Dans un futur indéterminé, l'espèce humaine a été presque entièrement décimée par un cataclysme et les animaux marins vivent paisiblement dans les océans, sans craindre d'être attaqués par des pêcheurs.
Jusqu'au jour où
Badalona, une jeune baleine, aperçoit un feu sur la plage : les hommes seraient-ils revenus ? Ce feu est en effet le signe de la présence d'hommes, membres d'une tribu qui a enfin retrouvé le chemin de l'océan, source de nourriture inépuisable.
Le vieux Cédros, alors chef de la tribu, était parti seul en éclaireur au sommet d'une montagne pour tenter de trouver un chemin vers l'océan. Cédros l'a bien trouvé, mais en est revenu aveugle, aidé par Aran, un jeune étranger, qui l'avait suivi dans son ascension.
Aran, jeune homme à la peau blanche, aux cheveux roux et aux yeux verts, est très différent physiquement des membres de la tribu, qui eux ont la peau noire. Il leur paraît d'autant plus étrange qu'il arrive seul, comme sorti de nulle part, et détient un pouvoir qu'ils n'ont pas : il sait allumer un feu.
Nous suivons alors l'histoire de
Badalona et d'Aran, dit « le Roux », tous deux très différents du reste de leur groupe et dont la sensibilité, l'intelligence et la liberté vont bousculer les certitudes et les préjugés de leurs congénères, jusqu'au dénouement final où les hommes comme les cétacés devront prendre des décisions cruciales pour leur avenir commun.
Un joli roman plein de poésie, sur la différence, le respect des autres et la possibilité de cohabiter en harmonie. La narration est bien menée, alternant successivement le point de vue des cétacés et celui des hommes, chapitre après chapitre. Elle s'accompagne d'une illustration des personnages de
Badalona et Aran qui apparaissent de plus en plus gros à chaque début de chapitre, comme de plus en plus proches, jusqu'à se rejoindre pour les derniers chapitres.
Badalona est publié aux éditions le muscadier, dans la collection place du marché, qui souhaite proposer des textes pour accompagner les enfants de 10-12 ans à développer leur esprit critique. le pari me semble gagné avec
Badalona.
Dommage que la couverture ne soit pas plus engageante pour le public visé.