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EAN : 9791022608893
240 pages
Editions Métailié (29/08/2019)
3.55/5   19 notes
Résumé :
Edmundo Galeano a 25 ans, il a parcouru le monde, participé à une mission humanitaire et est revenu dans la maison paternelle avec une main estropiée. Il est revenu pour écrire et passe ses jours à essayer d’élaborer littérairement son témoignage. Un roman qui expliquera le monde et l’empêchera de courir à sa perte.

Sa famille passe par une série de vicissitudes économiques qui mettent en danger la maison familiale, refuge de tous. Il y a l’aîné qui a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Edmundo, 27 ans, le cadet de la famille Galeano, a roulé sa bosse dans les recoins déshérités de la planète. Lors de sa dernière mission humanitaire, dans un camp de réfugiés quelque part en Afrique, sa main droite a été accidentellement mutilée. Aujourd'hui, de retour à Lisbonne dans la maison familiale, il n'a "qu'une seule prétention, écrire un livre pour avertir l'Humanité qu'elle doit protéger son destin, car elle est seule dans L Univers, et L Univers est aussi insensible que les étoiles qui naissent, brillent pendant des milliards d'années puis se referment sur elles-mêmes, remplacées par des dépôts de cendres et des matières si denses que nos calculs humains n'ont pas assez de chiffres pour les calculer. Qui, au sein de ce mystère gigantesque, se souciera de nous ? C'est pour la survie de l'Humanité, pas pour la nôtre en particulier, mon père, mes frères, mes neveux, que je vais écrire ce livre". Mais dans la maison du Largo do Corpo Santo, les autres membres de sa famille sont confrontés à des préoccupations bien plus terre à terre et urgentes. La fortune familiale a été investie dans un projet ambitieux mais bloqué depuis des lustres par l'administration. le train de vie des uns et des autres s'en ressent, l'un qui doit vendre son cheval et ses beaux costumes, l'autre qui ne peut plus payer son loyer et revient s'installer dans la maison paternelle avec femme et futur enfant, la soeur divorcée dont l'agence de voyage est en faillite et qui revient elle aussi avec son fils pour s'occuper de la vieille tante Titi, aujourd'hui infirme mais qui a voué sa vie à s'occuper de ses neveux.
Lorsque l'administration se réveille enfin et rejette le projet, c'est le drame. Edmundo, qui jusque là observait ces petits tracas du quotidien avec un détachement un brin condescendant, comprend que son projet littéraire grandiose est affecté par cette réalité triviale qui l'empêche d'écrire : "Le cas de sa soeur lui révélait, en somme, l'existence d'un monde qu'il ignorait, une trame humaine qui lui avait toujours échappé et qu'il voulait à présent récupérer. [...] Il connaissait l'impatience de la fuite, mais n'aurait su décrire le désespoir. Il connaissait la faim et le manque des choses les plus élémentaires, mais il n'avait pas éprouvé personnellement les symptômes de la faim. [...] Il n'avait été attentif qu'à une partie de la condition humaine. Sans en avoir une connaissance plus intime, il se risquait à imaginer des êtres en carton-pâte qui bougeaient, comme dans les dessins animés, sans pour autant parvenir à toucher les esprits. A présent, oui, à cause de l'adversité qui s'était abattue sur la maison du Largo do Corpo Santo, il commençait à connaître un peu le coeur humain. le coeur humain qui bat dans la poitrine des hommes, que l'on soit en paix, en guerre ou en transhumance". Il réalise que la vulnérabilité de la Terre est indissociable de celle de sa famille et de la condition humaine.
"Estuaire" est un roman choral qui retrace, à travers les voix d'Edmundo et de ses quatre frères et soeur, l'histoire récente de la famille Galeano et du projet avorté. Dans un style ample et parfois lyrique, légèrement teinté de fantastique, ce roman, tourné vers le futur, parle aussi des conséquences d'une passion amoureuse et de la complexité de la création littéraire. En ce qui me concerne, ce fut une belle découverte de cette grande dame des lettres portugaises qu'est Lídia Jorge.
En partenariat avec les Editions Métailié.
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Ce que j'ai ressenti:

💙Un Souffle de turbulences…

La famille Galeo connaît des jours nuageux et sombres. Dans la maison de leur enfance, la maison du Largo do Corpo Santo, ils se retrouvent, tous. Joâo. Silvio. Edmundo. Charlotte. David, Titi. Manuel. Un peu par dépit, beaucoup par commodité, mais surtout, dans le malheur d'un quotidien qu'il faut réévaluer à l'aube de la ruine familiale. Et forcément, ça crée des tensions pour les espaces de vies. Mais chacun, imagine un avenir radieux, auprès des siens, avec si possible, des petits bonheurs privés à atteindre, tout en faisant parti d'un tout. de la cellule familiale, de la vie en communauté, avec la beauté du paysage et des rêves-embruns, Lídia Jorge nous offre un roman choral sublime.

Là où il y avait des hommes, il y avait des perfidies, les perfidies étaient les fils de la toile d'araignée qui se tisse entre les hommes.

🔵 Et dans une sphère bleue…

Edmundo Galeano a une envie étourdissante d'écrire. D'écrire un livre. D'écrire « le » livre. Avec cette folle audace en tête et la main mutilée fort impatiente, il regarde grossir une sphère bleue plutôt que sa famille…Il sent jaillir cette boule bleue en lui et l'entourer plus haut dans ses ambitions. Son foyer subissant multiples tempêtes pourtant, lui, il continue de chercher l'inspiration et l'appelle de toutes ses forces…Et à force d'écriture et d'introspection, il touche son rêve de ses doigts…

Lídia Jorge raconte la beauté ensoleillée de l'écriture créative, l'envie tenace de prendre la plume, les flux d'ardeur et de désespoir face au projet d'un livre à travers son personnage et c'est sublime. le coeur de l'intention d'écriture. Tout en racontant, les peines de cette famille, elle nous démontre que c'est dans le quotidien parfois, qu'on peut puiser les idées, qu'on peut trouver avec un oeil attentif, la richesse d'une belle histoire. J'ai adoré sa sensibilité d'écrivaine, sa façon de décrire avec des images fortes ou dans le plus infime détail, l'énergie qu'il faut déployer pour se dépasser avec la littérature.

La beauté. il savait qu'il devrait conquérir la beauté pour que son livre apporte une leçon. Ce qui lui semblait facile.

🌊Une ode à la mer…

Entre fleuve et océan, Estuaire est un roman qui t'embarque par sa beauté et son intensité. La plume de Lídia Jorge est puissante, suggestive, alarmante, poétique. Il y avait de la douceur dans les mots et puis d'un coup, des impacts tonitruants. J'ai adoré. Parce que c'était la vie avec ses coups durs, parce que c'était la mer avec sa magnificence , parce que c'était vrai, sincère dans chaque mot.

Les hommes devaient ficher la paix à la mer, la mer et ses fonds et ses abîmes, ses jardins secrets, ses nappes d'algues, ses créatures d'une infinie variété, son eau pure avec sa pointe de sel.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Après un accident qui lui a coûté la main, alors qu'il était en mission humanitaire, Edmundo rentre à la maison familiale, bien décidé à écrire un roman rendant compte notamment de ses expériences pour mieux expliquer ce qui l'entoure, lui qui a vadrouillé aux quatre coins du monde. Ce retour en famille signe le retour à une certaine forme de chaos, puisqu'il n'est pas le seul dans l'obligation de rentrer au nid, frères et soeur revenant, eux aussi, progressivement, chez le père, en raison d'une ruine générale causée par un mauvais concours de circonstances.

Le retour à l'estuaire, que l'on suppose être celui de Lisbonne, est ainsi le retour aux sources, en partie douloureuses - et la suite du récit renforcera, encore davantage, cette douleur -, qui permettra d'esquisser le processus de création littéraire, tout aussi chaotique que la famille qui l'entoure, d'Edmundo, qui cherche, tant bien que mal, à commencer à se raconter, à raconter le monde, en étant parasité tant par les souvenirs, plus ou moins récents, que par le présent qui l'encercle, l'oppresse, l'étouffe.

C'est un superbe roman choral que nous propose Lidia Jorge, sinuant entre un présent, un passé, un futur qui ne demandent qu'à prendre corps, qu'à rompre avec le chaos qui les empêche de s'épanouir, qui rend ainsi compte de la difficulté même de la création littéraire, de la re-création de soi à travers elle. C'était la première fois que je lisais l'autrice portugaise, je la relirai bien volontiers sous peu. Prochaine étape, Misericordia, son dernier ouvrage publié, déjà dans ma PAL.
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« À propos des livres, voyons voir. Aujourd'hui le monde s'en passe. Ils sont encombrants, lourds, prennent la place que doivent occuper les choses utiles. En plus ils sont difficiles à comprendre et longs à digérer. Mais si les livres, tous autant qu'ils sont, ont ces inconvénients, un livre qui annonce la fin du monde est forcément aussi inutile qu'imbuvable. »

Ce jugement tranché est celui d'une vague connaissance d'Edmundo Galeano, rencontré tard dans la nuit avec d'autres amateurs de musique rock et pour lesquels tout peut être dit dans les quelques lignes d'un titre des « Ecraseurs de citrouille » ou des « Vierges de fer ».

Car Edmundo, qui est revenu d'Afrique blessé grièvement à la main droite, est porté par sa volonté d'écrire malgré tout un roman total de ce qu'il y a vécu. Il travaillait dans un camp de réfugiés de la corne de l'Afrique, comme humanitaire. Et ce qu'il y a vu l'a déconnecté de la vie qu'il retrouve au Portugal.

Edmundo est revenu vivre dans la maison familiale, située Largo do Corpo Santo à Lisbonne, en bordure de l'estuaire du Tage. Il est le plus jeune des cinq enfants de Manuel Galeano, un petit armateur, veuf, qui a connu bien des vicissitudes et dont les deux derniers bateaux sont bloqués au Sénégal, pour des raisons de conformité. Ses frères et soeur ne sont pas mieux lotis qu'Edmundo, même si ce sont chacun pour des raisons bien différentes. La soeur de Manuel, Tatiana, dite « Titi » a élevé ces enfants. Elle vit toujours dans cette grande maison, mais elle aussi décline inexorablement.

C'est un roman d'atmosphère que cet « Estuaire », malgré ses personnages variés et attachants qui pourraient faire penser plutôt à un roman choral. La proximité de l'eau, que ce soit celle du Tage ou celle de l'océan, est omniprésente. Edmundo fera « ses gammes » d'écrivain tout d'abord en recopiant (et en mémorisant) « Ode maritime » de Fernando Pessoa. Et sur les conseils de Titi, en s'attaquant ensuite à l'Iliade. C'est vrai que des rivalités, il n'en manque pas au sein de cette famille…
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Estuaire
Lídia Jorge 2018
roman traduit du portuguais par Marie-Hélène Piwnik
Métaillié, 236p, 2019



Lidia Jorge, née en 46 dans le Sud du Portugal, l'Algarve, est un grand nom, pas seulement de la littérature lusophone. Son ambition littéraire intimide, elle écarte toute frivolité, elle veut faire réfléchir. J'ai lu un ou deux livres d'elle. Je me souviens d'un titre :Le vent qui siffle dans les grues, et d'une certaine déception que le livre m'avait laissé. J'ai dû en lire un autre, où le personnage de la narratrice m'avait impressionnée, une femme qui a un accident de voiture et qui retrace sa vie très particulière avant qu'on ne la découvre dans son auto quasi morte. Je ne me rappelle plus le titre. C'est dire s'il est difficile de parler de l'auteure.
J'ai lu Estuaire parce qu'on en disait du bien, et pour que je me fasse une idée plus précise de la grande romancière, couronnée de nombreux et grands prix.

On n'entre pas si facilement dans ce livre. C'est l'histoire d'une famille d'armateurs, les Galeano, ruinée à cause d'un contrat périlleux, et rejeté par l'état, et qui se regroupe dans la maison paternelle, de cinq étages, et cossue, située à Lisbonne, sur les bords du Tage. La fratrie est grande, quatre garçons et une fille, placée en troisième position. Les deux aînés ont suivi les traces de leur père. le troisième fils, imbu de ses mérites, fait vivre la famille, semble-t-il, en louant des habitations aux clandestins, le dernier, Edmundo, 27 ans, de 15 ans plus jeune que l'aîné, revient d'une mission humanitaire au Kénya avec une main mutilée, et il projette d'écrire « un livre immense, qui évoquerait la transition du temps de la Terre au sein de l'Univers ». Il refuse toute histoire banale, des personnages dont il connaîtrait les originaux. Il veut quelque chose d'ambitieux et de neuf. Il se place sous le parrainage de l'Iliade, et de Pessoa, et de son Ode maritime, et se concentre sur sa petite sphère bleue contenant virtuellement son livre, en « imaginant qu'il écrivait pour l'éternité sur une feuille de papier de soie ». Il en a « Marre ! de ne pouvoir agir en accord avec [m]es délires ». Il paraît être étranger à sa famille, lui qui déjà était parti loin et dans une autre direction, mais la mort de son père, qui répétait que tout est à sa place, et les révélations de sa soeur feront qu'il se rapprochera des siens et que son livre portera sur les drames de la famille, puisqu'il aura compris que ceux-là touchent directement à ce qu'il est. Cette famille comprend un membre de plus, la tante Titi, la soeur du père, venue vivre avec eux à la mort de la mère survenue trois mois après la naissance du dernier, qui possède une bibliothèque de 7000 livres, et qui peut être de conseils utiles et sincères pour l'aspirant-écrivain, à qui elle avait recommandé la lecture d'Homère. Mais elle ne parle plus, et l'avant-dernier des frères veut qu'elle lui cède ce qu'on appelle la suite, à savoir trois pièces, pour s'y installer avec sa femme enceinte, une pute russe. Ce passage sordide est égayé par le petit os de la main droite de Titi qui dit : Non, non, je refuse d'abandonner ma place.
Les personnages ne sont pas sympathiques, le deuxième fils cependant attirant l'intérêt avec son affection pour son cheval nommé Immortel, et qui se fait escroquer par deux maquignons gitans qui « mériteraient le premier prix de dissimulation et tromperie. Ils feraient tous d'excellents avocats s'ils avaient fait des études de droit ». La fille, Charlotte, est attachante, qui croit en l'amour, capable de choses surprenantes, et dont l'arme est la nudité. Elle a connu une histoire sentimentale extraordinaire et dramatique avec un homme qui sauvait les poissons, mais débordait d'ambition, et que ses frères naturellement avaient vue d'un mauvais oeil. Charlotte s'interroge sur la coïncidence des mots et des mondes, et sait qu'il y a des mondes plus vastes que les mots. En attendant, elle a fait voeu, en guise d e vengeance, d'un silence absolu opposé à l'amant qui a trahi.
On ne saura pas trop la teneur du contrat. On tiendra, grâce au roman choral, des bribes de la vie passée. On pressent que le benjamin, comme s'il était un estuaire, trouvera un bout de solution au problème de la famille. On pourrait lui appliquer cette phrase du roman : La vie n'est complète que si, quand nous mourons, nous sentons que nous avons acquis la connaissance suffisante pour naître à nouveau.On n'échappera pas aux alertes écologiques, le plastique dans la mer, la marée noire. On humera l'air de Lisbonne et les senteurs du Tage, mais peu, car le livre placerait presque dans un huis-clos, que l'ambiance familiale rétrécit encore. Pourtant on en sort de cet enfermement, en jetant une bouteille à la mer, en recherchant le cheval, en suivant la sphère bleue de l'idéal, en s'éprenant d'une baleine solitaire. La sorcellerie, le merveilleux, voire le fantastique, mais aussi la beauté de la terre, croisent un réel sombre, frappé par la crise, pour lequel les politiques ne peuvent pas grand-chose.
La construction du livre est intéressante, formé de paragraphes séparés par un paragraphe d'une ligne qui peut servir de titre.
Je le savais : il est difficile de parler de Lídia Jorge et de ses livres. J'en lirai un autre.
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critiques presse (1)
LeMonde
17 octobre 2019
Dans une maison bourgeoise face au Tage, une famille ruinée : chacun à sa façon pressent qu’il n’a plus d’avenir. La grande romancière portugaise, au plus près de ses personnages, touche au cœur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite il lui avait demandé: "Si vous aviez tous les pouvoirs du monde et que la mer pouvait parler, que vous demanderait la mer?" Elle avait répondu: "La mer me demanderait de dire aux hommes de lui ficher la paix". (…) Parfois, lorsqu'il se penchait sur les problèmes du droit de la mer, il pensait que la création de ce droit n'aurait pas dû revenir à la société - voilà ce qu'avait déclaré le ramasseur improvisé de sacs plastique. "Nous ne sommes pas maîtres de la mer pour la diviser, la posséder, la partager, la scruter, nous faire la guerre les uns aux autres à cause d'elle, puisqu'elle est une entité indépendante, un don de la vie terrestre qui devrait revenir à tous et être pour tous sacré. Mais non. Bien au contraire, ouvertement et de manière irresponsable, nous l'empoisonnons sans pitié", disait-il, le sixième jour, en discutant avec elle assis dans le sable.
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Pourquoi ne se débarrassait-il pas de ce rêve de créer un objet qui puisse servir les autres à partir d'exemples dépeints au nom de la beauté? Pourquoi avait-il la nostalgie d'un temps qui était à la fois temps présent, futur et passé, la somme de ces trois temps associés et, dans l'impossibilité de les réunir sur le papier en une seule page, en un seul instant, pourquoi avait-il besoin d'écrire une histoire complète avec des temps différents? Pourquoi ne parvenait-il pas à cesser de penser que son livre, s'il l'écrivait un jour, ne serait pas d'une seule page, mais très long, comme ceux d'autrefois, et divisé en trois longues parties? Pour quelles raisons les événements de la vie quotidienne frappaient-ils à sa porte avec une telle intensité t se mettait-il, lui, à dessiner des lettres soigneusement, sur papier ordinaire, comme s'il les dessinait sur le papier de soie sur lequel, dans son imagination, son livre serait écrit?
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La beauté. il savait qu'il devrait conquérir la beauté pour que son livre apporte une leçon. Ce qui lui semblait facile.
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Parlez, parlez, Titi, car ces lignes ont besoin de musique, ont besoin d'un orchestre au complet, avec un amplificateur de son de deux cent watts, tandis que vos livres, Titi, ces petites boîtes en carton qui tapissent votre bibliothèque, renferment un orchestre entier, ils ont une chanson collée aux mots eux-mêmes, la musique naît de leur propre silence et ils se suffisent à eux-mêmes.
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Pour quelle raison la vie rêvée était-elle si légère, et la vie vécue si lourde ? L’imagination si diaphane, la concrétisation si grossière ? Se demanda Edmundo Galeano, les yeux remplis de tristesse. Ce même contraste apparaissait entre les images qui défilaient à la surface de la sphère de feu pâle, fascinantes et cohérentes, élaborées et parfaites, articulées entre elles comme un tout avant que les mots ne s’articulent, et qui, une fois concrètement prononcées, perdaient aussitôt une partie de leur éclat. Elles en perdaient encore davantage au moment où sa main droite commençait à traduire ses mots par écrit, comme si l’acte de les dessiner impliquait une déconvenue jouée à l’avance. Une déception que l’on devrait apprendre à contrôler avec le temps, pensa-t-il.
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