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Critique de Acerola13


Petit bouquin d'un peu plus d'une centaine de pages, Les Hauts plateaux nous emporte aux confins de la République démocratique du Congo et à ses frontières avec le Rwanda voisin.

C'est la première fois que je lis un auteur belge sur le thème de l'Afrique, et a fortiori du Congo ; le livre semblait d'emblée prometteur : une jeune femme voyageant dans cette région très instable m'intriguant beaucoup...

Lieve Joris nous livre ici une sorte de journal de voyage autobiographique, alternant entre récits de ses journées de marche à travers les montagnes, et de ses quelques séjours dans des bourgades un peu perdues, ses réflexions sur le monde qui l'entoure et ses pensées vers sa mère, dont la mort l'a profondément marquée...Mais dont le sujet est amené de manière surprenante dans le récit, sans que l'on comprenne véritablement le lien avec les évènements qui y sont contés.

Au fur et à mesure de la lecture s'installe finalement une sorte de malaise : si certaines observations sont intéressantes et pertinentes pour quiconque s'intéresse à cette région, notamment sur les différentes ethnies qui y vivent, les moeurs et coutumes faisant peu de place à la femme, et l'atmosphère de conflit qui règne entre différentes milices congolaises, mais aussi entre Rwandais et Congolais, dont on ne connait plus très bien la nationalité au vu de la frontière mainte fois traversée tantôt pour fuir Mobutu, le génocide ou pour reconquérir un territoire, on ne parvient pas à éprouver de l'empathie pour la narratrice, qui nous conte tout cela avec un détachement étonnant et une grande froideur, que je qualifierais même parfois d'hostilité envers ce et ceux qui l'entourent. On passe donc de son désir un peu fou d'atteindre les hauts plateaux à une sorte de mépris qu'elle ne peut s'empêcher d'éprouver devant l'ignorance et la naïveté des personnes qu'elle rencontre, que ce soit sur les sujets de la religion ou du rôle de la femme dans la société. Un peu comme si l'auteur avait été prise entre la tolérance que l'on se doit observer envers des cultures qui nous sont différentes et des pays que l'on visite, et son besoin de se comporter en femme occidentale et libre, qui peut s'affranchir de l'opinion sociale.

J'en garde une impression très mitigée : à lire si le Congo vous passionne, sauvez-vous si vous préférez les bouquins un peu plus positifs sur leur contenu.
Au-delà des ces remarques, ce livre est bien écrit et se lit très rapidement du fait de sa petite taille, heureusement peut-être !
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