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EAN : 9782757841594
252 pages
Points (13/03/2014)
3.5/5   39 notes
Résumé :
'Voilà comment ça s'est passé', paru en 1997 dans la revue 'Les Temps modernes', raconte l'engagement politique, le travail en milieu hospitalier, l'expérience d'enseignant, et comment la découverte du roman noir boucle la boucle, rejoignant la politique : Naissance d'un écrivain.
Les nouvelles illustrent toutes les facettes de l’œuvre de Jonquet : critique sociale et politique (dérive psychiatrique ; défense des sans-abri, sans-papiers, sans boulot ; détres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Sous la plume de Thierry Jonquet, les courtes histoires noires prennent des allures de contes.
Parce que l'auteur a le génie de la narration : bonne accroche, intrigue maîtrisée, aussi brève soit-elle (moins de trois pages, parfois), avec rebondissements, surprises, suspense, et protagonistes aussi vrais que nature.
Et parce qu'on y trouve des puissants et des faibles, des épreuves à surmonter, des situations cauchemardesques, de la cruauté, et que les rapports de force peuvent s'inverser (ou pas)... Exactement comme dans les contes traditionnels, dans leurs versions originales - je ne pense pas à Disney, ses couleurs pastel, ses musiques et ses princes...
Sauf que... ces histoires que nous raconte Jonquet s'inspirent souvent de faits réels - oups, malaise dans notre civilisation, comme dirait Freud.

Avec ses combats politiques de jeunesse et son métier d'ergothérapeute en terrains difficiles (gériatrie, psychiatrie, éducation...), Thierry Jonquet a affûté son regard sur notre société, ses winners et ses victimes. On le constate dans ces nouvelles mais aussi dans la plupart de ses romans, acérés, cyniques, mais non dénués d'humour. Et même si les textes de l'auteur ont plus de dix ans, ils restent d'actualité.

Décédé en 2009, Jonquet reste vivant grâce à une oeuvre très riche. Je suis loin d'en avoir fait le tour. Prochaine lecture : 'Les Orpailleurs', évoqué dans cet ouvrage.
____

PS : en lisant d'autres avis de lecteurs sur Babelio, je me félicite d'avoir gardé la préface d'Hervé Delouche pour plus tard ; il paraît qu'il spoile, le bougre !
En revanche, il est intéressant de commencer par la préface de l'auteur qui explique "comment ça s'est passé", comment il est arrivé au polar, en tant que lecteur, puis auteur, et ce qui a inspiré certains de ses textes.
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Non mais quelle idée de coller des araignées pour illustrer la couverture du recueil??? Des libellules, c'est mieux! Certes il n'y a pas d'histoire avec ces délicats insectes ailés alors qu'il y en a une relative aux arachnides. Et alors?

Ceci dit, quelle idée de mettre en préface un texte - bon au demeurant - d'Hervé Delouche? Il y résume quasiment toutes les nouvelles, citations à l'appui! En postface, que diable!

Ceci dit, venons en maintenant aux textes de Thierry Jonquet. Merci à daniel_dz de m'avoir recommandé ce recueil, et à ma médiathèque de l'avoir dans ses rayonnages.
Ledit recueil débute par un article paru en 1997 dans Les Temps Modernes. Thierry Jonquet y résume ses expériences, à la fois professionnelles et ses engagements politiques dans le courant trotskiste. Côté travail, en tant qu'ergothérapeute puis enseignant, il explique que "en dix ans, j'avais parcouru tout l'éventail du travail social, fait le tour des diverses situations de misère, d'exclusion". Dans un établissement gériatrique, "ce camp de concentration à vieillards", dans un hôpital psychiatrique, dans des classes dites spécialisées puis auprès de jeunes délinquants incarcérés, et j'en passe. D'où les aspects sociaux très prégnants dans son oeuvre, ainsi que son goût pour les êtres hors normes. Article passionnant à lire pour en savoir un peu plus sur la genèse d'un auteur talentueux et engagé.

Suivent vingt nouvelles parues dans diverses revues, sauf une, inédite, celle qui offre son titre au recueil. Majoritairement, Thierry Jonquet reste dans le noir. Y compris l'humour noir. Mais il ne recule pas devant quelques incursions dans le fantastique ("Terminus Nord", "Abel dans les tunnels"), post-apocalyptique ("Sommeil") ou d'anticipation ("Un débat citoyen").
Son ton se fait tour à tour corrosif (Thierry Jonquet, Ph neutre, connaît pas), drôle (les péripéties grotesques de "L'Imprudent" sont un vrai régal... et le pire, tiré d'un fait divers réel), émouvant, ...  Certains de ses récits rendent hommage à d'autres oeuvres. Ainsi "Pas de fleurs pour Algernon" renvoie, à travers une sorte de farce grinçante, au superbe roman de Daniel Keyes. Dans "Le vrai du faux", qui conclue le recueil, il s'amuse avec les noms des personnages: à Sable Noir se dresse le château - gothique, cela va de soi - de Lord Stoker, réside un postier retraité du nom de Cristoferli - un émigré italien -, viennent Renfield, Tepes et Harker, avec leurs épouses. Si l'histoire en elle-même n'est pas la meilleure, le procédé fait sourire et a  dû divertir l'auteur.

Comme souvent dans un panel de récits, la subjectivité fait qu'on en préfère certains à d'autres. L'ensemble est très agréable et divertissant à lire. Jonquet fait du Jonquet et il le fait bien.
Pourtant, il y a deux nouvelles qui m'ont particulièrement marquée. D'abord "Nadine", où un gamin de 5è d'une cité se lie d'amitié avec Nadine, une jeune femme tombée à la rue suite à des accidents de la vie. La chute m'a beaucoup émue. A juste titre, je crois.
Ensuite "400 coups de ciseaux" qui en plus d'être inédite est également la plus longue du recueil. On suit une femme décidée à assassiner son mari à qui son père l'a mariée (vendue) pour conclure un partenariat entrepreneurial. Stéphane, le mari sans vergogne, la force à boire, à coups de gifles si besoin, jusqu'à la transformer en épave. L'entrée en matière ne laisse aucune place au doute : "Il m'a fallu longtemps avant que je ne me décide à assassiner Stéphane. Ce n'est pas facile de tuer quelqu'un." Et oui, on l'imagine sans peine. D'où l'ardeur à avancer dans l'intrigue pour connaître le pourquoi, le comment et le... mais chut, autant le découvrir par vous-même.
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400 coups de ciseaux, est à la fois le titre de ce recueil de 21 nouvelles de Thierry Jonquet (1954-2009), la plupart parues de 1997 à 2009 dans des revues spécialisées, et celui d'une de ces histoires.

On retrouve ici :
- le talent narratif de Jonquet
- la noirceur humaine qu'il sait si bien mettre en exergue
- l'humour suscité par son regard détaché et son cynisme,
- sa clairvoyance, qui parfois semble relever de la prémonition tant il fut un observateur avisé du monde qui l'entourait (cf. son roman 'Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte').

• 'Voilà comment ça s'est passé' est un récit autobiographique de treize pages. L'auteur y explique son engagement politique (trotskiste) et raconte son parcours vers l'écriture, après des expériences professionnelles marquantes en milieu hospitalier (gériatrie, psychiatrie) puis avec des mineurs délinquants.
On y trouve quelques clés pour comprendre son oeuvre.

• Dans « 400 coups de ciseaux », le lecteur imagine l'acharnement d'un personnage sur un autre avec cet instrument.
Les ciseaux sont bien là, mais leur usage est plus subtil que ce qu'on peut prévoir…

• Avec « Votre histoire ne tient pas la route » (2001), inspirée de l'histoire des disparues de l'Yonne, Jonquet montre que la réalité rattrape parfois la fiction !

• J'ai particulièrement apprécié « Dans d'autres pays, qui sait », où l'auteur se moque avec humour des dictatures inspirées du stalinisme.
En Markavie-Bolkivine, il ne faut pas contrarier le Maréchal V.D. Borodovniglo, qui dirige le pays depuis quatre décennies ! Dans les années 1970, la chute des cours du rutabaga et de la sciure de bois, les deux principales richesses du pays, obligea les autorités monétaires à faire tourner la planche à billets, entraînant une hyper-inflation. Pas étonnant que l'hooliganisme y prospéra ensuite, avec « des junkies abrutis au tsoukr, un ersatz de crack issu de fanes de betteraves », tandis que des femmes adultères prostituaient leurs nourrissons !

• Dans la nouvelle « Le vrai du faux » (2009), n'eussent été les penchants pédophiles de l'abbé du village de Sable Noir, j'aurais pu apprécier ce personnage et son franc-parler (« C'est pas d'la pute, c'est d'la bourgeoise qu'a le feu au cul ! », et, pour rassurer un fidèle qui lui avait confessé son fétichisme pour certaines dentelles en soie ou satin : « Va fanculo, Andrea, du moment que tu défonces pas la rondelle à un de mes enfants de choeur, le reste c'est peau de balle ! »).

Doté d'un sens de l'observation affûté et doué pour raconter, Jonquet n'était donc pas seulement un grand romancier, il excellait également dans l'art de la nouvelle.
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La qualité de la vingtaine de nouvelles qui composent ce recueil posthume est certes inégale, mais les meilleures d'entre elles me poussent à vous recommander vivement ce livre (les autres nouvelles ne sont pas mauvaises: elles sont juste moins bonnes).

Je continue ici ma découverte de Thierry Jonquet que j'avais commencée avec « La Bête et la Belle », dont la chute, comme je l'avais relaté sur Babelio, m'avait laissé sans voix.

Dans sa préface, Hervé Delouche qualifie Thierry Jonquet d' « écrivain à hauteur d'homme ». Cette jolie expression qualifie à merveille ce qui fait la spécificité de l'auteur. le premier texte du recueil, « Voilà comment ça s'est passé… » n'est pas une nouvelle mais bien une courte autobiographie où Thierry Jonquet nous raconte comment il en est arrivé à écrire des romans noirs. Il a d'abord été ergothérapeute dans un centre de gériatrie, pour ensuite officier dans un hôpital où l'on rééduquait notamment les bébés amputés congénitaux, avant d'être affecté dans un centre de neuropsychiatrie infantile et terminer dans une institution d'aide à des mineurs délinquants. Il a également milité à la LCR, la Ligue communiste révolutionnaire.

Les textes de Thierry Jonquet mettent à l'honneur des personnes que la société des nantis voudrait plutôt cacher. Pour cela, il est manie une palette littéraire d'une remarquable diversité. Ainsi, on le voit peindre le désespoir avec une pudeur toute poétique dans « Nadine ». Dans « Abel dans le tunnel », il fait preuve d'humour et d'imagination décalée pour mettre en scène le terrible trajet d'un diablotin depuis l'enfer jusqu'à la sortie d'une bouche de métro. Je citerai encore la noirceur caricaturale de « Art conceptuel » où il imagine la mise en place d'une exposition où l'on exhiberait des SDF (autant j'ai déjà affiché ici toute ma fierté d'être belge, autant je préfère oublier les Congolais exhibés au musée de Tervuren en 1958…). Et je terminerai en mettant en évidence un autre récit noir qui m'a fait froid dans le dos: « Ma puce ». On y libère des prisonniers à condition qu'ils acceptent de se faire implanter une puce qui permettra de les localiser. Mais on leur implante également, un peu partout dans le corps, des leurres. On voit ainsi certains d'entre eux se faire amputer un membre après l'autre, jusqu'à retrouver leur « liberté », mais complètement hors d'état de nuire. La société a gagné… Horrible !

Bref, du noir, de l'humour et de la poésie pour brosser de fins portraits des oubliés qui vivent en marge de notre société, tout cela dans un style enlevé qui rend la lecture fort plaisante. Découvrez Thierry Jonquet !
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Il s'agit là de deux nouvelles
Issues de "400 coups de ciseaux "
et éditées séparément .
"Hambourg, premier amour" et
"Le chef du réseau."
C'est court, percutant, noir,grincant..
L'humour noir clôt la deuxième nouvelle
comme un couperet qui estomaque.
Liu, un jeune chinois découvre l'amour
dans la soute d'une péniche
qui l'achemine clandestinement en France...
C'est beau et.. désespéré..
"Le chef du réseau" résiste obstinément
contre l'absurde routine du quotidien ..
C'est déroutant !
Dix à quinze pages chaque fois pour nous raconter
sans aucun détour ces histoires fortes d'humanité .
L'excellence est au rendez-vous.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La monstruosité est la chose au monde la plus répandue, avec la bêtise. On peut écrire à l'infini sur l'une comme sur l'autre. J'essaie de m'y atteler. Je reste souvent confondu de stupeur à la lecture de certains faits divers sui révèlent l'existence de monstres ordinaires, d'ogres débonnaires, de cinglés parfaitement intégrés socialement mais dont la conduite, en privé, s'abîme dans des gouffres d'ignominie.

"Voilà comment ça s'est passé..."
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[ préface de l'auteur ]
■ Voilà comment ça s'est passé...
(...)
Le roman noir m'avait donc mis une claque. Entre deux chapitres des 'Oeuvres complètes' de Trotski, je plongeais dans la 'Série noire'. A l'époque [fin des 70's], ma vie professionnelle - j'étais ergothérapeute - se confondait avec mes lectures. Noir, c'était vraiment noir. Je travaillais à l'hôpital Dupuytren, à Draveil. 'Hôpital' est un bien grand mot. A Dupuytren, centre de gériatrie, on parquait les petits vieux en attendant qu'ils meurent. Je devais les aider à patienter avant le grand saut en échange d'un salaire assez modeste. En bon militant trots', j'avais ma carte à la CGT, je marquais à la culotte les staliniens qui dirigeaient la section syndicale, dans l'attente de lendemains qui promettaient de chanter... et surtout, surtout, je déprimais très, très fort. Le spectacle de la mort omniprésente, jour après jour, heure après heure, la collection de vies dévastées que m'offraient les pensionnaires de Dupuytren, la longue litanie de souffrances qui suintaient des murs de ce mouroir me saccageaient le moral. Un copain m'aidait pourtant à tenir le coup. M. Lepointre, 76 ans aux prunes, qui me racontait ses souvenirs de délégué d'usine, à Levallois, en 1936. Un vieux prolo autodidacte qui avait lu Trotski, Aragon, Céline... et Dashiell Hammett. Je l'écoutais raconter sa vie, des heures durant.
(p. 14-15)
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[ fin du monde ]
Le jeune homme fut tenté de descendre lui aussi dans le trou. Les caches étaient rares. Les sous-sols du métro, il en avait fait l'amère expérience, étaient infestés de bandes de barbares qui effectuaient des raids à la surface pour capturer les isolés afin de les réduire en esclavage.
(...)
Le jeune homme, tirant son landau derrière lui, pénétra dans la grotte.
- Je t'ai vu, tout à l'heure, reprit le vieil homme. Tu es un dresseur d'araignées ? Curieuse spécialité, par les temps qui courent...
- Au... moment de... enfin quand c'est arrivé, expliqua le jeune homme, j'étais au jardin des Plantes. Le feu ravageait tout, j'ai couru droit devant moi, et, en tombant, j'ai brisé la vitre d'un vivarium : il était plein de mygales. Je les ai sauvées des flammes... Depuis, elles me suivent partout, et elles m'obéissent. C'est mieux qu'un flingue, ça frappe l'imagination !
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Peu après qu'il eût quitté son poste d'aumônier à la Légion, l'évêque de son diocèse l'avait prudemment approché pour lui proposer une charge d'exorciste. Les vocations faisaient défaut pour un tel poste à hauts risques. Un gaillard comme lui, solide, robuste, et qui n'avait pas froid aux yeux, ça semblait être l'idéal. Mais l'abbé avait décliné l'offre. C'était précisément l'année 1974, où était sorti en salles le long-métrage de William Friedkin, qui connut un triomphe international. L'abbé n'avait pas voulu risquer sa réputation d'homme intègre dans un tel carnaval. Et se retrouver à calmer les délires de rombières névrosées qui n'allaient pas manquer de trémousser de l'arrière-train à la suite du succès du film.
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Giulio ne cessait de le répéter à ses pairs depuis des années, il fallait à tout prix sortir des galeries, déserter les musées, boycotter les expos. Tout cela, c'était du passé, des vieilleries. Peindre sur toile et suspendre les tableaux le long des murs pour que des badauds s'agglutinent devant en prenant des airs entendus, ça n'avait tout simplement plus de sens.
Certes il y avait des tentatives intéressantes, des voies de recherche nouvelles. Tel confrère avait déféqué dans une boîte de conserve et l'oeuvre, après obturation du couvercle, s'était sobrement intitulée 'Merde d'artiste'. Succès assuré.
(...)

• extrait de 'Art conceptuel', nouvelle parue dans 'Ras l'front', n° 76, juillet-août 2000, p. 11-12.
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Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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