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EAN : 9782757815243
192 pages
Points (07/01/2010)
3.53/5   182 notes
Résumé :
Tout a changé dans la vie de Frédo, qui pousse des chariots dans un hôpital pour vieux, le jour où Alphonse Lepointre, plombier-zingueur dans le civil mais resté truand dans l'âme, a été admis aux urgences. Ensemble, ils décident de monter le coup de leur vie : c'est le soir du bal, le bal des « débris », qu'ils vont soulager de ses diamants une riche pensionnaire, par ailleurs bien gardée... Rebondissements, panique, prise d'otages, Jonquet met en scène une épousto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,53

sur 182 notes
Après la relative déception de ma première rencontre avec Thierry Jonquet, il me fallait retenter ma chance pour enfin, peut-être, être d'accord avec l'ensemble des lecteurs.
En choisissant encore une fois l'un des premiers titres de l'auteur plutôt que ceux qui m'étaient conseillés par les fans, je n'étais bien sûr pas assuré de faire la meilleure pioche possible, et de fait, ce n'est pas encore avec ce titre que je vais m'enflammer pour la biblio de l'auteur.
Pour commencer, j'ai trouvé l'entame et le scénario plutôt poussifs, sans divulgâcher, imaginez un "Ocean's Eleven" dans le service gériatrie d'un hôpital, imaginez aussi l'humour très moyen et quelquefois vulgaire des employés dudit hôpital tout au long de la lecture, décidément nos "vieux" ne sont pas gâtés (sans jeu de mot), et puis, il y a l'exercice délicat à vouloir naviguer entre comédie/parodie et intrigue sérieuse, quand ce n'est pas maîtrisé à la perfection cela peut se révéler un peu laborieux.
Et enfin, il y a les personnages de ce roman qui sont tous ou presque des caricatures, je me demande si des employés de santé se reconnaîtraient dans ce quotidien à l'hosto, tous les stéréotypes sont là, même l'infirmière nymphomane.
Je me suis franchement ennuyé dans la première moitié du récit, un peu moins dans la deuxième qui rattrape un peu la sauce heureusement.
Comme je suis sûr qu'il n'y a pas de fumée sans feu, je vais persévérer et lire au moins les deux ou trois titres plébiscités, mon prochain sera "Mygale", je croise les doigts.
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« Je suis affecté au service de rééducation. Mon port d'attache en quelque sorte. N'allez pas croire ça, il ne s'agit pas de coller les vieux dans un lit et d'attendre qu'ils claquent ! Ah non, non, non ! Avant, il faut qu'on les opère, qu'on les irradie, qu'on essaie sur eux les nouveaux médicaments, et surtout qu'on les rééduque ! Manquerait plus qu'à 90 ans ils marchent de travers ! Marcher droit, bouffer droit, crever droit, et qu'ça saute, une, deux ! »

Fredo, mon Fredo avec sa copine militante syndicaliste… Il travaille dans un hosto et pousse des chariots. Avec plein de vieux dessus. Mais « en langage médical (...) ils disent gériatrie. » Ça fait bal des faux culs mais c'est politiquement correct.

Il rencontre Lepointre, un vieux, ou plus exactement un vieux de la vieille. Mais pas de la vieille garde impériale, non Monsieur.

Lepointre c'était une pointure du milieu, et voilà qu'il s'est cassé le bras. Alors il atterrit à l'hosto. Fredo pousse le chariot et Lepointre pousse Fredo ...à y croire. Pas à cette vie dans l'hosto, non. A la vie avec un grand V, celle qu'on pourrait s'offrir si on était plein aux as.

Alors quand ils apprennent qu'une vieille cache un magot dans sa chambre... L'envie, l'aventure, bref la machine se remet en marche chez Lepointre et ça gamberge sec.

Ah ! Fredo et Lepointre étaient faits pour s'entendre. Ca gouaille pareil, ça magouille pareil et ça rêve pareil parce que ça voit trop bien le réel. « Depuis que je pousse mes chariots, jamais je n'ai vu quelqu'un sortir d'ici vivant, sauf pour aller dans un autre hosto, ce qui n'est pas du jeu ! »

J'ai beaucoup ri parce la plume est foisonnante, drôle, acharnée aussi. J'ai ri aussi parce que Thierry Jonquet sait faire rire pour ne pas pleurer. Il dénonce avec force un monde où le vieux n'est plus qu'une « odeur de pus qui suinte des escarres en technicolor, à ciel ouvert, d'où pointe l'os à nu. » Il crie « jamais comme ce jour-là je n'ai autant haï l'hosto, jamais autant vomi son odeur » parce que l'hosto « traîne une sale odeur, mon hosto. Une odeur de pourriture, d'oubli, de boue, et de pisse. » Sa force réside dans son écriture et sa vision de la réalité, qu'il connaissait pour y avoir travaillé, qu'il transcende pour en faire un polar à l'humour noir ravageur. de la manière dont on gère les personnes âgées, l'attitude des médecins, du personnel et jusqu'à la morgue… Jonquet fait le tour de l'hospice et n'épargne aucun service. J'ai encore une fois adoré Jonquet. On la connaît tous « l'odeur de l'hosto. Pas de l'hôpital, de l'hosto. de l'hosto à vieux. de la décharge à vieux. »

Allez Fredo ! pousse ...la porte pour une fois ! Et tire toi avant d'être vieux.
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Arf , votre choucroute capillaire , estampillée F. Provost ( dont le cout avoisine quand meme le PIB du Niger) , vient de retomber comme un vieux soufflé . Ce petit ensemble Deschiens qui semblait tant vous sied devant le miroir d'un Tartine et Chocolat de renom vous paraît désormais à...sied . Et que dire de votre louable mais timide envie de briller en société en appliquant scrupuleusement les avisés conseils d'une baronne de R. , fiere boursouflure au puratinisme archaique aussi anachronique que sa particule amoureusement arrachée au prix d'une carriere d'actrice sacrifiée alors que prometteuse en diable . Qui se souvient de Chantage , les Impures...et de tant d'autres nanars mémorables inconnus des cinéphiles les plus avertis ? Personne...Non , pour le bal des débutantes , ça va pas etre possible! Par contre , le bal des débris vous tend gracieusement ses protheses en acajou véritable( dont le cout avoisine seulement le QI de M.Vendetta ) . Ç'en est presque risible...

Jonquet m'avait enthousiasmé avec Mygale , il confirme avec le savoureux Bal des Débris ! de là à dire que cet auteur n'est pas loin de détroner ma mythique série policiere Fantomette , avantageusement exposée dans ma bibliotheque en acajou... , il y a encore de la route mais il en prend le chemin ce petit canaillou...

Fredo et Lepointre , deux pointures du banditisme largement contournables dans le milieu de la gériatrie ! Fredo bosse dans un hopital pour vieux . A la colle avec Jeanine , assistante sociale mangeant , buvant et revant CGT , il pousse inlassablement des chariots qui eux-memes poussent inexorablement leurs occupants vers la tombe . Alzheimer , sénilité , incontinence , tous ces petits bonheurs du quotidien qui vous font appréhender la vieillesse avec la sérénité d'un moine bouddhiste . Boulot routinier qui lui va comme un gant ! Je pointe , je pousse , je bouffe du syndicalisme . Ambition , zéro...Ambition revue à la hausse lorsque Lepointre , patient furtif au passé compromettant , lui propose de s'acoquiner afin de soulager la mere d'Artilan , riche veuve hospitalisée chambre 9 , ladite suite étant étrangement gardée par l'ACSE , barbouzes en mal de contrats juteux ! Ça sent le gros coup ça mon Fredo qu'il lui dit le Lepointre ! En définitive , ça sentait surtout les emmerdes !

Tout de suite , ce scénario m'a rappelé la triplette magique (Serrault-Blier-Lefebvre) qui officiait dans « Ç'est pas parce qu'on à rien à dire qu'il faut fermer sa gueule « ! Des bras cassés en quete d'un gros coup qui tourne forcément à la farce . L'on suit , ici , le prof et son apprenti ( dit petit scarabée ) échaffauder laborieusement un plan pour le voir finalement évoluer dans l'imprévu le plus total ! Les personnages principaux et secondaires sont savoureux . Catalogue non exhaustif des clichés les plus tenaces . Cela va du directeur d'hopital arriviste à la militante syndicale possédée en passant par la vilaine surveillante secretement amoureuse...Et c'est bon ! La plume décapante et l'humour noir de Jonquet font mouche ! Un roman noir vaudevillesque qui , sans se prendre au sérieux , parvient cependant à accrocher l'attention de l'amateur de polar qui se prend au jeu . du second degré au service d'un scénario qui tient la route , Jonquet a visé juste et fort ! Jubilatoire d'assister ces deux manches dans leur lamentable déroute et de les voir , malgré tout , s'accrocher , s'adapter et rebondir dans l'espoir d'arriver à leur fin ! L'auteur a bossé en milieu hospitalier et ça se sent . La description de ce petit monde en fin de vie est tout aussi triste que touchante . Sans se faire l'avocat du diable , Jonquet démystifie la mort par un sarcasme et une ironie bienfaisantes . le petit bémol qui gache sensiblement un plaisir non dissimulé , cet épilogue que l'on sent venir à des années lumieres ! Car , à moins d'etre handicapé par le rhume de l'année ou de faire preuve d'une imagination proche de l'encéphalogramme plat , cette conclusion est aussi surprenante qu'une canicule estivale ( canicule qui ne manquera cependant pas de faire la une de tous les journaux à l'instar de sa vilaine consoeur la neige qui , elle , a l'outrecuidance de tomber en hiver...sic...) .
Je me réjouis à l'avance d'entamer incessamment sous peu Moloch de ce Jonquet qui m'a conquis !

Le Bal des Débris , ravissement de lecture à visage découvert...
3.5 / 5
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Frédéric, communément surnommé Frédo, est aide-soignant dans un hospice. Plus exactement, il pousse des chariots à longueur de journées, des chariots sur lesquels il transporte des vieux, entre le service de rééducation et celui d'ergothérapie. Car Frédo travaille dans le service de gériatrie, autrement dit le dernier endroit avant la mort! Il voit très mal son avenir et n'envisage pas de rester éternellement dans cet endroit lugubre où il s'ennuie.. à mourir. Marié à Jeanine, fervente militante à la CGT, il s'emmerde aussi dans son couple.... Décidément, rien ne va pour ce cher Frédo, jusqu'au jour où il rencontre un certain Lepointre, hospitalisé pour quelques jours. Ce personnage, ancien truand, va l'intéresser fortement. Les deux hommes sympathisent très vite et ont une idée lumineuse le jour où ils apprennent qu'une patiente, une certaine Madame d'Artilan riche héritière, garde auprès d'elle, dans un coffre, de précieux bijoux. Ni une ni deux, ils décident de faire le casse du siècle. Tout doit aller très vite et les circonstances feront que tout s'accélèrera et ne se passera peut-être pas selon leur plan...

Thierry Jonquet réussit à nouveau un coup maitre avec ce polar à l'humour noir. Il décrit avec dérision et de façon parfois impitoyable le milieu des hospices pour les personnes âgées, ayant été lui-même ergothérapeute dans un service de gériatrie. Et on sent bien qu'il maitrise son sujet.
Mené tambour battant, ce polar à l'intrigue pleine de rebondissements ne nous laisse pas une minute de repos. Empli d'ironie, à l'écriture enlevée et rythmée, à la fois persifleur et cynique, ce polar est réellement jouissif et je n'ai pas boudé mon plaisir malgré ce ton parfois moqueur ou cruel. Avec des personnages pittoresques et de haut vol, on ne peut pas s'ennuyer. Sans tomber dans la caricature, Jonquet nous décrit un endroit où il ne fait pas bon y mettre les pieds.

Le bal des débris... quelqu'un pour m'accompagner?
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Frédo travaille dans un hôpital pour vieux comme brancardier. C'est sur son lieu de travail qu'il va faire la rencontre d'Alphonse Lepointre, un patient victime d'un accident de la voie publique, plombier zingueur et un peu truand. Il décide ensemble de monter leur combine. L'occasion se présente avec la patiente de la chambre 9, Mme d'Artilan. Leur curiosité est titillée car sa chambre est gardée par des vigiles. Elle a donc quelque chose à protéger et donc eux à voler. Ils apprennent qu'une mallette contient des bijoux. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.

Je découvre cet auteur avec ce roman alors je ne sais pas si tous ces livres sont sur le même style mais celui-ci est bien particulier. Soit on accroche et on se laisse porter jusqu'au bout soit après quelques pages on le referme et on passe à une autre lecture.
Je dois dire que ma première impression a été la surprise, le style est déjanté. La couverture et le classement en « policier » ne laissaient pas imaginer son réel contenu.
L'auteur nous embarque dans une histoire ironique, aux rebondissements burlesques, ridicules. La fin tout aussi ridicule colle parfaitement au style du roman.
Un petit livre de moins de 200 pages, qui fait esquisser parfois un petite sourire tellement c'est grotesque.
Se laisser porter et ne pas en attendre plus.
Même si ce livre vient de sortir fin mai 2020 aux éditions points, vous l'avez peut être lu il y a quelques années puisqu'il est paru aux éditions fleuve noir en 1984, aux éditions Méréal en 1998 et aux éditions Librio en 2000.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je suis affecté au service de rééducation. Mon port d'attache en quelque sorte. N'allez pas croire ça, il ne s'agit pas de coller les vieux dans un lit et d'attendre qu'ils claquent ! Ah non, non, non ! Avant, il faut qu'on les opère, qu'on les irradie, qu'on essaie sur eux les nouveaux médicaments, et surtout qu'on les rééduque ! Manquerait plus qu'à 90 ans ils marchent de travers ! Marcher droit, bouffer droit, crever droit, et qu'ça saute, une, deux !
Le service de rééducation, c'est du moderne. Il y a des cages avec des poulies, des sacs de sable, des haltères et des poids. C'est pas parce qu'on est vieux qu'on ne doit plus porter de poids. [...]
Mon boulot, c'est d'aller dans les étages et de virer les vieux de leur lit douillet, de le hisser sur mes chariots, et de les expédier au rez-de-chaussée, dans les bras des kinés. Dans les gros bras pleins de poils des kinés.
Et les kinés les rectifient : T'as le col du fémur en cale sèche ? Te bile pas grand-père, en deux coups les gros, je te masse, je te secoue, je t'articule ! Hop ! A raison d'un vieux par demi-heure et par kiné, ça carbure, mes chariots !
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Jamais comme ce jour-là je n’ai autant haï l’hosto, jamais autant vomi son odeur. Pas une odeur d’hôpital, faite de remugles d’éther, de senteurs fugaces du parfum dont s’aspergent certaines infirmières bien roulées, à la blouse transparente, qui font bander les petits jeunots venus là pour se faire réparer un bras cassé. Oh, non, pas cette bonne et forte odeur de vie qu’on bricole avant de lui donner une claque affectueuse sur l’épaule en lui souhaitant : allez, bon vent, on espère bien ne plus te revoir ici !
Il traîne une sale odeur, mon hosto. Une odeur de pourriture, d’oubli, de boue, et de pisse. Une odeur de pus qui suinte des escarres en technicolor, à ciel ouvert, d’où pointe l’os à nu.
Une odeur de dégueulis, de peur, de foutez-moi la paix et de laissez-moi crever peinard ! Une odeur de j’en peux plus, coupez-moi les jambes, coupez-moi les couilles, mais laissez-moi croire à mes souvenirs.
Une odeur de bassin pas vidé depuis trois jours, de draps où j’ai renversé ma soupe, une odeur de pourquoi mon dentier traîne par terre ?
Une odeur d’excusez-moi, j’ai encore chié au lit mais pardon, mon cul ne veut plus m’obéir…
Et cette odeur-là, les murs de l’hosto en sont barbouillés, imprégnés, imbibés. On peut laver, javelliser, il n’y a rien à faire. Coucou me revoilà, c’est moi la puanteur, je reviens te chatouiller les narines, tu as essayé de me chasser, mais je te colle à la peau. L’odeur de l’hosto. Pas de l’hôpital, de l’hosto. De l’hosto à vieux. De la décharge à vieux.
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Et sur mes chariots, il y a des vieux. Parce que l’hosto où je travaille est un hosto pour vieux. Quand un vieux se casse une jambe, quand il se fait renverser par un bus, ou quand il avale le pommeau de sa canne pour en finir, on l'amène dans mon hosto. Pour qu'il y crève ! En fait d'hôpital, ce serait plutôt la salle d'attente du cimetière. Depuis que je pousse mes chariots, jamais je n’ai vu quelqu’un sortir d’ici vivant, sauf pour aller dans un autre hosto, ce qui n’est pas du jeu ! Ou bien, c’est une exception, comme Lepointre Alphonse…
Les vieux arrivent en ambulance, à pied, à plat ventre, sur le dos de leur petit-neveu, et c’est parti. Direction la chambre, la visite, les rayons, la rééducation : au bout du circuit, le cercueil. En face de la grande entrée, un magasin de pompes funèbres nous rejoint la vue, de sa façade aguicheuse. Le croque-mort sourit à ses futurs clients, lorsqu’ils passent devant son échoppe. C’est un Auvergnat, le beauf’ d’un type de l’hosto.
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Il traîne une sale odeur, mon hosto. Une odeur de pourriture, d'oubli, de boue, et de pisse. Une odeur de pus qui suinte des escarres en technicolor, à ciel ouvert, d'où pointe l'os à nu.
Une odeur de dégueulis, de peur, de foutez-moi la paix et de laissez-moi crever peinard ! Une odeur de j'en peux plus, coupez moi les jambes, coupez moi les couilles, mais laissez moi croire à mes souvenirs.
Une odeur de bassin pas vidé depuis trois jours, de draps où j'ai renversé ma soupe, une odeur de pourquoi mon dentier traîne par terre ?
Une odeur d'excusez-moi, j'ai encore chié au lit, mais pardon, mon cul ne veux plus m'obéir...
Et cette odeur-là, les murs de l'hosto en sont barbouillés, imprégnés, imbibés. On peut laver, javelliser, il n'y a rien à faire. Coucou me revoilà, c'est moi la puanteur, je reviens te chatouiller les narines, tu as essayé de me chasser, mais je te colle à la peau. L'odeur de l'hosto. Pas de l'hôpital, de l'hosto. De l'hosto à vieux. De la décharge à vieux.
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"Tout a commencé lorsque l'ambulance du SAMU a livré au service des urgences un accidenté de la voie publique répondant au nom de Lepointre Alphonse. C'était il y a trois mois. Je poussais mes chariots. Mon boulot, c'est de pousser des chariots. Depuis quatre ans que je travaille à l'hosto, j'ai dû faire des centaines de kilomètres avec mes chariots. Je suis un expert en chariots, de beaux chariots avec deux grosses roues à l'avant et deux petites à l'arrière. Dossier en skaï, frein à manette. C'est pas drôle de pousser des chariots, huit heures par jour. Des chariots vers le labo, des chariots vers la radio, des chariots vers les goguenots… »

«J'en étais coi. Comment ? Est-ce possible ? Des masques de Zorro pour cacher les pustules ? Des escarpins cendrillonesques sur des pieds-bots ? Des confettis sur les crânes chauves ? De la barbe à papa en garniture de dentier ? Du champagne plein les penilex ? De la guimauve dans les zonas ? Du caviar dégoulinant sur les herpès ? Tchin-tchin à coup de prothèses ? De l'eau de Cologne sur les sphincters défaillants ? Des serpentins autour des béquilles ? Comment ? Comment ? Du flonflon pour les moignons ? Du Sylvaner pour les cancers ? Du charleston pour Parkinson ? C'était le scandale. Le gros, démesuré, l'indicible, l'énorme scandale.»
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Vidéo de Thierry Jonquet
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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