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EAN : 9781031202588
87 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (23/03/2017)
3.76/5   104 notes
Résumé :
Franz Schubert, compositeur déjà reconnu mais désargenté, a été invité comme maître de musique de deux jeunes filles de la haute aristocratie viennoise, dans leur somptueuse résidence d’été en Hongrie. Franz reconnaît bientôt en l’une des deux comtesses, Caroline, la plus jeune et la plus talentueuse, son âme sœur. Cet amour, cependant, va se briser sur les conventions et les interdits de caste.
Cette passion fut-elle partagée ? Certains gestes, même les plus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Mai 1824. Après plusieurs années marquées par la maladie et les échecs, Franz Schubert est appelé auprès de la famille du comte Esterhazy comme maître de musique pour les deux enfants, Marie et Caroline. Pour quelques mois loin du tumulte de Vienne, le jeune prodige de 27 ans veut profiter du calme de la campagne de Zseliz pour composer l'opéra et la symphonie qu'il a en projet. le jeune homme, timide et un peu gauche, se révèle dès qu'il se met devant son clavier. Il prend la plume et compose, dans le secret de sa chambre, d'autant qu'il sera inspiré par la présence de la cadette, une jeune fille harmonieuse, gracieuse dans ses gestes, sensible et qui se révèle dès qu'elle joue. Franz voit en elle une âme soeur mais aussi un amour impossible...

Mélomane depuis toujours, Gaëlle Josse, à partir d'un mystère dans la biographie de Franz Schubert, imagine, avec subtilité et délicatesse, les quelques mois passés auprès de la famille Esterhazy. D'abord heureux puis tourmenté, le compositeur quittera précipitamment Zseliz sous un étonnant prétexte. Au coeur de cet été étouffant et sec, Franz composera une série d'oeuvres pour piano à quatre mains. L'auteure imagine, non sans mal, le rapprochement entre Caroline et Franz, l'effleurement de leurs mains sur le clavier, les regards empreints d'admiration et d'amour. Que d'harmonie et de délicatesse dans les mots, que de sensibilité dans les sentiments, que d'évidence dans ces silences et que d'amour mais aussi de douleur dans ces regards... Gaëlle Josse nous plonge dans une ambiance intimiste, gracile, presque fragile. Sa plume, vibrante et mélodieuse, rend grâce à la musique de Schubert.
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"La musique de Schubert m'accompagne depuis longtemps, depuis toujours, serais-je tentée de dire ......sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité", écrit Gaëlle Josse. Des propos que je peux reprendre mot pour mot, à mon propre compte, y ajoutant, que sa prose m'atteint également avec une désarmante simplicité.

Le temps d'un été à Zseliz, dans la campagne hongroise, elle nous donne le plaisir de rencontrer Schubert, engagé six ans après, de nouveau en tant que maitre de musique pour les filles des Esterhazy, aristocrates hongrois.
Il a vingt-sept ans et se remet d'une maladie vénérienne.
Un été qui fait son bonheur et la notre, malgré la quête d'un amour partagé qui lui est refusé.
Un été à quatre mains où les muses affluent en dépit de la chaleur, il compose pour elle, Caroline, la fille cadette de la famille. Caroline, l'âme soeur, l'amour impossible, qui ne semble être à l'aise qu'avec la musique, " un langage qui est le sien, d'instinct".


Qui aurait pu mieux et aussi simplement décrire que Josse,
Le talent,
-"Avec quelle émotion il confie avoir vu Schubert composer le Roi des Aulnes, sur le poème de Goethe, en une poignée de minutes, un après-midi, à l'âge de dix-sept ans, sans une rature."-
Et l'amour de la musique,
-"Jamais il n'oserait avouer au grand, à l'immense Vogl qu'il vendit un jour, alors élève au Konvikt, ses livres de classe pour pouvoir aller l'entendre dans le rôle de Pizzaro lors de la première du Fidelio de Beethoven."-

Un Schubertkugel de soixante pages à déguster !
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Merci à Babelio et aux Editions Ateliers Henry Dougier pour le roman « Un été à quatre mains » de Gaëlle Josse. Un court roman de moins de 100 pages, presque une longue nouvelle, sur un été de la courte vie du compositeur autrichien Franz Schubert. Né en 1797, il meurt à l'âge de 31 ans de la fièvre typhoïde en novembre 1828, en laissant un nombre considérable de compositions.
Dans ce texte, Gaëlle Josse nous narre ces quelques semaines d'été en 1824, où, sans le sou, Schubert va donner des cours de piano en tant que maître de musique à deux jeunes filles, Marie et Caroline Esterhazy -famille aristocrate de Vienne-, dans leur résidence d'été en Hongrie.
Il connait déjà cette famille, ayant donné des cours quelques années plus tôt aux jeunes filles qui n'étaient alors que des enfants. Timide, de nature plutôt mélancolique, et n'étant pas très beau pour certains (petit de surcroit), ajouté à son manque d'argent, il ne se sent pas à sa place parmi ces gens plus fortunés, avec ces parents guindés. Son statut ne lui permet pas non plus de s'immiscer dans les discussions des domestiques de la maison. Il préférerait être ailleurs, avec ses amis, avec qui il peut jouer et être lui-même ou encore être seul à composer, les doigts dansant sur le piano. Mais il n'a pas le choix. Même s'il commence à être connu, Schubert n'arrive pas encore à vivre de ses compositions.
Heureusement, il y a les heures de piano auprès de Caroline, la plus jeune des deux élèves. Avec elle, il a tant de plaisir et d'émotions à travailler les morceaux, les gammes, plus encore lorsqu'ils sont l'un à côté de l'autre, à jouer ensemble. Caroline qui lui ressemble un peu par son calme et sa douceur. Leurs jeux à quatre mains sur le piano sont peut-être les seuls moments où le jeune homme se sent bien et qu'il apprécie durant cet été.
Et c'est cet amour impossible, si discret, que relate Gaëlle Josse avec son habituelle délicatesse dans le choix des mots, du rythme musical, si j'ose l'écrire. Moi qui connaissais peu l'univers de Schubert (« La truite » et « la jeune fille et la mort » principalement), j'ai aimé découvrir sa vie au travers de cet instantané émotionnel, ces quelques mois où le jeune compositeur a été amoureux. (J'ajoute un tout petit bémol : le texte m'a paru cependant un peu trop court pour m'y plonger totalement).
Grâce à ce récit, ma curiosité éveillée, j'ai poursuivi ma lecture et ma découverte, en lisant en détail la biographie de ce compositeur sur internet et en réécoutant quelques-unes de ses oeuvres majeures, lui qui est resté dans l'ombre de Beethoven (mort un an avant lui à l'âge de 56 ans).
C'est sûrement bien la preuve que Gaëlle Josse a réussi à nous faire entrer dans la vie de ce compositeur, mort si jeune, ou en tout cas, pour ma part, à m'intriguer. Ce texte confirme encore une fois tout le talent de cette auteure.
Merci aussi, une nouvelle fois, à Babelio et à toutes ces petites maisons d'Editions qui m'offrent de belles notes de musique, des notes que je n'aurais peut-être pas écoutées seule et qui donnent envie d'en écouter d'autres.

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“Il ne s'agit pas ici d'assujettir le cours d'une destinée à un imaginaire personnel, à des suppositions ou interprétations hasardeuses, mais simplement de chercher à relier quelques indices, quelques traces - qui seules font rêver, on le sait -, pour approcher l'un des mystères d'une vie”... précise Gaëlle Josse dans l'avant-lire de ce roman. Et dans le fil malheureusement très court de la vie de Franz Schubert, mort en 1818 à l'âge de 31 ans, cet amour fugitif qu'ont supposé certains biographes du musicien pour la comtesse Caroline Esterhazy durant l'été 1824 n'est en effet qu'une trace sur laquelle Schubert lui-même ne s'est jamais exprimé et qu'explore Gaëlle Josse dans "Un été à quatre mains".

C'est le second séjour de Schubert dans la résidence d'été de la famille Esterhazy (une illustre famille d'aristocrates qui furent les protecteurs de Haydn, Mozart et Beethoven) à Zseliz, en Hongrie, où, bien que rétribué, il est reçu cette fois comme un hôte et non un domestique. le premier séjour date de six ans, déjà. Les comtesses Marie et Caroline, quinze et treize ans à l'époque, ont bien grandi - des jeunes filles désormais à qui Franz, comme lors de son premier séjour, devra enseigner la musique.

La campagne est luxuriante, le temps superbe, le séjour promet d'être enchanteur, propice au repos après l'hospitalisation due à la syphilis, propice à la composition surtout dans le calme et l'absence de contraintes autres que les leçons à donner aux deux soeurs. Deux soeurs dont la cadette, Caroline, a un charme encore enfantin qui le trouble et l'émeut autant que son toucher agile au piano, sa grâce inconsciente et légère, sa difficulté à être au monde… Caroline en qui Franz pressent une âme-soeur.

De cet émoi, réel ou supposé, du musicien pour la toute jeune fille de huit ans sa cadette, Gaëlle Josse tire un joli conte plein de finesse et de sensibilité où sont revisités les thèmes éternels des tendresses sans réciproque possible et des amours empêchées par les barrières sociales. Même si rien n'est avéré, même si tout ceci, peut-être, n'est que pure invention, l'histoire que nous raconte Gaëlle Josse avec la liberté assumée de l'écrivain et son droit revendiqué à l'imaginaire nous restitue avec beaucoup de finesse et d'émotion le portrait d'un jeune homme timide, maladroit et pauvre, empêtré de lui-même dans tout domaine autre que la musique, de son corps disproportionné, de son physique ingrat, de la violence de ses sentiments, de sa délicatesse et de sa pudeur… avec, en arrière-plan, dans l'intime de son âme de créateur, la musique à écrire, pressante, impérieuse, fulgurante, lui que “la musique (...) a choisi pour exprimer ce qu'elle a de plus beau, de plus tendre, de plus désespéré”, les tourments de la création, les doutes sur soi-même face à l'ombre dressée des grands anciens et de Beethoven, le grand Maître, et la trajectoire d'une vie précaire, complexe et difficile, au bord de la misère.

Une belle plume, alerte et douce, pour un roman très court plein de tendresse et de respect à l'égard de l'un de mes compositeurs préférés, et une histoire attachante et sensible que j'ai beaucoup aimée. ❤
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Gaëlle Josse proclame dans l'introduction de ce très court roman qu'elle aime Schubert, passionnément. Moi aussi, je l'aime. Schubert est le musicien de l'âme, de la nostalgie, des mots à demi dévoilés, de la douceur. Et Gaëlle Josse est la poétesse de l'émotion.

Ici, elle nous raconte un été, quatre ans avant la mort de ce musicien. Un été en Hongrie, dans la propriété d'une famille aristocratique, où Schubert a été invité en tant que maitre de musique des deux jeunes filles. Il tombe amoureux de la seconde, Caroline. Tout les sépare, hélas : la naissance, le physique, l'argent… Mais tout les unit : la discrétion, l'émotion qui affleure, l'intériorité. Schubert repartira en octobre, seul, pauvre, humble, mais génial.

Cet été où finalement il ne se passera rien de concret, où la musique de Schubert palpitera, Gaëlle Josse nous le raconte finement, à mon avis de façon trop répétitive. Je me suis un peu ennuyée, à vrai dire. Elle en profite pour insérer des informations sur la vie du musicien, qui me semblent connues de tous. Disons qu'elle ne m'a pas appris grand-chose.
Sa belle écriture s'est unie aux mélodies de mon compositeur préféré, je la salue pour cela.
Mais cet été à quatre mains n'a pas eu pour moi la fulgurance attendue.
Schubert m'est cher, Gaëlle Josse aussi : je ne les abandonnerai pas pour autant !
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critiques presse (1)
LaCroix
27 mars 2017
En moins de cent pages, Gaëlle Josse imagine un été de Franz Schubert, empli de délices et de souffrances. De musique et de silence.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Chaque histoire de vie, chaque destin possède ses trous noirs, ses terres d’obscurité et de silence, ses creux et ses replis. On devine parfois qu'ils "bourdonnent d’essentiel" comme l’écrivait René Char. On devine qu'en leur secret, derrière le rideau, se sont joués des moments décisifs, dont les harmoniques continuent à irradier la vie, longtemps après.

Gaëlle Josse, préface
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Quand un cœur fidèle
Se meurt d’amour,
Les lys se fanent
Dans tous les jardins

(« Le meunier et le ruisseau », avant-dernier lied du cycle La Belle Meunière)
Wilhelm Müller / Franz Schubert
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Je me suis souvenue aussi des larmes versées en choeur, de corps rapprochés, de silences émus et profonds où les vies complices ne sont plus qu'un souffle, qu'un hoquet, une dérisoire et bouleversante tentative de résistance au vide.

Michèle Lesbre, (Écoute la pluie)
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Aujourd'hui, elles ont l'âge des rêves amoureux, des désirs qu'on ose à peine s'avouer, des attentes encore obscures à leurs yeux, ensemble indéterminées et lancinantes ; leur insouciance est devenue coquetterie.
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Joie et mélancolie, comme le soleil que voilent fugitivement les nuages, cette humeur changeante, comme cette brise qui fait frissonner les feuilles du grand charme roux, sur le terre-plein du château, qui inonde de son ombre une pelouse d'un vert flamboyant.
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Videos de Gaëlle Josse (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaëlle Josse
Dans son dernier ouvrage, Gaëlle Josse nous invite à plonger dans les méandres de la nuit intime de chacun. À travers une série de microfictions minutieusement ciselées, elle explore les vicissitudes de l'existence, les petites victoires et les grandes défaites qui marquent nos vies. Dans cet univers littéraire, les personnages prennent vie, chacun portant en lui son lot d'émotions lancinantes.
Que ce soit le père éloigné de sa fille, l'homme solitaire repensant à son amour de jeunesse, ou la femme attendant en vain son compagnon promis, tous ces individus traversent des moments de doute, de désir et de désillusion. Gaëlle Josse capte avec finesse les décalages entre les êtres, leurs espoirs et leurs regrets, offrant ainsi un reflet fidèle de la condition humaine.
Parmi ces protagonistes anonymes ou nommés, il y a le pianiste renommé qui sent son art l'abandonner, le petit garçon témoin des tourments de ses parents, et bien d'autres encore. Chacun est saisi à un instant crucial de son existence, révélant ainsi toute la complexité de l'âme humaine.
À travers les pages de son livre, Gaëlle Josse donne vie à ces personnages, les rendant éclatants dans leur vulnérabilité. Son écriture aérienne, teintée de mélancolie et de lumière, nous transporte dans un univers où se mêlent les voix de Billie Holiday et les mélodies de Bach. "Chacun de nous a sa nuit" se révèle être bien plus qu'un simple recueil de récits ; c'est une ode à l'humanité, à ses luttes et à ses rêves, magnifiquement capturée par une plume sensible et poétique
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