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EAN : 9782848763873
331 pages
Philippe Rey (06/03/2014)
3.44/5   8 notes
Résumé :
« Vous n’échapperez pas au bonheur », affirme, en gros, Unni, adolescent des années 1980 fasciné par les délires collectifs, avant de sauter du toit de son immeuble d’une cité de Madras.
Pourquoi ce suicide ? Telle est la quête – l’enquête – de son père, écrivain raté, ivrogne et néanmoins journaliste d’investigation. À travers des monceaux de vignettes, de planches, de bandes dessinées réalisées par son fils, par le biais de témoignages de ses anciens camara... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Madras (actuellement Chennai), 1987. Une communauté chrétienne tamoule. En son sein, une famille vivant dans la pauvreté. Un père qui boit, une mère qui délire, un fils étrangement préoccupé par la philosophie. Seul le plus jeune fils semble "normal". Il y a trois ans, cependant, le fils aîné s'est suicidé. Bien que personne ne puisse ou ne veuille lui dire pourquoi, le père continue à interroger tous les amis et connaissances du garçon. Surtout maintenant, trois ans plus tard, alors qu'un autre élément inconnu a été ajouté.


Les points positifs :
1. le livre se déroule dans une communauté tamoule à Madras, en 1987. L'auteur y a vécu lui-même et décrit bien Madras et le comportement de ses habitants. Malheureusement, les descriptions de Madras disparaissent très vite du livre, et seul le comportement des gens demeure.

2. Très positif : tout au long du livre, même dans les passages ennuyeux, l'auteur dénonce la façon dont les femmes sont mal traitées en Inde : elle est un objet sexuel pour l'homme qui commet constamment des abus sexuels, et le viol arrive tout le temps. C'est très actuel, même aujourd'hui, c'est un énorme problème en Inde.

3. Nous avons une bonne idée de la façon dont une famille tamoule pauvre survit à Madras, dans la misère.

4. L'auteur fait le lien entre la quête philosophique de certains personnages et les neurosciences. Cela se produit également dans la physique théorique réelle, où l'on collabore avec des neurochirurgiens. C'est agréable de voir que cela est repris dans la fiction.


Les points négatifs :
1. il y a de longs passages ennuyeux où l'histoire ne progresse pas, on a l'impression de lire la même chose à chaque page, des chapitres entiers. J'ai trouvé étrange qu'à la fin du livre, l'auteur remercie sa fille d'avoir ralenti le roman. L'auteur n'aurait pas dû l'écouter !

2. Mauvaise structure de l'histoire : lorsque les révélations arrivent, elles arrivent de façon très directe, brutale : des personnes qui n'avaient rien dit jusque là viennent soudainement raconter leur histoire, et c'est tout.

3. Dans les critiques, l'humour noir de ce livre est loué, mais je n'ai jamais pu rire de ces soi-disant blagues. Je ne pouvais pas non plus éprouver d'empathie pour les personnages. Il était intéressant de savoir comment une famille pauvre et misérable survit dans une communauté tamoule en Inde, mais les personnages eux-mêmes n'ont pas réussi à me captiver.

4. Même si la neuropsychiatrie est abordée, la quête philosophique du père et du fils, qui est en même temps une quête psychologique, a un énorme retard sur ce que l'on savait en matière de philosophie théorique quand le livre a été publié. Par exemple, il est inexact, et c'est pourtant affirmé tout au long du livre, qu'une idée devient une illusion dès que deux personnes y croient. Toute croyance est une illusion. Si une seule personne croit en une idée, il s'agit également d'une illusion.
Le livre n'est pas seulement philosophiquement inexact, il est aussi écrit de manière très chaotique, avec des comparaisons farfelues.


Finalement, je ne recommande pas ce livre.


Ce qui suit (et que je masque) ne dévoile pas vraiment quelque chose sur l'intrigue, mais parle du thème de l'histoire.


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Manu Joseph avait d'emblée pris une place de choix parmi les romanciers indiens avec Les savants. Avec son titre énigmatique, son deuxième livre : le bonheur illicite des autres, promettait beaucoup. Il commence bien d'ailleurs avec la quête d'un père qui, trois ans après le suicide inexplicable de son fils, un garçon de 17 ans talentueux auteur de BD, cherche la vérité. Il enquête, interroge tous ceux qui ont côtoyé ce jeune homme à part, dont le geste reste cependant incompréhensible. le père boit, la mère divague. Au-delà du thème du deuil, Joseph questionne sur le sens de la vie. Bien que parfois saupoudré d'humour noir, l'exercice se révèle à la longue répétitif d'autant qu'on se doute qu'aucune réponse satisfaisante n'émergera pour donner une signification à cette tragédie. Trop long et d'une certaine façon nihiliste et vaine dans sa recherche, le bonheur illicite des autres est une lecture sombre qui perd de sa force au fil des pages faute d'un "montage" plus dynamique et resserré.
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Unni Chacko croit donc que les êtres humains ont une prédisposition génétique à être heureux/à être manipulés pour y croire...
Et pourtant... il se suicide...
Le Bonheur illicite des autres commence trois ans après sa mort, alors qu'il aurait eu vingt ans, et que son père reçoit un courrier qu'il voit comme un indice, et raconte la quête désespérée de cet homme, journaliste et écrivain raté, pour comprendre ce geste, défaire les noeuds, obstinément.
Comprendre le choix de ce fils, précoce, talentueux, dessinateur de BD, doté d'une grande force de persuasion, à l'avenir prometteur.
Mais un fils aux multiples parts d'ombres que son père va découvrir à force de creuser, scruter ses dessins, frapper aux portes, peler les multiples couches de sa personnalité...
Et ce faisant, Ousep Chacko croise la route de divers personnages, dessinateurs, neuroscientifique, religieuse mutique, un "cadavre", une voisine-ancienne amoureuse, et une foule d'autres personnages, parfois grâves mais aussi amusants.

Pendant ce temps, la famille Chacko sombre, marquée par ce deuil et rongée par la misère.
Ils se trouvent rejetés par le voisinage, Ousep se noyant dans l'alcool, et Mariamma, la mère, atteinte d'une sorte de folie-haine provoquée par un évènement de son enfance, perdant de plus pied.
Et, Thoma, le fils, qui, dans cette famille dysfonctionnelle, entre une mère moitié folle et un père alcolique, cherche à savoir comment être le petit frère survivant?
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Le père d'Unni Chacko ne renonce pas, trois ans après, à comprendre pourquoi son fils est rentré un jour chez lui pour sauter du toit et se donner la mort. Il avait dix-sept, réalisait avec talent des bandes dessinées, était ami avec la fille de leurs voisins, et meneur d'un petit groupe de jeunes du lycée. Au travers des portraits et de la vie quotidienne de son père, journaliste raté, de sa mère, femme à la santé psychique fragile, de son petit frère Thoma, de ses voisins et amis, c'est le panorama de la vie à Madras dans les années 80 qui se dévoile sous les yeux du lecteur. Entre cynisme et dérision, l'auteur tire un peu sur tout ce qui bouge, rien n'échappe à ses piques !
On pourrait résumer en disant qu'il traite de la philosophie, de la question du sens de la vie, dans une version indienne qui n'est pas exempte d'humour. le thème de la folie individuelle ainsi que du délire collectif s'y ajoutent. Pour conclure , c'est un roman original, qui ne se dévoile pas du premier coup, et peut sembler tirer un peu en longueur mais qui vaut la peine d'être découvert. Surtout si vous avez un faible pour la littérature indienne !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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critiques presse (1)
LaPresse
24 octobre 2014
Une chose est sûre: le bonheur s'impose à la lecture de ces savoureuses trois cents et quelques pages.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(j'ai lu le livre en néerlandais. Ci-dessous ma traduction personnelle)

Même une visite au salon de coiffure de l'école est une forme d'humiliation. Le barbier de Saint-Antoine, qui a une photo de Saint-Antoine avec un crâne chauve sur son enseigne, a reçu l'ordre du prêtre de couper les cheveux de Thoma gratuitement. L'homme fait donc toujours attendre Thoma pendant plus d'une heure pendant qu'il coupe les personnes qui arrivent après lui. Ce n'est que lorsqu'il n'y a pas de client payant en vue que l'homme demande à Thoma de prendre place sur sa chaise pivotante. Il ne donne jamais à Thoma un tablier blanc, ne lui masse jamais la tête comme il le fait pour les autres, et ne brandit jamais un miroir derrière lui pour montrer ses cheveux coupés de tous les côtés. Et quand il a terminé, Thoma doit se tenir devant lui et le coiffeur frappe violemment et à plusieurs reprises avec une serviette, comme s'il ne faisait que de faire tomber de la poussière de lui.
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- Un jour il m'a dit que l'alcool le plus fort du monde se trouvait au Kerala. Il disait qu'on l'appelait "Jésus-Christ".
- Pourquoi l'appelle-t-on "Jésus-Christ" ?
- Quand on le boit, on ne se relève que le troisième jour.
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Sai pousse un long soupir, bouge : d’un geste exagéré, il met les deux mains en visière pour signifier qu’il tente de deviner le numéro du bus à l’approche. Il transparaît que ce n’est pas le sien et il arbore un nouveau geste théâtral, exprimant son désarroi. Madras regorge de mauvais acteurs. C’est un point que les historiens ne notent jamais : la ville est pleine de cabotins. Le bus arrive, bondé, déverse un essaim de grêles jeunes gens mal nourris qui n’auraient jamais vécu aussi longtemps sans les vaccins gratuits.
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(J'ai lu le livre en néerlandais. Voici ma traduction personnelle d'un passage.)

Alors que s'est-il passé le jour de la mort d'Unni ? Il a achevé les dessins d'une bande dessinée, les a envoyée à quelqu'un, est allé quelque part et y est resté pendant trois ou quatre heures, s'est fait couper les cheveux au St. Anthony's Hair Stylists à midi, comme l'a confirmé le coiffeur. Il est rentré chez lui, a joué au cricket pendant un moment, a monté les escaliers, et vingt minutes plus tard il a décidé qu'il voulait mourir ?
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Video de Manu Joseph (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manu Joseph
Most Indian writers make guesses about poor and weak: Manu Joseph In this interview, writer-journalist Manu Joseph opens up his views on satire and sarcasm, activists and their moral refuge and the perceived insensitivity in his writings. Sous-titres en anglais
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