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sur 295 notes
Mars 1881. le quai gris et poussiéreux de la gare détonne avec les couleurs acidulées de la végétation et le bleu du ciel et de la mer. Dans quelques jours, Anna Alexandrovna Oulianova et sa famille vont retrouver Saint-Pétersbourg encore endormie sous le froid. Il est temps de fermer les portes et les fenêtres de l'hôtel particulier, au calme dans les hauts de Nice. Fini pour cette année les grandes réceptions, les robes enrichies de perles, les parures, les dorures, les rires, le champagne qui coule à flot. Un voyage de cinq jours les attend. Cinq longs jours enfermés dans des compartiments, au restaurant ou dans le salon. Cinq jours à jamais déterminants pour Anna...
Mars 2012. Son amie Oksana a tenu à l'accompagner sur le quai de la gare. Un dernier baiser, la promesse de tout lui raconter et de profiter du mois qu'elle va passer à Nice et le Riviera Express quitte Moscou pour atteindre la Riviéra d'ici deux jours. La jeune femme appréhende sa rencontre avec Enzo dont elle a fait connaissance via internet. Après six mois de mails, quelques photos échangées, ils avaient décidé de franchir le cap et de se voir, en vrai. Enzo rêvait d'une beauté russe à ses côtés, Irina cherchait à fuir un destin misérable, le monde virtuel les a réunis. Irina a deux jours pour se convaincre qu'elle a fait le bon choix...

Ces deux trains auraient pu se croiser à 131 ans d'intervalle, un chassé-croisé franco-russe. Irina et Anna, embarquées à bord de ce train qui se dirige vers leur nouvelle vie. L'une est belle et pauvre tandis que l'autre est laide et riche. Chacune rêve d'amour, virtuel pour l'une, impossible pour l'autre. Gaëlle Josse nous invite à prendre place à côté de ces deux femmes. L'on découvre un monde de paraître, de faste et de luxure, si étranger aux pensées de la jeune Anna. L'auteure alterne judicieusement les chapitres consacrés à l'une ou l'autre, le fossé n'en est que plus frappant. Elle nous livre un roman surprenant, mélancolique et vivant. Quant à l'écriture, quelle poésie ! Chaque mot est pesé, les phrases d'une étonnante simplicité sont d'une grande musicalité. Tout en justesse et douceur.

Et l'on célèbrera ces Noces de neige...
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Nice, 9 mars 1881.

Anna Alexandrovna, jeune aristocrate russe, est sur le quai de la gare. Une certaine impatience même à quitter ces lieux, d'une villégiature de luxe. Les "exils" bourgeois de ses parents sur la côte d'Azur l'ennuient. Elle est une de ces beautés, celle des filles de bord de mer, mais son âme slave la ramène toujours vers la grandeur de son pays, sa vodka, son herbe à bison et ses promenades à cheval dans l'immensité de ses steppes.

Moscou, 8 mars 2012.

Irina, une de ces beautés des filles de l'Est qui se dévoile sur le papier glacé d'un magazine ou sur un site de rencontres pour ceux qui recherchent l'âme slave, avance timidement sur le quai. Une certaine appréhension l'envahit, comme une peur de l'inconnu. de Moscou à Nice, elle quitte tout pour Enzo, un de ces gars qui se réfugie derrière un pseudo pour rencontrer l'amour. Elle ne l'a jamais vu, ne lui a jamais parlé, mais le monde virtuel les a rapproché. Il aurait pu lui payer un billet d'avion, pourtant elle a préféré la lenteur du train, comme pour mieux respirer son attente et sentir le paysage défiler derrière la vitre du compartiment.

L'une quitte Nice pour rejoindre Moscou, la seconde prend le chemin inverse. Un siècle sépare ces deux âmes slaves, pourtant elles vont se retrouver dans ce même train. Des raisons différentes les habitent, pourtant leurs histoires y retrouvent un même écho, celui de la passion amoureuse - que moi je noierai de chagrin avec ma bouteille de vodka. C'est que l'amour sur un quai de gare a toujours su m'émouvoir, en silence, celui du vent qui s'engouffre sur le quai, espérant faire soulever les jupes de ces beautés aux sourires épanouis. Et toujours cette même angoisse, lorsque le train entre en gare, que la locomotive semble s'essouffler, les mains moites, le souffle court avant de poser un pied sur la marche du wagon pour descendre définitivement vers une autre vie.
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Noces de neige déroule le temps d'un trajet en train deux magnifiques portraits croisés de femmes à plus d'un siècle d'intervalle.

Alors qu'en 1881 Anna est soulagée de quitter enfin la villégiature d'hiver de sa famille à Nice pour retourner à St Pétersbourg vers ses chevaux et … Dimitri, en 2012 Irina fait le trajet inverse et embarque dans le Moscou-Nice avec ses espoirs et ses doutes, à la rencontre de cet homme avec qui elle échange sur internet depuis quelques mois. Deux portraits, deux destins, deux époques, que le hasard des circonstances va bouleverser de manière inattendue.

J'aime décidemment beaucoup l'écriture de Gaëlle Josse. Je me suis laissée bercer par le roulis des mots, j'ai tangué sous les secousses. J'ai eu l'impression d'évoluer dans un environnement ouaté, assourdi, un peu comme le crissement des pas sur un manteau neigeux fragilisé par les aspérités et crevasses qu'il dissimule. Mais gare à la chute !

Gaëlle Josse a l'art d'effeuiller avec beaucoup de délicatesse, dans un soupir, un murmure, un silence, un gémissement, un cri, le mal-être de ces deux jeunes femmes que tout sépare et que l'essentiel unit. Elle nous fait partager leur solitude, leurs désillusions, leurs tourments intimes mais aussi leurs rêves et leurs désirs, ces rêves enfouis qui ne vivent qu'au fond d'elles. Que seraient-elles prêtes à risquer pour les protéger ou pour saisir l'occasion de leur donner une chance d'exister ?
Un voyage envoutant dont j'aurais bien aimé qu'il dure un peu plus longtemps.
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Anna, Irina
Deux destins
Deux époques
Un même train...

Un livre court mais intense. Deux vies sur le fil, au rythme ferroviaire, entre Nice et Moscou.

Anna, jeune aristocrate russe, revient , en cette année 1881, avec soulagement chez elle, il lui tarde de retrouver la résidence familiale d'été et les chevaux. Et Dimitri... Le beau visage de Mathilde, la gouvernante française, lui est une souffrance...qui entraînera le drame.

Irina, quitte, elle, en 2002, sa Russie natale pour une aventure risquée, elle avait entretenu une relation virtuelle avec un Français, vivant à Nice, et, sur un coup de tête, elle a décidé de le rejoindre. Mais le voyage ne se passera pas comme prévu.

Que j'ai aimé suivre les tourments, les désarrois intérieurs de ces deux jeunes femmes, émouvantes dans leurs désirs, leur désenchantement aussi! Les mensonges, les chagrins cachés pèsent fort sur leur existence.

Gaëlle Josse sait comme personne nous imprégner de ces vies en suspens, ballottées par les hasards, dans le balancement lancinant des wagons, le glissement des rails vers l'inconnu...Délicate et sensible, en quelques phrases, elle nous transporte vers ailleurs.

Et l'on découvre à la fin le lien entre ces destins féminins. Un lien masculin qui exprime avec une telle passion ardente et solitaire l'imaginaire russe qui sommeille en chacun de nous:" J'ai rêvé de longues plaines de bouleaux et de troïkas dans la neige, de gestes et de regards furtifs échangés dans les couloirs des palais du bord de la Neva. J'ai rêvé d'amour et d'exil, moi qui n'ai jamais connu l'amour et qui ne suis jamais parti."

Je n'ai qu'un mot: magnifique!
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Comment ne pas être enivré, envoûté par ce texte si court à l'écriture juste, fine, brillante, liée inexorablement dans notre esprit au rythme lancinant d'un train?
Témoin pas si silencieux de passions qui vont se déchaîner dans un huit- clos dévastateur, fascinant et oppressant dont les vibrations nous obsédent!
Deux destins liés dont la fin de l'ouvrage surprenante,au goût de
conte philosophique nous révélera la teneur! de quoi nous surprendre, nous faire réfléchir et nous émouvoir!
Mars 1881: Anna Alexandrovna Olianov, fille d'une famille aristocrate russe quitte Nice pour rejoindre Saint- Petersbourg, blessée par un physique disgracieux, et le peu d'affection qu'on lui porte, troublée par un secret de famille douloureux et dévastateur......
Mars 2012: Irina Tanaiev quitte Moscou pour Nice par le train, elle rejoint " son amoureux", rencontré sur un site internet, afin de fuir un destin terne et misérable, qu'elle cache.....absurdité du virtuel.....
Anna et Irina ne sont pas nées à la même époque mais un lien les unit: leurs rêves au bout de la ligne reliant Nice à la
Russie, leurs pensées inavouables, leurs doutes intimes....les secousses du voyage accentuent leur fébrilité, les émotions sont denses, le destin de ces deux femmes qui ne se croiseront pas nous touche en plein coeur.
Le huit- clos ferroviaire aux décors parfaitement dépeints,tantôt moderne, tantôt d'un autre âge,nous parle d'une façon passionnante, on voyage avec Irina et Anna....
L'auteure est une sacrée conteuse, sa plume est précise, les phrases sont simples, sobres, son écriture se fait peinture, musique envoûtante, poétique, chatoyante, aérienne!
Et quelle force dans l'analyse de ces deux portraits croisés de femmes ! Un petit bijou, on retrouve une fois de plus le talent au plus juste de Gaëlle Josse découverte grâce à des amies de Babelio que je remercie !
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Un court et agréable roman qui se lit facilement. Voyager dans le Riviera Express en 1881 et en 2012 est le point fort de Noces de neige, mais la fin m'a laissée dubitative.
En mars 1881, le grand-duc Alexandre Oulianov et sa famille quittent Nice pour Saint-Pétersbourg.
En mars 2012, Irina Tanaiev part de Moscou pour Nice où elle espère une vie meilleure grâce à Enzo qu'elle a rencontré sur le net.
J'ai surtout aimé l'histoire d'Irina, mais j'ai été déçue par la fin qui m'a paru tirée par les cheveux.

Lien : https://dequoilire.com/noces..
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XIXème siècle : une jeune femme française est amoureuse d'un aristocrate russe. XXIème siècle : une jeune russe est attirée par un français. Deux familles se frôlent par-delà les années pour finalement ne pas se rencontrer, à un fil près, celui du destin.
Ce livre est un petit bijou, très pur, qui juxtapose l'écriture élégante du XIX un peu "à la manière de" à une écriture poétique plus moderne mais tout aussi raffinée, délicate et subtile pour dire la naissance d'un amour entre un contrôleur de train français et la jeune Irina. Il y a beaucoup de pudeur dans ce court et très beau texte, où les personnages, comme il est dit en préface dans une citation d'Hofmannstahl "vont leur chemin" et qui est à mon avis le meilleur des trois romans de Gaelle Josse. Elle excelle dans le récit court et fait preuve ici d'une grande maîtrise stylistique aussi bien que narrative.
Un très beau texte, vraiment.
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Si j'ai choisi ce livre sans hésiter à la librairie quand je l'ai vu, sa couverture est superbe, c'est surtout parce que j'avais bien aimé l'atmosphère de son autre livre Les heures silencieuses. Et je n'ai pas été déçue.
Deux récits, deux époques.
Pour commencer une jeune aristocrate Anna Alexandrovna, le 9 mars 1881 prend le train avec sa famille et les domestiques pour Moscou après avoir passé l'hiver à Nice comme tous les ans. Elle a hâte de retrouver ses chevaux et l'homme qu'elle aime.
le 8 mars 2012, une jeune femme Irina après avoir correspondu par mails pendant six mois avec Enzo un niçois, prend le train de Moscou à Nice pour le rejoindre.
Enzo va rapprocher ces deux voyages.
Un petit livre de 123 pages,très bien écrit, avec une atmosphère unique comme sait créer Gaëlle Josse. Très bon moment de lecture. Délicieux.
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J'aime ces auteurs, pas si nombreux, qui ne déçoivent jamais.
Qui sont de vrais écrivains.
Dans l'intrigue, dans le style, dans la construction du récit…..
Qui entraînent le lecteur dans la fiction, dans le rêve, dans l'imaginaire….
Gaëlle Josse est de ceux-là.
Chacun de ses livres est une nouvelle aventure.
Dans Noces de neige, on a même deux aventures.
Celle d'Anna qui, en 1881, prend le train de Nice à Saint-Pétersbourg.
Celle d'Irina qui, en 2012, prend le train de Saint-Pétersbourg à Nice.
Quatre jours de voyage.
Quel rapport entre ces deux jeunes filles ?
Il faudra vraiment attendre le tout dernier chapitre pour le savoir.
C'est prenant, dépaysant.
Des heures de lecture comme on en redemande.
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Anna et Irina deux jeunes femmes . Elles sont russes l'une et l'autre et ont en commun un train. Au départ de Nice, il ramène Anna à Moscou en ce moins de mars 1881, mars 2012 au départ de Moscou il emmène Irina sur la Promenade des Anglais où Enzo l'attend.
Deux femmes, deux destins, un siècle et la plume de Gaelle Josse. Une lecture en apesanteur, une écriture précise, ciselée, efficace et deux portraits de femme inoubliables.
Un court roman certes mais plus de pages aurait sans doute été de trop.
Un roman à découvrir toutes affaires cessantes. Une auteure qui me séduit à chaque fois, que du plaisir!
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