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3,81

sur 600 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah ah ah je me suis bien faite avoir !
Et j'ai adoré ça !
Après coup, j'ai même l'impression que j'ai tout fait pour me laisser embobiner, ignorant volontairement les indices habilement semés pour ouvrir les yeux aux lecteurs. Juste pour le plaisir de l'enfumage et de m'éclater à découvrir le génial twist final et l'incroyable dénouement qui en découle.

Faut dire que Jonquet, on le sait, c'est un virtuose de l'écriture qui claque et de la construction minutieuse - à coup de flash backs intelligemment balancés. Il a talent fou pour nourrir un récit basique ( des morts louches dans un petit bled, un enquêteur, un témoin clef en garde à vue , un coupable donné comme tel dès le départ ) de personnages étonnants, de dialogues truculents à l'humour noir assumé.
Il a l'art de gratter sous les apparences respectables en nous plongeant dans le quasi huis clos d'un appartement où tout vire au sordide, où la folie explose une fois la porte fermée.

Et comment oublier Léon, «  la vieillesse de Léon, ses traits décharnés, son mutisme borné d'ancêtre hostile et déjà détaché de la vie ( ... ), Léon n'était que l'ambassadeur du temps passé, venu relever le compteur des années écoulées, avant que le rideau tombe... Flétri, décrépit, rouillé, délavé par l'usure, Léon avait la patience fière des vieux qui, assis sur leur banc, regardent le sablier se vider, en guettant le dernier grain. »
Léon qui sait tout ce qu'il s'est passé, Léon la clef de ce court roman noir plus que réussi. Léon qui donne tout son sens au titre. Ultra récréatif !

Merci à Morganex et Jmlyr qui m'ont conseillé cette lecture.
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Oh la claque phénoménale que je me suis prise à la fin !! Alors ça, je ne m'y attendais pas ! Mais alors pas du tout !
Comme beaucoup, moi aussi je me suis littéralement fait avoir !
C'est très fort de la part de l'auteur ! Ça, c'est ce qu'on appelle être mené par le bout du nez !

Au début, j'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je lisais sans conviction car je peinais à situer tout ce beau monde : entre le Coupable, le Gamin, le Commis, la Vieille, l'Emmerdeur, le Visiteur... qui sont tous ces gens cités par notre bon commissaire Gabelou ? Au fil de l'enquête, tout s'éclaircit et se met en place.
Et ce sacré Vieux Léon alors ! Lui je m'en souviendrai !

C'est assez drôle, après avoir terminé le livre, d'avoir ces espèces de flash-backs où on comprend certains détails qui paraissaient anodins en cours de lecture.
J'ai trouvé cette histoire complètement dingue, et c'est le mot qui convient ! Bizarrement, j'ai eu l'impression de regarder un film totalement déjanté du genre C'est arrivé près de chez vous !
La relation spéciale qui lie les deux copains, le contexte immonde et nauséabond dans lequel ils vivent, les événements insensés qui s'enchaînent dans cette cité HLM... on est embarqué dans un délire complet !
Le langage est cru, imbibé d'humour noir.
Les personnages paraissent tous plus allumés les uns que les autres. Bref, malgré la ressemblance du titre, rien à voir avec le Disney que l'on connaît si bien ! Et c'est peu de le dire !

Rien que pour la fin, ce roman vaut vraiment le détour !
Amis lecteurs, si vous cherchez à être surpris, tentez cette lecture qui risque fort de faire son petit effet !
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Comment je me suis trop fait avoir encore !
C'est juste pas croyable...
Pourtant, je m'y attendais à un dénouement à m'en décrocher la mâchoire, puisque c'est Beatson (que je remercie au passage) qui m'a conseillé de lire cette histoire, suite à ma critique concernant Mygale.
Donc, évidemment, que je devais m'attendre à un final à la hauteur du choc que j'avais eu à la lecture de ce dernier.
Eh ben non ! Thierry Jonquet a réussi à me mener en bateau, jusqu'à ces quelques mots qui ont tout fait basculer et m'ont laissé bouche bée, sur le cul, même, carrément... du genre, tu ne sais plus où tu es, où t'habites, quelle langue tu parles et surtout si tu as encore bien toute ta tête !
C'est vraiment trop fort, quoi !
Mais quelle maîtrise...
Ils doivent quand même bien se marrer les auteurs quand ils réussissent à berner autant leurs lecteurs.
Le pied que ça doit être...
Quel plaisir aussi pour moi d'être tombée autant dans le panneau.
C'est franchement jubilatoire ! Et j'en redemande encore et encore des sensations comme celles là.
Je suis bien consciente que j'en dis sûrement trop sur cette révélation hallucinante, mais non ! Je ne pouvais pas vous faire part de mon ressenti sans parler de ce que je vais retenir le plus de cette sordide histoire. Parce que la claque que je me suis prise résonne encore comme jamais. Je ne suis pas prête de l'oublier celle là. Oh ça non...
Pour le reste, j'ai vraiment eu la sensation de vivre avec nos 2 comparses.
En réelle immersion dans leur appartement, théâtre d'abominations olfactives absolument répugnantes, à donner des hauts de coeur...
En prenant, tout de même, garde de bien me cacher pour ne pas risquer de me mettre en travers de leur chemin... Fait pas bon les déranger, du tout, du tout. Gloups.

Pfiouuuuuu...Mais quelle histoire ! Je peux vous le garantir.
Choquée...
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Non, ce n'est pas un conte de fées, pas vraiment un roman policier non plus, l'enquête, en l'absence du coupable que l'on connait tout de suite, est presque inexistante. Alors c'est quoi La Bête et la Belle ?

Je dirais une histoire d'amitié, de fidélité entre deux hommes marginalisés par les circonstances. L'un, rendu fou ou presque par l'infidélité chronique de sa femme, souffre du syndrome de Diogène (une accumulation compulsive conduisant à une vie insalubre). L'autre, un clochard que son grand âge a vulnérabilisé, a des comportements proches de ceux d'une bête. Deux hommes, devenus amis à la vie à la mort, qui se vautrent dans la fange la plus répugnante mais ne font pas peur, et pourtant...

Ces laissés pour compte d'une société qui préfèrent les ignorer font partie d'une population où la maladie mentale s'exprime plus facilement. Avec la critique sociale, un sujet récurrent —traité ici avec un réalisme propre à dégoûter pour éveiller les consciences — chez l'auteur qui a été infirmier dans un asile psychiatrique.
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Un conte contemporain. Comme souvent chez Jonquet, ses romans se disputent la noirceur des âmes humaines dans une société pas très claire non plus. Houellebecq le tient pour son auteur de roman noir préféré, c'est dire.

Ici, Jonquet se concentre sur le cas psychiatriquement intéressant d'un professeur de collège qui passe son temps à jouer au train électrique et à garder les poubelles chez lui.
Cela sent extrêment mauvais dans l'appartement en question, mais c'est un dommage collatéral malheureux, parce qu'au départ, il s'agissait simplement de cacher le corps de sa femme dans le congélateur et de le soustraire à la vue de tous sous ces immondices.

Le clochard Léon est bien malgré lui mêlé à cette histoire car hébergé par ce mystérieux professeur au moment des faits.

L'inspecteur Gabelou aura bien du mal à tirer les vers du nez du brave Léon qui n'a pas la parole facile.

L'ambiance sordide qui en résulte est une réussite du roman. Ce huis clos, étouffant et puant, réserve, malgré quelques longueurs, des scènes abracadabrantesques.
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En plus de son enquête policière, une fois encore Jonquet introduit les affres psychiatriques dans son roman, quelque part une marque de fabrique, en l'occurrence cette fois le syndrome de Diogène ou syllogomanie en terme scientifique hermétique, qui consiste pour un malade à entasser compulsivement ses déchets dans son antre et à vivre avec dans des conditions d'hygiène très dégradées.

L'enquête policière joue tout au long du roman sur une ambiguïté parfaitement bien exploitée et un épilogue detonant : des décès possiblement reliés à un personnage sont ils accidentels ou sont-ce des meutres bien camouflés? le commissaire Gabelou va enquêter, poussé par la pression d'un fouineur de terrain d'une assurance cherchant à réaliser des économies.
Les faits se déroulent dans une lointaine banlieue triste, mettant en scène toute une catégorie de personnages des classes moyennes ou populaires et de laissés pour compte, traités avec doigté et une tendresse certaine par Jonquet, qui unit pour le meilleur et surtout le pire un représentant de chacune de ces deux catégories suit à un vrai coup de foudre amical.

Le roman met en parallèle le rétrécissement et l'exiguité de l'espace de l'appartement dû à la prégnance du syndrome de Diogène à mesure que le personnage principal maltraité par sa vie sombre dans la paranoïa et sa folie jusqu'aux dénouements finaux.

Le livre fidèle à la plume et l'esprit de Jonquet, développe d'une écriture sèche et froide telle un coup de bistouri de vrais protagonistes.
Caractéristique très appréciable, Jonquet ne les juge pas, il les accompagne tout au long de ce noir roman.
Thierry Jonquet reste pour moi un grand auteur, quelques peu sous estimé. Même si ce n'est pas sa meilleure production, cette bête qui perd sa belle vaut la visite.
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Tout commence dans un cimetière. On exhume le corps du Gamin pour tenter de comprendre exactement les causes de sa mort. Accident ou meurtre ? L'inspecteur Gabelou est là pour assister à la scène. le Coupable a été arrêté mais des zones d'ombre planent encore. En effet, pourquoi avoir tué le Gamin ? C'est ce que Gabelou cherche à savoir auprès de Léon, l'ami du Coupable, mis en détention et témoin n°1 dans l'affaire.
Car, le Coupable, professeur bien sous tous rapports, cachait bien son jeu. En effet, jaloux des infidélités de sa femme, il expliquera à son ami qu'il l'a tout simplement refroidie et mise dans le congélateur. Celui-ci s'installe chez lui. Et c'est le début d'une descente aux enfers. Vivant cloitrés dans leur appartement, entre les déchets qui s'entassent, les trains miniatures et les odeurs nauséabondes, les deux comparses se moquent de tout et de tout le monde, surtout de toute personne se mettant au travers de leur chemin.
Ayant récupéré les cassettes audio enregistrées par le Coupable, Gabelou tentera de faire parler Léon, personnage énigmatique, froid et taiseux, pour tenter de comprendre les agissements de ce dernier...

Avec un titre emprunté à un conte puis un dessin animé, il fallait oser! Et Jonquet l'a fait.
Ni princesse ni prince charmant, on est bien loin de s'imaginer un polar d'une telle ampleur.
La belle et le bête est un roman à 3 voix. Très structuré et finement ciselé, chaque partie nous décrit avec horreur, amertume ou désoeuvrement les descriptions et les destins croisés des protagonistes.
Sans jamais nommer les personnages, Jonquet place le lecteur en tant que voyeur et on en apprend de plus en plus au fil des pages en tombant alors dans l'horreur la plus totale, la méchanceté gratuite, la violence, l'ingratitude et la folie humaine.
C'est glauque, sordide, tordu et déjanté.
Jonquet brosse de "jolis"portraits bien noirs et cafardeux.

La belle et la bête... monstrueusement efficace...
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Je l'ai déjà dit ici : je n'aime pas les polars. Les histoires de meurtres, de cadavres qu'on déterre en vue d'une énième autopsie, très peu pour moi ..

Alors, dire que j'ai aimé ce polar noir ne serait pas franchement honnête. C'est noir, c'est glauque, c'est nauséabond...

Ce sont les critiques annonçant une fin étonnante qui m'ont donné envie de le lire. Et j'ai bien fait !
Qui peut se vanter d'avoir compris le dénouement avant la toute dernière page ??
Franchement, je suis bluffée et j'aurais bien envie de relire ce court polar histoire de vérifier les ( nombreux ? sûrement !) indices que Thierry Jonquet a camouflé si intelligemment et de façon si insidieuse dans son roman.

Mais, non, je ne vais pas le relire. Et pour cause : J'en ai encore les tripes toutes retournées !

Ceci dit, c'est une très belle histoire d'amitié... ;-))

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S'il m'a fallu quelques dizaines de pages pour rentrer dans le roman, ce fut sur sa seconde moitié une véritable jubilation euphorique. Les héros du roman : le vieux Léon, bien sur, mais aussi le Coupable, La Vieille, L'Emmerdeur et le Gamin… « La Bête et la Belle », c'est simplement l'histoire d'une vie ordinaire, quelconque mais pourrie et ratée qui termine sa course dans une folie indescriptible et meurtrière, véritable porte de sortie jubilatoire et orgasmique.

« La Bête et la Belle », c'est comme un conte pour Adulte, sauf qu'à la fin, personne ne se maria, personne n'eut beaucoup d'enfants. C'est comme si le prince charmant resta un vilain crapaud baveux et hideux. C'est comme si les sept nains allèrent au bois avec leurs scies et découpèrent Blanche Neige en sept morceaux. Comme le dit à la fin à la fin de son roman noir Thierry Jonquet : "Tout fout le camp", y compris nos rêves utopiques et nos illusions d'enfance...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Après avoir lu Mygale de T. Jonquet que j'ai beaucoup apprécié, j'ai eu envie de poursuivre ma découverte de cet auteur en lisant la Bête et la Belle. Ce roman m'a moins plu que le précédent mais la raison tient uniquement au fait que l'histoire m'a moins tenu en haleine.Le style est toujours aussi incisif et agréable à lire et l'originalité est bien au rendez-vous !
La fin est absolument inattendue ce qui fait d'ailleurs la force de roman policier. Tout comme Canel, cette fin me donne envie de relire le livre pour vérifier si avec cette connaissance certains indices sont perceptibles. En tout cas, moi je n'ai absolument rien vu venir !!!
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