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Jean-Pierre Krémer (Traducteur)Alain Pozzuoli (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782842057138
79 pages
1001 Nuits (15/10/2002)
3.73/5   22 notes
Résumé :
Lady Margaret est une jeune fille orpheline de mère.
A la mort de son père fortuné, elle est placée chez son oncle et tuteur, le sinistre sir Arthur Tyrrell, qui a une réputation de meurtrier. A son arrivée dans sa nouvelle demeure, retirée, elle se lie immédiatement d'amitié avec sa cousine Emily. En revanche, elle ne cessera de nourrir méfiance et répulsion à l'égard de son cousin Edward, individu détestable qui cherche à la contraindre au mariage. Elle sou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cette nouvelle est la première oeuvre que je lis de l'auteur. Joseph Sheridan le Fanu est un précurseur du roman gothique et l'un des pères de la figure vampirique, il était donc très logiquement dans la liste des auteurs irlandais que je souhaitais lire.

C'est un bon point d'entrée. Comment ma cousine a été assassinée contient tous les éléments des oeuvres gothiques. Une vaste propriété isolée, des propriétaires à la réputation sinistre, un héros/une héroïne qui s'y rend alors que les habitants lui sont quasiment des inconnus. On y retrouve ce côté fin de règne, en relation avec la période transitoire que fut le XIXe siècle et le passage de flambeau entre la vieille noblesse sans le sou et la bourgeoisie triomphante.

L'histoire est simple mais bien ficelée. Margaret, notre narratrice, se retrouve la proie de son oncle et de son cousin qui comptent mettre la fin sur son héritage. Ambiance clause et angoissante, Sheridan le Fanu parvient à installer une atmosphère particulière en peu de pages. Il arrive parfaitement à nous faire sentir inquiets pour la pauvre Margaret, qui semble si fragile et isolée mais dont la résilience est remarquable.

Ce bon texte joue parfaitement son rôle. L'ambiance gothique inquiétante donne envie de lire les autres oeuvres de l'auteur. Les atmosphères sont bien rendues, les quelques personnages bien croqués... L'histoire est ingénieuse et pleine de suspense, elle parvient sans mal à nous captiver. Prochaine étape ? L'Oncle Silas !
Lien : https://lageekosophe.com/
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Je me suis replongée dans la littérature irlandaise avec cette nouvelle de le Fanu, que je connaissais simplement comme étant l'auteur de Carmilla. Dès le début du récit, nous savons déjà l'issue. En effet, le texte se présente comme la transcription (par qui ? le mystère n'est pas levé) du récit rétrospectif de la jeunesse de la comtesse D*. Restent à savoir comment les événements se sont déroulés.
Ce qui me frappe d'abord est l'absence de mère. Margaret n'a aucun souvenir de la sienne, celle d'Emily est décédée également. Les deux jeunes filles sont donc livrées à la merci des hommes, qu'ils soient leur père, leur oncle ou leur frère. Je n'éprouve guère de sympathie pour le père de Margaret. Sa piété, son sens du devoir, sa volonté de préserver son nom sont causes de la tragédie qui suivra. Margaret semble toujours vouloir dédouaner son père, sa douceur ne fait que renforcer l'incroyable aveuglement de celui-ci.
Margaret est isolée, toujours, durant son enfance, puis pendant l'année qu'elle passera chez son oncle - cette volonté de se tenir à l'écart du monde est un trait commun aux deux hommes. Qui dit isolement dit aussi enfermement. Margaret ne quitte la demeure de son enfance que pour être enfermée dans le domaine de Carrickleigh, à la merci du plan très bien conçu de son oncle et de son cousin. Les seuls issues qui s'offrent à elle sont le mariage avec son cousin ou la mort - ou bien le mariage puis la mort.
Sauf que la foi de Margaret la sauvera - mais elle n'épargnera pas son innocente cousine. Serait-ce une volonté de le Fanu, d'opposer le discours religieux hypocrite et efficace d'Arthur Tyrell contre la foi sincère et la volonté de rester sans tache de Margaret ? Quel serait alors le crime d'Emily, avoir été droguée par son père - ou avoir trop aimé sa jolie cousine, dont elle n'hésite pas à partager le lit, préfigurant ainsi Carmilla ?
Des zones d'ombre subsistent donc, et assure la complicité avec le lecteur qui sait comment se sont terminées les vies d'Arthur et d'Edward. Plus qu'une nouvelle fantastique, Comment ma cousine a été assasinée m'a fait penser à un conte de fée qui aurait mal tourné. Si j'en crois la postface, il réutilisera le thème de cette nouvelle treize ans plus tard, dans Uncle Silas.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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J'avais lu du même auteur, il y a quelques années "Carmilla", une histoire de deux jeunes filles, dont l'une dépérit mystérieusement quand sa meilleure amie lui rend visite. Au vu de la couverture et du résumé le lecteur actuel comprend rapidement que cette amie la vampirise, mais j'imagine qu'à l'époque de sa parution (1872) la nouvelle ait pu impressionner...
La narratrice n'est autre que la victime et le style est parfois un peu maladroit.

"Comment ma cousine a été assassinée" est assez différent. Pas de fantastique à proprement parler dans cette nouvelle, mais de l'effroi et du mystère. L'héroïne et narratrice est à nouveau une jeune fille à qui il arrive de bien grands malheurs. Orpheline de mère très tôt, la jeune fille est élevée par son père. Lorsque celui-ci décède à son tour, elle se retrouve confié à un oncle, qu'elle n'a jamais vu, mais qui a été accusé de meurtre autrefois...

L'atmosphère est vite étouffante, malgré l'amitié qui la lie à sa cousine, on sent le malheur inéluctable...
Dommage que le format de l'histoire précipite un peu les choses, mais Le Fanu reprendra le thème dans un roman "Uncle Silas", considéré comme son chef-d'oeuvre...
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Ce fut l'une des premières nouvelles parues de l'auteur, et cet ouvrage que je qualifierai de "mélodrame gothique victorien" de 79 pages est idéal pour découvrir l'oeuvre de Joseph Sheridan le Fanu qui, avec Mary Shelley, est l'un des précurseurs du genre gothique et d'horreur.
Nous plongeons dans un récit rétrospectif sur la vie de la jeune, douce et très pieuse Lady Margaret, et apprenons comment sa cousine Emily fut assassinée.
Margaret elle même, à la mort de son père, (bizarrement on ne parle pas de la mère de notre héroïne, quelle soit vivante ou non) est placée au domaine de Carrickleigh, chez son tuteur, un oncle banni de la haute société pour une suspicion de meurtre, mais lorsqu'elle rejette la proposition de mariage de son cousin, l'oncle adorable devient diabolique.
L'isolement et l'enfermement que subit Margaret sont déjà tellement révoltants, imaginez la suite... le mariage ou la mort !
Deux jeunes femmes livrées à la merci des hommes, la cousine Emily mourra et Margaret sera sauvée... par sa foi.
On peut voir dans ce premier roman des prémices de Carmilla, que l'auteur écrira plus tard, les deux jeunes femmes partagent le même lit.
L'histoire est somme toute assez prévisible, car les ficelles ne passent pas inaperçues, mais la lecture demeure intéressante, (bien que je l'ai moyennement appréciée), les frissons sont distillés quand il faut et la torture est psychologique, on retrouve ce même thème dans Oncle Silas du même auteur, oeuvre toute aussi sombre et noire qui sera écrite quelques années plus tard.
Noir c'est noir... J'enchaîne avec une lecture plus cool...
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette courte nouvelle.

L'écriture en est simple et si les sentiments de l'oncle et du cousin sont effrayants, et le suspense au sujet du sort de l'héroïne assez intense, il y a une demi-happy end !

Je ne pense pas qu'il y ait une morale quelconque à tirer de cela - l'héroïne a eu une bonne étoile, sans plus mais la plume de le Fanu court si vite et elle nous emporte dans un tourbillon d'émotions intenses pour Margaret.

Bien sûr les méchants sont punis et il y a quand même ce qu'on appelerait maintenant un dommage collatéral ! Pauvre Emily !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La porte du hall était ouverte, et j'entrai dans un vestibule obscur, mal éclairé, et n'y trouvai personne. Toutefois, je n'eus pas à attendre longtemps dans cette pénible situation ; avant que mon bagage eût été déposé dans la maison, et avant même que j'eusse enlevé ma cape et autres mitaines afin de pouvoir regarder plus à l'aise autour de moi, une jeune fille accourait d'un pas léger dans le hall, et m'embrassant avec chaleur et d'une façon quelque peu impétueuse, elle s'exclama :
"Ma chère cousine, ma chère Margaret, je suis si ravie, tellement essoufflée, on ne t'attendait pas avant dix heures ; mon père est quelque part dans les lieux, il ne doit pas être loin. James, Corney, allez avertir votre maître ; mon frère est rarement à la maison, en tout cas jamais à une heure raisonnable ; tu dois être si fatiguée, si épuisée, laisse-moi t'accompagner à ta chambre ; assurez-vous que les bagages de Lady Margaret sont tous montés ; tu dois t'étendre et te reposer. Deborah, monte du café à l'étage - on s'y rend par cet escalier ; nous sommes si ravis de te voir, tu ne peux savoir à quel point j'ai été seule ; que cet escalier est raide, n'est-ce pas ? Je suis si contente que tu sois venue - je pouvais à peine croire que tu allais venir pour de bon ; que tu as bien fait, chère Lady Margaret."
L'accueil de ma cousine trahissait une nature bonne, du ravissement et une sorte d'abandon dans ses manières qui me mit tout de suite à l'aise et me plaça aussitôt sur un pied d'intimité avec elle.
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Je perdis ma mère alors que j'étais jeune encore, et je ne garde nul souvenir d'elle, pas même le plus ténu. Suite à cette disparition mon éducation fut assurée par mon unique parent encore en vie. Il entreprit cette tâche avec l'attention particulière que la situation exigeait de lui. Mon instruction religieuse fut poursuivie avec un souci presque exagéré ; et, comme il se doit, j'avais les meilleurs maîtres pour me perfectionner dans tous les domaines que mon rang et mes biens semblaient exiger. Mon père était ce qu'on appelle un original, et sa façon de m'élever, quoique constamment bienveillante, était dictée moins par l'affection ou la tendresse que par un sens élevé et sans faille du devoir. En effet, je le voyais et lui parlais rarement, sauf aux heures des repas, et en de telles occasions, bien qu'il fût doux, il était ordinairement réservé et d'humeur sombre. Il passait ses heures de loisir, qui étaient nombreuses, soit dans son bureau, soit en promenades solitaires ; bref, il semblait ne prendre, dans ce qu'il fallait d'intérêt à mon bonheur ou à mon éducation, que ce que le respect consciencieux de son propre devoir semblait imposer.
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Mon oncle, Sir Arthur Tyrrell, était un homme gai et extravagant, et entre autres vices il s'adonnait au jeu à un degré dispendieux. Cette inclination malheureuse, même après que sa fortune en eut si gravement souffert qu'elle rendit impératif un train de vie réduit, ne cessa pourtant pas de l'absorber, presque à l'exclusion de tout autre activité. C'était, toutefois, un homme fier, ou plutôt vaniteux, et il ne pouvait pas se faire à l'idée que l'amoindrissement de ses revenus fût cause de triomphe pour ceux avec qui il avait joué par le passé. En conséquence, il ne fréquentait plus les lieux ruineux de sa dissipation, et il s'était retiré du monde des plaisirs, laissant sa coterie en découvrir de son mieux les raisons. Mais il n'abandonna toutefois pas son vice préféré : bien qu'il ne pût rendre un culte à sa grande divinité dans ces temples coûteux où jadis il avait sa place, il lui fut cependant tout à fait possible de s'entourer d'un nombre suffisant d'adorateurs de jeux de hasard pour parvenir à ses fins. Ainsi à Carrickleigh, qui était la résidence de mon oncle, il y avait toujours un ou plusieurs de ces visiteurs que j'ai décrits.
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Cette histoire de Pairie irlandaise a été écrite,autant que faire se peut, avec les mots mêmes employés par son "héroïne", feu la comtesse D*, et ainsi est racontée à la première personne.
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" Et ils dressent l'embuscade de leur propre
sang : ils sont à l'affût de la vie des leurs.
Tels sont les agissements de celui qui est âpre
au gain ; qui ôte la vie à celui qui la possède."
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Video de Joseph Sheridan Le Fanu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Sheridan Le Fanu
BANDE ANNONCE - "Carmilla" - LE FANU & MAZZANTI .BANDE ANNONCE - "Carmilla" - LE FANU & MAZZANTI Collection Métamorphose - Éditions Soleil EN LIBRAIRIE LE 8 OCTOBRE 2014 © ÉDITIONS SOLEIL / MAZZANTI À l?occasion du 200e anniversaire de la naissance de le Fanu, Isabella Mazzanti illustre de façon sensible, sombre et romantique « Carmilla », une ?uvre majeure de la littérature vampirique du XIXe siècle, métaphore implacable de l?amour interdit. Bram Stoker reconnaîtra plus tard la dette qu?il a envers son compatriote lors de la parution, en 1897, de « Dracula », roman devenu culte.
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