Quand un cœur fidèle
Se meurt d’amour,
Les lys se fanent
Dans tous les jardins
(« Le meunier et le ruisseau », avant-dernier lied du cycle La Belle Meunière)
Wilhelm Müller / Franz Schubert
Au creux des nuages
La lune pleine doit se cacher,
Pour que les hommes
Ne voient pas ses larmes
Entre risquer et aimer, y a-t-il finalement beaucoup de différence ?
Gaëlle Josse, préface
Aujourd'hui, elles ont l'âge des rêves amoureux, des désirs qu'on ose à peine s'avouer, des attentes encore obscures à leurs yeux, ensemble indéterminées et lancinantes ; leur insouciance est devenue coquetterie.
Chaque histoire de vie, chaque destin possède ses trous noirs, ses terres d’obscurité et de silence, ses creux et ses replis. On devine parfois qu'ils "bourdonnent d’essentiel" comme l’écrivait René Char. On devine qu'en leur secret, derrière le rideau, se sont joués des moments décisifs, dont les harmoniques continuent à irradier la vie, longtemps après.
Gaëlle Josse, préface
Il y a des moments qui consolent de tout.
Les notes glissent de ses doigts vers la feuille, la plume court, aussi vite qu’il peut la suivre. Silence. Musique.
Le parfum mûr et épanoui de la rose sentait l'adieu, l'automne, le destin.
Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries d'un promeneur solitaire)
Schubert parle au cœur, en accompagnant les plus ténus, les plus impalpables de nos états émotionnels intérieurs, sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité, comme la main d'un ami posée sur notre épaule.
Joie et mélancolie, comme le soleil que voilent fugitivement les nuages, cette humeur changeante, comme cette brise qui fait frissonner les feuilles du grand charme roux, sur le terre-plein du château, qui inonde de son ombre une pelouse d'un vert flamboyant.