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EAN : 9782746731448
141 pages
Autrement (07/03/2012)
3.58/5   355 notes
Résumé :
"Avec Sophie, j’ai tout reçu, et tout perdu. Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles. Jamais je n’ai été aussi désarmé qu’aujourd’hui, ni plus serein peut-être."
François Vallier, jeune pianiste célèbre, découvre un jour que Sophie, qu’il a aimée passionnément puis abandonnée dans des circonstances dramatiques, est internée depuis plusieurs années. Il quitte tout pour la retrouver.
Confronté à un univers inconnu, il va devoir se dépouill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 355 notes
François Vallier est un pianiste de renom. de Paris à Moscou, en passant par Carnegie Hall, il voyage au gré des notes de musique. Sur son site internet créé par son agent, il reçoit foule de petits mots gentils. Lorsqu'un jour il tombe sur celui de Philippe, il est abasourdi et étonné. Celui-ci mentionne qu'il l'a connu grâce à l'une de ses patientes de l'hôpital psychiatrique qui l'écoute à longueur de journée interprétant Schumann. Voilà comment il a retrouvé Sophie. Sa douce. Sa Scarlett. Son indéchiffrable amour. Trois ans qu'il attendait de savoir. Dès le lendemain, il quitte Paris et Cristina. Sans un mot. Annule ses concerts. 900 kilomètres plus tard, il est à Valmezan, dans les Pyrénées. Il recherche l'infirmier et lui explique la raison de sa venue. Il veut revoir Sophie à tout prix. Mais, elle ne parle plus et s'est s'enfermée à l'intérieur d'elle-même. Même si une rencontre est possible, comment va-t-elle réagir?

François se livre, se raconte, raconte sa musique et Sophie. Petit à petit, l'on apprend les causes de cette séparation dont François peine à se remettre. Il y a bien eu les concerts et Cristina, la jeune femme reste son orient et son occident. Les personnages prennent de l'ampleur au fil des pages et sont terriblement touchants dans leurs vies tourmentées. Gaëlle Josse joue et nous entraîne dans cette romance qui va crescendo. On se laisse porter par la musique des mots, les vibrations et par cette cadence.

Nos vies désaccordées... un bel accord...
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François, pianiste de renommée internationale, est toujours dans un avion entre deux concerts. Sur son site internet, les gens qui l'aiment et apprécie son talent lui envoient des messages pour le remercier, ou le féliciter.
Un jour, c'est un infirmier qui lui laisse un message curieux, expliquant qu'il a découvert sa musique grâce à « une de nos jeunes patientes qui écoute les CD à longueur de journée, ceux de Schumann en particulier ».
C'est ainsi que Sophie, le premier amour de François refait surface et entre dans sa vie par effraction une nouvelle fois après trois ans de silence durant lesquels il n'a jamais pu reprendre contact avec elle.
C'est ainsi que tout l'univers qu'il s'était construit va se trouver chamboulé.

Ce que j'en pense :

Ce roman est très court (123 pages pour être précise), mais très dense. Il secoue en profondeur, l'air de rien, l'auteure assenant des phases choc, brèves mais qui percutent.

On passe par tous les états en voyant évoluer François, avec parfois l'envie de lui donner une gifle pour qu'il se secoue et cesse de se regarder le nombril, regarde un peu plus loin que sa vie dorée qu'il subit. Puis, il s'anime, et devient plus adulte, admet tacitement qu'il ne connait rien, et doit tout apprendre de la vie, la sienne et celle des autres.

Il est parti pour une tournée au Japon laissant Sophie désorientée fragilisée. Il le savait intimement, mais il a préféré la fuite car il ne semblait pas y avoir de solution. Et, à ce moment-là Sophie a implosé et son frère l'a fait admettre en hôpital psychiatrique, dans un endroit tenu secret pour éloigner François qu'il jugeait irresponsable…

François comprend brutalement ce qu'est la solitude, la perte de l'être cher. « Je n'avais pas imaginé, non plus, que l'être dont on partage la vie puisse vous être enlevé ainsi. Il me restait beaucoup à apprendre ». P 37
Il apprend que les actes ont des conséquences tout autant que le fait de ne rien faire pour regarder la réalité en face. « J'ai réalisé ensuite qu'on entend uniquement ce qui nous convient ou nous rassure ». P 38

Que dire de ce frère peu sympathique qui m'a fait penser à Claudel faisant interner sa soeur Camille qui lui faisait de l'ombre. La folie, on la cache, ainsi elle n'existe pas.

Sophie n'a plus prononcé une parole depuis le jour de son internement, elle écoute les CD de Schumann en boucle et « peint une toile de deux mètre sur deux, installée dans sa chambre. Elle la peint en blanc et quand elle a fini, elle la recouvre de noir. Puis, de blanc. »

Sophie, on se l'imagine dans le regard que lui porte François, jeune femme fragile, hypersensible, artiste (elle travaille dans l'atelier d'un luthier lors de leur rencontre, elle est peintre), on perçoit ses fêlures, ses chagrins…

Les personnages sont bien étudiés, la démarche de François pour revoir Sophie, en quittant tout brutalement (sa compagne, ses engagements professionnels…), essayant de convaincre le psychiatre de sa bonne foi, de son désir de faire passer l'autre avant lui, même si ce n'est pas toujours très réaliste… toute l'histoire est belle.

Gaëlle Josse fait une place importante à la musique, le rythme de l'écriture, la tristesse… on se laisse porter, on sent les touches du piano, sous les doigts, les notes qui s'égrènent, rendant un hommage à Schumann qui est omniprésent… les touches noires et blanches comme ce que Sophie peint sur sa toile, comme la mélancolie ; les couleurs ont-elles disparu avec la vie ?
Une lecture émouvante, dans laquelle j'aime replonger pour en sortir des petites phrases que je cite plus bas… j'ai bien aimé. Gaëlle Josse a su me convaincre par sa sensibilité, sans mièvrerie, car elle ne dilue jamais l'émotion, elle la laisse nous pénétrer et me donne envie de continuer à explorer sons univers.
Note : 8,2/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Si je devais n'écrire qu'un mot pour parler de ce livre, je dirais « déchirant ».
Si ce livre est triste, car le thème l'est, Gaelle Josse n'est jamais dans l'exagération et sa plume est, et reste poétique. On est face à des êtres blessés, meurtris, brisés, d'où la folie pour un et le besoin de réparation pour l'autre.
François peut sembler lâche et provoquer en nous de la colère d'être parti dans un moment où Sophie avait tant besoin de lui, mais c'est le condamner vite et sans doute facilement.
La vie n'est pas aussi manichéenne et si en tant que lecteur ou observateur , il est aisé et presque « naturel » de se sentir en empathie avec la personne qui souffre, il faut, je pense, par équité, prendre tous les paramètres, que l'on a que très rarement, pour pouvoir comprendre une situation.
La culpabilité dans ce livre est omniprésente, tout comme la musique qui rythme ce court mais intense roman.
Si je ne mets pas 5 étoiles malgré toute la sensibilité qui se dégage à chaque page de ce livre c'est sans doute à cause des passages en italiques à la fin de chaque chapitre qui, même s'ils sont très beaux, ne facilitent pas la lecture.
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Lecture ratée pour moi.
J'aime pourtant beaucoup Gaëlle Josse.
Mais ce roman reste une énigme après avoir tourné la dernière page.
Le fil rouge de l'histoire est la passion d'un homme : passion de la musique, passion pour une femme...
Où cela mène-t-il ? La question reste sans réponse pour moi. Mais peut-être est-ce le but de l'auteur. Ou alors, je suis vraiment passée à côté de cette lecture !
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142 pages pour une telle histoire, est-ce assez ou trop peu ?
Assez si l'on considère que les plus belles choses sont celle que l'on ne dit pas, celles qui sont seulement suggérées.
Trop peu, si l'on est comme moi envoutée, emportée par la douceur et la poésie d'une écriture, bercée par une musique de Schumann qui rend à la fois heureux mais fait remonter tellement d'émotion que l'on se surprend à avoir envie d'écraser une petite larme.
Je parlerai volontairement très peu de l'histoire.
François, célèbre pianiste apprend par hasard que Sophie la femme qu'il a passionnément aimée et quittée en plein désarroi est en traitement dans un hôpital psychiatrique. Il met alors sa carrière entre parenthèses pour tenter de réparer les erreurs du passé.
Une lecture qui fut pour moi profondément bouleversante.
Je termine ainsi car il me vient une folle envie de m'isoler pendant deux heures pour recommencer ce livre en écoutant cette fois-ci cette merveilleuse pièce pour piano de Robert Schuman « Papillon » que tout comme moi Sophie aimait tant.

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critiques presse (1)
Lexpress
25 juillet 2012
Fiction aussi brève que saisissante, Nos vies désaccordées explore avec délicatesse les remords d'un homme, rongé par son passé, et sa volonté de rédemption.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Qu as tu fait de ton talent ? J' ai joué, Seigneur, j' ai joué. Je voudrais aussi pouvoir répondre que j ai aimé, et au delà de moi même, lorsque la question me sera posée, le jour de la pesée des âmes.
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Je haïssais la campagne, et cette longue traversée autoroutière avait eu tout le temps de me le rappeler. La vraie campagne, j'entends, pas celle que tout le monde aime, la Toscane ou le Lubéron, entre piscines, chianti, cigales et huile d'olive. Je parle de la campagne sinistre d'octobre à mai, plate et nue, ombreuse et détrempée, là où les arbres déplient leurs capillaires sur des ciels blancs, de la campagne grise avec des vaches boueuses et ses bâtiments d'élevage, de ces lieux où l'on attend le printemps comme une délivrance, et un miracle dont on doute, chaque année, le retour.
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Et jamais, je crois, je ne l'ai autant aimée que dans ces moments où je la surprenais immergée dans cet univers, intensément attentive, vulnérable. Je réalisais alors combien la musique lui était essentielle, d'une façon charnelle, intuitive, sensible.
Elle avait des rejets, des emballements, des colères, des émerveillements, capable de chercher pendant des heures, parmi les multiples interprétations d'une même pièce, celle qui répondrait enfin à sa perception intérieure.
Quant à moi, la musique de Schumann m'oppressait, je ne pourrais dire autrement. Elle m'était comme une route sans repères, un paysage qui se transforme et s'efface à chaque pas, un pont qui s'effondre sitôt qu'on l'a traversé. D'insoutenables silences, de soudaines dissonances, déchirantes, des répits dont on sait qu'ils précèdent les gouffres. Des explosions de joie naïve et des moments d'une poignante douceur. Je ne pénétrais qu'avec réticence dans ces espaces hantés, incertains, dangereux et sans retour possible. Je demeurais à la lisière de ces lieux dont je devinais la menace, et m'émerveillais de leur beauté. À la différence de Sophie, je voulais rester intact en y pénétrant.
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Aujourd’hui encore, je réalise combien ces terres ingrates me sont pénibles à traverser. Ce sont des terres où pendant des siècles les hommes se sont pendus de désespoir dans des granges sombres comme des ventres, et où les femmes, vaincues par l’épuisement, les grosses sans fin et l’absence d’amour, ont un jour préféré le creux d’un puits ou d’un étang.
Du jour où j’ai pu vivre ailleurs, j’ai choisi des lieux où la vie ne s’arrête jamais, rassuré par la disponibilité, l’abondance des êtres et des choses, par l’illusion des innombrables possibles à portée de main, et par l’irremplaçable liberté de l’anonymat. P 16
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Dire que la vie avec Sophie fut facile ce serait excessif .Elle fut parfois d'une simplicité déroutante. Un cristal aveuglant . Nous étions accordés au quart ou au huitième de ton, peut-être même aux ultrasons comme les dauphins. Elle ressemblait à un voyage , ou plus précisément à ce moment du voyage où, encore loin de la destination envisagée, tous les repères familiers et les habitudes sont effacés, dilués à un tel point que l'on doute de leur existence. C'est un temps de flottement, d'incertitude mais aussi de ravissement, de curiosité et de totale disponibilité. Nous habitions une poignée de mots. Nos océans .
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Vidéo de Gaëlle Josse
Dans son dernier ouvrage, Gaëlle Josse nous invite à plonger dans les méandres de la nuit intime de chacun. À travers une série de microfictions minutieusement ciselées, elle explore les vicissitudes de l'existence, les petites victoires et les grandes défaites qui marquent nos vies. Dans cet univers littéraire, les personnages prennent vie, chacun portant en lui son lot d'émotions lancinantes.
Que ce soit le père éloigné de sa fille, l'homme solitaire repensant à son amour de jeunesse, ou la femme attendant en vain son compagnon promis, tous ces individus traversent des moments de doute, de désir et de désillusion. Gaëlle Josse capte avec finesse les décalages entre les êtres, leurs espoirs et leurs regrets, offrant ainsi un reflet fidèle de la condition humaine.
Parmi ces protagonistes anonymes ou nommés, il y a le pianiste renommé qui sent son art l'abandonner, le petit garçon témoin des tourments de ses parents, et bien d'autres encore. Chacun est saisi à un instant crucial de son existence, révélant ainsi toute la complexité de l'âme humaine.
À travers les pages de son livre, Gaëlle Josse donne vie à ces personnages, les rendant éclatants dans leur vulnérabilité. Son écriture aérienne, teintée de mélancolie et de lumière, nous transporte dans un univers où se mêlent les voix de Billie Holiday et les mélodies de Bach. "Chacun de nous a sa nuit" se révèle être bien plus qu'un simple recueil de récits ; c'est une ode à l'humanité, à ses luttes et à ses rêves, magnifiquement capturée par une plume sensible et poétique
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