteur a le plaisir de découvrir un JRjr très appliqué, attaché aux détails. L'ambiance urbaine du quartier défavorisé ressort dans chaque élément : les 4 jeunes en train de zoner sur le trottoir, le patron du motel mal rasé au regard fuyant en train de mâchouiller un hamburger, le vieux radiateur en fonte de la chambre, le dénuement de l'ameublement. Banner ouvre sa valise pour sortir ses affaires, et en une seule case le lecteur peut contempler tout ce qu'il transporte avec lui. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur a l'impression d'être aux cotés de Banner dans une Amérique familière et quotidienne, habitée par des individus normaux. L'épisode 35 est dépourvu de phylactères et de cellules de textes, silencieux d'une certaine manière. Et là, l'art de la mise en page, la justesse des expressions, le langage corporel, tout est magnifique, parfaitement en place. Les illustrations portent la narration de manière magistrale, une vraie leçon d'art séquentiel. Pour compléter, Tom Palmer réalise un encrage minutieux qui ne perd aucune nuance, sans dénaturer l'aspect prosaïque et un peu fruste des dessins. La mise en couleurs enrichit chaque surface, sans jamais prendre le pas sur les contours. Elle renforce la banalité de chaque endroit, sans jamais l'affadir. Et pour couronner le tout, les couvertures réalisées par Kaare Andrews sont à la fois iconiques et ironiques.
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