Toute la jeunesse scolarisée descendit dans la rue. Debré fut la cible favorite des manifestants. Les caricaturistes de Charlie-Hebdo l'immortalisèrent en le représentant comme un fou sanglé dans une camisole de force et coiffé d'un entonnoir, aussi les fabricants de cet ustensile connurent-ils une soudaine embellie de leurs chiffres d'affaires, puisque les lycéens s'en affublaient en guise de couvre-chef.
Inutile de tergiverser, Victor ne serait ni anarchiste ni maoïste. Restait la nébuleuse trotskiste. Alors là, tout se compliquait. Il fallait démêler l'écheveau avec patience, une provision de cachets d'aspirine à portée de main.
Mais voici qu'arriva le mois de mai. A u Quartier latin, les étudiants se battaient contre les flics. Libérez nos camarades, c'était le mot d'ordre.