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Critique de Renod


Pour marquer la fin du Congrès national du Parti Communiste Français, les délégués se lèvent, dressent le poing droit et entonnent l'Internationale. La sonorisation est à fond et chacun s'époumone en reprenant l'hymne ouvrier. Un passage de ce chant a une résonance particulière pour le Secrétaire général du Parti. « du passé faisons table rase »… L'oubli a ses vertus, notamment pour cet homme dont l'activité pendant la Seconde guerre mondiale est dérangeante. Lui qui dirige le « Parti des fusillés » n'a pas participé à la Résistance. Au contraire même, il est parti travailler dans une usine allemande avant les réquisitions du STO. Pire encore, il existe d'autres détails bien plus gênants qu'il faut à tout prix dissimuler.

Ce roman s'inspire du secret entourant le passé de Georges Marchais et de la controverse de Montigny-lès-Cormeilles qui a vu un maire communiste nommé Robert Hue* vilipender devant des caméras des trafiquants de drogue d'origine étrangère. Thierry Jonquet mêle ces deux polémiques dans un roman d'une grande efficacité. La fiction lui permet d'explorer les zones d'ombre de l'histoire de ce parti et le résultat est percutant. Il dénonce la mainmise des Soviétiques sur le PCF et les méthodes brutales qu'ils utilisent pour parvenir à leurs fins : assassinats, tortures, chantages, enlèvements. L'Etat français, tenu par des menaces de révélations de scandales, ne réagit pas. Les personnages principaux sont facilement identifiables (Robert Hue par exemple devient Robert Dia, à hue et à dia…). C'est plus dur de reconnaître les seconds rôles pour qui n'a pas suivi l'actualité politique de cette époque. Ce roman de politique-fiction à charge se place dans un contexte de luttes au sein du mouvement communiste entre les Trotskistes de différents groupuscules et les « Stals » du PCF. A noter que ce roman a été publié sous pseudonyme (sous le nom de l'assassin de Léon Trotsky) en 1982, à une époque où le gouvernement comptait des ministres communistes.

Un roman efficace, percutant, et engagé.

* Il ne deviendra célèbre que douze ans après la publication de ce roman, lorsqu'il deviendra secrétaire général du parti.
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