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EAN : 9782070411009
171 pages
Gallimard (19/10/1999)
3.91/5   182 notes
Résumé :
Qui ? Pourquoi ? Comment ? Voilà les questions que se posait le commissaire Gabelou.

Trois questions pour trois cadavres. Comment en était-on arrivé là ? La fatalité, l’injustice et la vengeance… Cynthia a beau être prisonnière de son fauteuil roulant et de son corps souffrant, elle n’est peut-être pas si débile qu’il y paraît. Sa vie est fichue alors il ne lui reste plus qu’à réussir la mort de l’ordure qui a tout gâché. Mais comment ?
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Si je devais résumer ce Jonquet ? Fastoche : une grosse poignée de Mc Teigue : Vendetta ( le film , pas le triste gland décérébré ) saupoudré d'un zeste de Browning :Freaks et assorti , pour relever le tout , d'une petite pincette d' Hitchcock : le Crime Etait Presque Parfait !
Jonquet fait ici dans la provoc' , le malsain , le glauque mais s'en sort , une fois de plus , haut la main , avec ce Mémoire en Cage à l'éfficacité redoutable !

Fin mélange d'histoire linéaire et d'introspection , l'auteur alterne une histoire particulierement retorse quant à sa construction avec les monologues intérieurs de ses trois principaux acteurs !
A tout seigneur , tout honneur , faites entrer – non pas l'accusé , pas encore - mais Cynthia ( dit la débile ) , enfin poussez-là plutot puisque du haut de ses 15 ans , cette petite infirme moteur cérébrale ne se déplace qu'en fauteuil électrique , la main constamment plaquée sur le joystick ( same player shoot again ) ce qui lui permet , ainsi , de déambuler dans les couloirs de cet institut spécialisé le corps figé , le regard vide et la bave aux levres . Toute ressemblance avec Stallone relèverait du plus pur hasard , enfin je crois...L'avenir de Cynthia ? A part faire carriere au Musée Grévin , je vois pas vraiment...
Ses armes : une détermination de fer – non , pas de blague sur le fauteuil , c'est moche - assortie d'un esprit d'analyse et de synthese largement supérieur à la moyenne ! A noter une facilité déconcertante pour le simulacre .
Chances pour que Cynthia soit l'assassin à la matraque dans la cuisine : 33 % .

Interessons-nous désormais à ce bon Dr Morier – dit l'ordure . Gendre divorcé du Directeur de l'institut , ce dernier semble vouer une haine farouche envers roulette – dit Cynthia . Son attente , que Cynthia – dit le boulet – ait atteint l'age limite afin de la bouter elle et sa prison d'acier hors de l'établissement ! Pourquoi tant de haine me direz-vous ? Parce que...
Ses armes : une lacheté confondante combinée à un dégout notoire et un arrivisme forcené pouvant en faire un nouveau Landru ! Quelqu'un aurait du feu ?
Chances pour que Morier soit l'assassin à la clé anglaise dans le jardin : 33 % .

Le meilleur pour la fin , la creme de la creme en matiere d'équilibre intérieur : Alain Fornat – dit 0 % de matiere grise - jeune éphèbe de 25 ans embauché l'été pour surveiller et soigner les rares résidents encore présents durant les vacances estivales . En véritable gentleman à l'éducation léchée , Alain est ce que l'on appelle , dans le jargon médical , un salopophile . Il ne peut s'empécher de s'imaginer forniquer avec la moindre fille passant à moins de 5 km de son radar personnel . Penser que ce jeune galant ne puisse nourrir de tels projets à l'égard d'handicapés serait une gravissime erreur !
Ses armes , un puit de connerie abyssal assorti d'un tres leger trouble du comportement – si , un peu quand meme – pourraient en faire un dangereux outsider en matiere de criminalité !
Chances pour que Fornat – dit El Lapinos -soit l'assassin au fer à cheval dans la piscine – calme-toi Loana  : 33 % .

Paru en 1982 , ce premier roman détonne autant qu'il dérange !
Prendre le parti de mixer lourd handicap , pédophilie et thriller pour débuter , fallait oser !
Pari relevé sans conteste mais pouvant cependant choquer les ames les plus sensibles .
Une construction machiavélique sans failles qui monte crescendo jusqu'au final éblouissant !
Une fois les protagonistes et leurs sombres aspirations assimilées , le lecteur n'a plus qu'à se délecter de la toile tissée par l'araignée vengeresse . Sur fonds de manipulation , chacun devient tour à tour victime et bourreau et ce , pour notre plus grand plaisir ! Jonquet , fort de son expérience dans le milieu médical , dénonce ces instituts déshumanisants tout en nous rappelant que le handicap , aussi lourd soit-il , n'excluait pas les sentiments...

Mémoire en cage , laissez-vous dompter ! Rrrrrrrr...
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Cynthia n'a pas encore seize ans et elle est bloquée dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale rigidifiée par une broche métallique. Cela fait deux ans qu'elle n'a plus parlé. Elle passe ses journées à se baver dessus, la tête penchée, le bras gauche parcouru de tremblements. Tout le monde la pense débile, du personnel hospitalier qui s'occupe d'elle à ses parents qui l'ont pratiquement abandonnée. Et pourtant si l'on sondait son regard vide, on y découvrirait les germes de la vengeance meurtrière qu'elle prépare.
Premier roman policier de Thierry Jonquet et déjà une histoire peu ordinaire aux conséquences que l'on ne soupçonne pas.
Editions Gallimard, Folio policier, 171 pages.
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C'est original de donner le premier rôle à une adolescente en fauteuil, considérée par certains comme un légume avec un QI évalué à moins de 30 (c'est pas beaucoup!). Cynthia est dans un centre pour handicapés physiques depuis quelques années.
C'est original de donner la parole à quelqu'un qui ne parle pas.

Il en découle une histoire tordue, politiquement incorrecte comme on pouvait en faire en 1982 dont Thierry Jonquet dit : “J'écris des romans noirs. Des intrigues où la haine, le désespoir se taillent la part du lion et n'en finissent pas de broyer de pauvres personnages auxquels je n'accorde aucune chance de salut. Chacun s'amuse comme il peut”.

Évidemment, le roman date un peu ; si le centre de Saint-Maurice existe toujours, il ne serait pas concevable, aujourd'hui, de laisser une jeune fille vulnérable seule, la nuit avec un homme, salarié, remplaçant au demeurant.

Ce premier court roman permet d'entrer dans l'univers de cet auteur qui a compté dans la série noire.
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Elle s'appelle Cynthia Sartan. Elle vit, ou plutôt survit, depuis deux ans, au pavillon C de l'Institut National de Réadaptation, au service des infirmes moteurs cérébraux. Elle est infirme, a un QI de 50, suppose-t-on, bave et déambule dans les couloirs de cet établissement. Elle n'a qu'une idée en tête: se venger de «la conne», c'est à dire sa mère et «du salaud», son beau-père. de plus, pourquoi cette jeune fille surveille-t-elle de près les allées et venues du docteur Morier, «l'ordure» ?
Le docteur Morier, quant à lui, n'attend qu'une chose, que Cynthia qui va bientôt avoir 16 ans, l'âge limite pour être admise dans son établissement, s'en aille. Séparé depuis peu de sa femme, il tente par tous les moyens de la récupérer.
Les vacances vont bientôt arriver, l'établissement va déserter, mais elle, elle restera au pavillon tout l'été. Ses parents ne veulent pas la récupérer. Pourquoi ?
Il s'appelle Alain. Etudiant en lettres, il n'a pas trouvé d'autres boulots saisonniers que celui de venir faire un remplacement de nuit à l'institut. Il va veiller chaque nuit sur les 3 patients du pavillon, mais cela n'a pas l'air de le déranger. de plus, il a remarqué que l'infirmière était sexy. Il se la ferait bien, pense-t-il. D'ailleurs, Alain ne pense qu'à ça... Il se soulage en allant aux putes. Mais, malgré cela, il ira beaucoup plus loin...

Qui ? Pourquoi ? Comment ? Telles sont les questions que se posera l'inspecteur Gabelou...et qui forment les trois parties de ce polar ô combien haletant et passionnant. Thierry Jonquet se joue encore de nous et fait dans la provocation. Tout tourne autour de ces trois personnages principaux, mais exit le polar classique, puisqu'on ne saura qu'à la fin les réponses à ces trois questions. Car Jonquet ne nous dévoile les clés qu'au dernier moment et fait monter la pression.
A la fois tragique, sordide, noir, jouissif, malsain et tout en puissance, ce polar est un vrai régal, malgré la dureté de ses propos et la description scabreuse de certaines scènes.
La vengeance est bien le thème principal de ce roman, à nous de deviner au fil des pages ce qui la motive.

Mémoire en cage... sortez-moi de là !
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Cynthia est lourdement handicapée, suite à une bavure médicale. Tout son entourage la croit profondément débile, mais si le corps dysfonctionne, le cerveau est encore très agile. Cynthia rêve de se venger du Docteur Morier, responsable de son état, mais il lui faut pour cela un bras. Ce sera Alain, jeune homme immature sexuellement, qui vient assurer un intérim dans l'asile qui héberge la jeune femme. Celle-ci devient une proie facile, mais le prédateur n'est peut-être pas celui qu'on croit... Ajoutons que la famille de Cynthia fait chanter le toubib, qui vient d'être abandonné par Isabelle son épouse dont Alain est secrètement amoureux ! Quand on découvrira trois cadavres, le commissaire Gabelou aura bien du mal à démêler tous les fils...

Thierry Jonquet nous livre une histoire de vengeance très sombre. Les personnages, policiers exceptés, se comportent presque tous comme des monstres. Même la seule personne qui paraît à peu près saine dans ses relations finira par sombrer.
Le procédé narratif utilisé, l'auteur se mettant alternativement dans la peau du narrateur et des trois principaux personnages (Cynthia, Morier et Alain), donne du rythme et retient l'attention. La lecture en deviendrait presque addictive.
Hélas, quand j'ai refermé définitivement ce livre assez court (moins de 160 pages), je l'ai fait sur un sentiment d'inachevé, comme si l'auteur avait voulu en finir trop vite avec son écriture : les personnages paraissent trop basiques, réduits à une seule motivation (la volonté de vengeance pour l'une ou d'effacer une faute pour l'autre, la perversion sexuelle pour le troisième) ; la narration empreinte trop de raccourcis. Sur cette trame d'histoire plutôt intéressante, j'aurais aimé plus d'approfondissements.
Un roman très noir, mais un peu décevant, presque bâclé, inabouti.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il est neuf heures. C’est le moment de prendre mon poste, comme tous les matins. Pour voir arriver l’autre ordure. Il y a beaucoup de bruit. Les gosses. Ils arrêtent pas de crier en courant dans les couloirs. Quand ils tombent, ça fait un bruit de ferraille. C’est leurs appareils, qui font ça. Mais ils se font pas mal, en tombant. Ils se relèvent et repartent en rigolant.

Il fait très beau, c’est le 3 juillet. La mardi 3 juillet. Hier soir, c’était le fête de l’école. Et aujourd’hui, les gosses attendent que leurs parents, qui viennent les récupérer, pour les vacances. Certains, c’est pas leurs parents, qui viennent, c’est les moniteurs d’une colo (...)
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Il est 9 heures. C’est le moment de prendre mon poste, comme tous les matins. Pour voir arriver l’ordure. Il y a beaucoup de bruit. Les gosses. Ils arrêtent pas de crier en courant dans les couloirs. Quand ils tombent, ça fait un bruit de ferraille. C’est leurs appareils, qui font ça. Mais ils se font pas mal, en tombant. Ils se relèvent et repartent en rigolant.
Il fait très beau, c’est le 3 juillet. La mardi 3 juillet. Hier soir, c’était le fête de l’école. Et aujourd’hui, les gosses attendent que leurs parents, qui viennent les récupérer, pour les vacances. Certains, c’est pas leurs parents, qui viennent, c’est les moniteurs d’une colo. Il fait très chaud. Ce matin, Marie-Line était très occupée, elle a pas eu le temps de m'habiller. J'ai encore mon pyjama. Le Petit-Bateau jaune et vert que ma sale conne de mère a apporté la dernière fois qu'elle est venue. C'était en avril.
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Marie-Line était très pressée : des trousseaux à préparer, pour les départ en colo, justement. Elle m'a fait manger vite fait, mais sans trop brusquer. Je l'aime bien Marie-Line. Je ne sais pas si elle m'aime bien, elle. Quand elle est de nuit, elle parle en tricotant, pour ses enfants. Elle parle toute seule, parce que, même si elle est gentille, je crois pas qu'elle s'use la salive à me parler Elle parle toute seule, quoi ! Je suis là, à baver devant elle, avachie sur mon fauteuil, et elle se parle. Les impôts, les histoires de famille, son mari qui est méchant avec elle, tout y passe. De temps en temps, elle me sourit, elle me regarde. Elle prend un torchon et elle m'essuie la bave.
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C'est la plus gentille. Elle s'occupe bien de moi, même quand j'ai mes règles et qu'il faut me changer les serviettes. Avant que Marie-Line arrive, il y avait Olga, une grosse blonde. Elle me cognait dessus quand je laissais couler ma soupe. Elle tapait et moi, pour me venger, je faisais dans ma culotte, ça l'obligeait à me changer. Mais elle est plus là, Olga, maintenant, c'est tout le temps Marie-Line qui s'occupe de moi.
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J’ai loupé l’ordure ! J’avais gardé mon carré de chocolat dans la bouche pendant une demi-heure, pour que ce soir plus sale, et j’ai à peine réussi à lui faire une petite tache sur son costume ! Va falloir que je trouve Marie-Line. J’espère qu’elle aura le temps de m’habiller. J’aime pas rester la journée entière en pyjama. Avant, quand Marie-Line était pas là, la grosse Olga me laissait souvent toute la journée en chemise de nuit. Ça change pas beaucoup de choses, mais j’aime pas, c’est tout.
Au début, on me mettait les robes que ma sale conne de mère apportait. Mais je les ai toutes bousillées à force de baver et de rebaver dessus, tout le temps. Je les inondais de bouillie.
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Vidéo de Thierry Jonquet
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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