AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de babounette


Une femme en contre-jour - Gaëlle Josse - Éditions J'ai lu - Lu en janvier 2021.

Je viens de le terminer, là, à l'instant et j'ai le coeur serré pour Vivian Maier, qui après une enfance malheureuse, est devenue une nounou pour enfants aux Etats-Unis, juste pour avoir un toit et se nourrir.

Mais sa vie ne s'arrête pas à ce travail, car sa passion, c'est la photographie, pas n'importe quelles photos, celles de la rue, celles de la pauvreté, celles des démunis, celles des regards blessés , celles des enfants, des femmes des hommes qui ne sont que des ombres dans le monde. Attirée comme un aimant par ces vies qui n'en sont pas, comme le fût la sienne.
"Chez Vivian Maier, il y a la crasse de la rue, la saleté des vêtements tachés, déchirés, il y a des chaussures trouées et des enfants qui jouent dans le caniveau. Des femmes épuisées et des hommes à terre." Page 31

Jamais Vivian Maier n'a tiré profit de ses photos, était-elle consciente de leur valeur ? Elle restait dans l'ombre.
Jusqu'au jour où....

Comme beaucoup d'artistes, Vivian Maier ne connut la célébrité qu'après son décès.

C'est au hasard d'une vente aux enchères (Vivian ne payait plus le loyer du garde-meubles) de ses cartons remplis de photos,négatifs... , qu'un agent immobilier à la recherche de photographies pour son travail a acquis le lot de cartons, sans savoir qu'il tenait entre ses mains toute la vie de Vivian Maier.

John Maloof a fait des recherches sur la vie de Vivian Maier aux États-Unis, femme aux multiples personnalités, née le 1er février 1926 à New York d'une mère Française et d'un père Autrichien, décédée le 21 avril 2009 à Chicago à l'âge de 83 ans

Qui était-elle vraiment ?

C'est au fil de la plume de Gaëlle Josse que j'ai découvert ce qu'a été la vie de Vivian Maier, une vie faite de précarité et de solitude, de silences, avec pour seul ami toujours pendu à son cou, son appareil photo. Elle parviendra à force de ténacité à traverser les États-Unis, se rendre au Canada et en Amérique Latine, avec aussi des allers-retours en France dans le Champsaur, la vallée d'origine de sa famille maternelle, dans les Hautes-Alpes.

"Faire passer un peu de lumière dans l'opacité des êtres, dans leur mystère, leur fragilité, dans leurs errances, et dire ce qu'on entrevoit, ce qu'on devine, ce qui se dérobe"- page 153 - c'est ce qu'a fait Gaëlle Josse dans ce roman sur Vivian Maier, une femme qui se fichait du qu'en dira-t-on, qui était libre , qui se concentrait sur l'essentiel et la photographie. C'est probablement cette passion qui l'a sauvée et l'a aidée à vivre, elle jetait un regard humain sur le monde d'en bas.

C'est le premier livre de Gaëlle Josse que je lis, et ce ne sera pas le dernier.

Continuez à prendre soin de vous.
Commenter  J’apprécie          16942



Ont apprécié cette critique (150)voir plus




{* *}