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Une enquête de Guillaume Lavallée tome 1 sur 3
EAN : 9782874896156
207 pages
Weyrich (10/10/2020)
3.31/5   18 notes
Résumé :
Quand, sur les hauteurs de Vresse-sur-Semois, on retrouve à l’aube le cadavre de la femme d’un flic, c’est inévitablement lui le suspect.
Quand un squelette vieux de trente ans refait surface, c’est toute une région qui sort de sa torpeur et se rappelle ses pires moments.
Quand les rumeurs désignent un coupable, c’est la vie d’un homme que l’on décortique et qu’on offre à la vindicte.
Pour se sauver, Guillaume Lavallée n’aura pas d’autre choix q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
2006 – Jour 1 + 4 heures.

Le commissaire Guillaume Lavallée sort de son sommeil. Violemment ! La sonnerie de son téléphone hurle. A l'autre bout du fil, un policier. Un corps vient d'être découvert dans une forêt des Ardennes belges, à deux pas de la frontière française, du côté de Vresse-sur-Semois.
A force de dormir tout habillé, les vêtements du commissaire ne sont pas très frais. Lui non plus !
Arrivé sur les lieux, il constate qu'un autre commissaire est présent : Brissack !
La zone où le corps a été découvert a déjà été délimitée par les policiers présents sur place. Les deux commissaires, chacun d'un côté, effectuent « le tour du propriétaire ». Un bras dépasse. Soudain, Brissack ordonne à Guillaume de ne plus avancer en direction du cadavre… Comme on dit à Bruxelles, il y a un stuuut ! Un gros problème, quoi ! le corps est celui de Françoise ! Quelle Françoise ? Mais l'épouse du commissaire Lavallée, bien sûr !

Critique :

Pour son premier roman, Christian Joosten s'en va assassiner une pauvre femme dont il dissimule le corps dans la forêt, dans la splendide région de Vresse-sur-Semois qui jouxte les Ardennes françaises, au point que la plus grande ville du coin est… Charleville-Mézières, ville de la région du Grand Est. Cela commence plutôt mal pour le commissaire Guillaume Lavallée, héros de ce roman que tout semble désigner comme un coupable parfait. C'est vrai, quoi ! le bougre avait de bonnes raisons de se séparer d'une façon, un peu radicale, mais définitive, de celle qui fut son épouse et à qui il avait quelques reproches à adresser, autres qu'une vaisselle mal lavée.
Reconnaissez que monsieur Joosten semble déjà en avoir marre de son héros puisque celui-ci est, a priori, destiné à devenir un personnage récurent de la série Noir Corbeau, comme l'est déjà Stanislas Barberian, de l'écrivain Francis Groff. Alors, lui coller une cible dans le dos « coupable » dans une des régions les moins peuplées de Belgique où tout le monde connaît tout le monde, c'est pratiquement le condamner aux galères. (Oui, je sais, il n'y a jamais eu de galériens en Belgique. C'est juste une expression. Oh ! Cessez de m'interrompre tout le temps ! C'est barbant à la fin !) Alors, Guillaume Lavallée va-t-il atteindre des sommets dans une enquête seul contre tous (jeu de mots subtil pour vérifier si vous suivez… Lavallée ! Sommets ! Ok ! Laissez tomber !). C'est ce que vous découvrirez en lisant « le Roi de la Forêt ». Faut tout de même que je précise que Françoise était l'épouse de Guillaume, que d'après le légiste, à vue de nez, elle serait morte étranglée depuis environ deux semaines… Et qu'elle a quitté le domicile conjugal voilà neuf jours selon les dires du commissaire Lavallée, époux de la défunte. Et non, elle n'a pas quitté la maison pour se livrer à quelques emplettes, mais bien pour aller rejoindre Guillaume ne sait qui ni où… Avouez que le petit Guillaume fait tout de même « suspect idéal », non ? D'ailleurs, son supérieur, le chef du secteur, Gaston Herault, rien qu'aux regards qu'il lui lance, laisse clairement supposer que Lavallée est coupable ! Faut dire, braves gens, que Lavallée aurait très bien pu occuper le poste de Herault… Sauf que Herault joue au tennis, avec les bonnes personnes, celles qui comptent… Et puis, Herault a tiré… C'est un héros, lui !
Ah, oui, petit détail ! du trou où se trouvait le cadavre de sa femme, on extrait un squelette ! Ouille ! On passe d'un simple meurtre, probablement « passionnel », à une affaire de « serial killer » …

Vous voulez mon avis ? … Non ? … Je vous le donne quand même ! Christian Joosten vient enrichir la collection Noir Corbeau en visitant un coin de Belgique qui n'avait pas encore eu les honneurs d'un polar de cette géniale collection et en apportant un personnage de flic assez « courant », le genre mec pas très frais, un peu négligé, faut dire que la séparation d'avec sa femme a laissé quelques traces. Il fume. (Va tout de même falloir penser à créer des personnages de flics non-fumeurs, parce que ceux qui ne se feront pas descendre par des voyous vont tous développer un cancer du poumon, c'est sûr ! A moins que ce ne soit celui de la gorge, de l'oesophage ou des intestins !) Son flic n'est pas vraiment du genre héros, si vous voyez ce que je veux dire. C'est plutôt un mec un peu lâche. Mais gentil ! Il fait son possible dès son arrivée à Vresse-sur-Semois pour se faire apprécier par les habitants qui sont des gens un peu rudes comme l'est le climat dans ce coin-là.

Et le style de l'auteur ? Il est plutôt poétique. Christian Joosten se livre à de belles métaphores qui transforment les Ardennes, y compris une vieille station-service, en des lieux magiques. C'est très agréable à lire, et si trucidés il y a, monsieur Joosten évite de nous plonger dans de longues, lourdes et pénibles descriptions de cadavres. Il y a juste ce qu'il faut comme larves et autres insectes pour contribuer au recyclage biologique d'un corps essentiellement composé d'eau et de carbone. (Cette page culturelle est offerte gracieusement aux trois lecteurs qui daigneront lire cette critique.)

Acheté aujourd'hui et lu en quelques heures (Non ! Ne m'applaudissez pas, s'il vous plaît ! J'ai le triomphe modeste !) ce court roman de 175 pages vous tiendra en haleine sans même qu'il n'y ait eu une seule explosion, tout au plus quelques coups de feu pour la forme.

Christian Joosten est un homme de goût puisqu'il rend hommage au très regretté fabuleux auteur Philip Kerr dans son polar. Retrouverez-vous les subtiles allusions dans le roman ?
A quand de nouvelles aventures de Guillaume Lavallée ? Y en aura-t-il seulement un jour ?
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Je me dois de commencer cette chronique par un avertissement: Christian Joosten était dans mon cercle d'amis et de joueurs de jeux de rôles, et bien que nous nous soyons perdus de vue il y a une quinzaine d'années, il est fort possible que cela affecte mon point de vue sur son livre. A l'époque déjà, Christian nous régalait de textes humoristiques divers, n'hésitant pas à se gausser de nos petites manies à l'aide d'un verbe bien posé, et contribuant ainsi à l'excellente humeur de notre petit groupe. C'est donc sans grand risque que je me suis procuré son premier livre, "le roi de la forêt", édité par une maison d'édition belge spécialisée dans le polar, "Noir corbeau". Je précise que je ne suis pas un très grand client des romans policiers: l'opinion que vous lirez ci-dessous n'est donc pas celle d'un lecteur éclairé de ce genre particulier.

J'ai lu les 177 pages de ce livre d'une seule traite, emporté par l'histoire et les révélations, les twists et le grand final.

Je vais essayer de résumer les (nombreux) points positifs et (rares) points négatifs que j'ai identifié:

Points positifs:
- l'intrigue et le découpage sont originaux, le fait que le commissaire est également le suspect et que c'est de son point de vue que l'histoire est reconstituée, avec des bons dans le passé du personnage, tout cela permet d'avoir un déroulement et un dénouement intéressant et surprenant.
- on s'attache vite au personnage de Guillaume Lavallée, malgré ses nombreux défauts, et on gamberge avec lui pour essayer de comprendre comment il a pu se retrouver dans cette position.
- l'ambiance des petits villages de campagne est bien rendue également: on n'y accepte pas facilement les "étrangers" (entendez, les gens qui ne sont pas du village), et il faut du temps et des circonstances exceptionnelles pour que Guillaume se retrouve plus ou moins accepté.
- le style est plutôt nerveux, va à l'essentiel sans trop s'embarrasser de fioritures.

Points négatifs:
- j'aurais aimé avoir un peu plus de détails pour certains personnages, et notamment celui de Brissack. Certaines scènes m'ont semblé difficilement compréhensible sans contexte pour les justifier.
- dans le même registre, Vresse-sur-Semois n'est que très peu ou pas décrit. L'histoire pourrait se dérouler dans presque n'importe quel village de campagne.

Dans l'ensemble, Christian Joosten nous livre un magnifique polar, qui aurait largement sa place dans une plus grande collection, au côté des plus grands. Vivement la suite.
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Dans l'excellente collection Noir corbeau des éditions Weyrich, le petit dernier est un bijou. La couverture jaune vif laisse présager un peu de légèreté, mais que nenni ! C'est du lourd, du sombre. Une noirceur indéniable portée par une région et ses habitants rudes, taiseux et par des personnages pas très joyeux ni heureux : jalousies et rancoeurs, amour, haine,... et surtout renforcée par une écriture au cordeau qui ne s'embarrasse pas de fioritures tout en restant élégante. Même les descriptions des lieux qui parfois sont inutiles et longues dans un roman policier jouent ici un rôle : "Une banquette de bois recouverte de ce Skaï épais dont on inondait les snacks pseudo-américains dans le début des années 1970 m'invite à me poser. Un rose initialement criard, devenu pastel au fur et à mesure des décennies, recousu par endroits et puis des sets en papier pour masquer les griffes et manques d'une table en Formica." (p.126); Voilà, en quelques lignes, le décor est planté, tout est dit et tout le monde visualise.

C'est lent, c'est sombre, les personnages eux-mêmes ne sont pas des flics à l'étasunienne qui dégainent à la moindre occasion. C'est la confession d'un homme et l'aveu de ses zones d'ombre, des actes dont il n'est pas fier et qui sont pour beaucoup la cause de sa morne vie de couple. Guillaume Lavallée est un flic atypique qui a réussi à s'intégrer dans cette communauté rurale de Belgique, qui y vit depuis trente ans mais l'on sent bien qu'un petit couac pourrait le faire repasser dans la case des étrangers.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Christian Joosten et la construction de son roman entre l'année 2006 et la découverte des corps et les retours en 1976, l'année de l'arrivée de Guillaume Lavallée dans ce pays et de la disparition de l'amie de Françoise. Christian Joosten écrit-là son premier roman policier et je dois dire qu'il m'a bien bluffé, jusqu'au bout. Une maîtrise incroyable du suspense et des retournements de situation. Il se murmure que ce serait le premier d'une série avec Guillaume Lavallée, j'avoue que je suis intrigué de voir ce bonhomme évoluer tant il détonne dans ce monde du polar.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le roi de la forêt est le troisième titre que je lis de la collection Noir Corbeau des Editions Weyrich. Au diable les cosy murder de Francis Groff, ici Christian Joosten nous offre un polar noir à ancrage régional (les Ardennes belges).
Ecrit à la première personne, on suit l'histoire de Guillaume Lavallée, flic dont on retrouve la femme assassinée, dans une forêt. Pour la police, Lavallée est le coupable tout désigné.
L'écriture est directe et sans fioritures, le chapitre d'ouverture est particulièrement réussi par l'ambiance qu'il pose en quelques mots, et au fil des pages (peu nombreuses), Lavallée nous raconte sa sombre histoire jusqu'à sa conclusion tout en gris. C'est d'ailleurs cette conclusion qui m'a le plus déçu et laissé un tantinet perplexe, mais en expliquer les raisons reviendrait à spoiler l'histoire...

Un bon polar régional que nous propose les éditions Weyrich qui continuent leur bon travail de promotion du policier made in Belgium.
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"C'est du belge."
On abat rarement une lecture d'une traite pour s'en débarrasser, on est bien d'accord ? Lu d'une traite, donc, ce premier roman de Christian Joosten dans la collection Noir Corbeau (polars 100 % belges), aux Editions Weyrich.
L'histoire se passe à Vresse-sur-Semois où la police locale retrouve le cadavre d'une femme enterré dans les bois. Et pas n'importe quelle femme : celle d'un flic toujours en poste au village. S'ensuit l'enquête, les recoupements, les histoires du village, mêlées à celle du tabac, des collègues, des amours d'enfance. Dans le style de "la trêve".
Les personnages ne sont pas fous fous folichons et le décor est parfois glauque comme la traversée d'une forêt d'épineux en plein mois de janvier. Mais cela n'empêche aucunement de poursuivre.
Chouette moment lecture.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'était un type du coin, un taiseux, quelqu'un chez qui, à la place de la conversation, on se regardait boire le café ou la goutte au son de l'horloge murale.
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La qualité d'un bon acteur se calcule aux secondes de silence une fois la fin de l'histoire racontée.
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[...]les silences ou les murmures sont parfois bien plus cruels qu'une bonne engueulade.
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Vaut mieux se taire parfois plutôt que de réveiller les morts.
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Quand un flic raconte un mensonge, même la vérité a des doutes.
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Videos de Christian Joosten (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Joosten
Guillaume Lavallée, ancien commissaire de police à Vresse-sur-Semois où son rôle équivoque en a fait un héros, a tout de même dû prendre sa pension quelque peu anticipativement. Le voilà recherchant l'anonymat d'une grande ville à Charleroi. Malgré lui, il va se retrouver mêlé à une affaire criminelle...
Christian Joosten, l'auteur, répond aux questions sournoises d'Antonio Ponte pour la chaîne YouTube "Avez-vous lu ?" dans cette version intégrale de l'interview.
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