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Critique de Shaynning


Membre de la collection "Les sales bêtes" de la maison d'édition au nom aussi cool que comique "Poulpe Fictions", Lewis, caméléon métis est original, exotique et pertinent.

Histoire d'un jeune caméléon-lézard adopté par une famille humaine, les Dupont-Durand, eux même très colorés, Lewis ressemble beaucoup à sa père caméléon, dont la peau se teinte selon l'émotion ressentie, mais porte aussi les taches noires de sa mère lézard sur son dos ( qui n'apparaissent pas sur la couverture, étrangement). Lewis, bien que vivant dans l'amour des siens, vit aussi le rejet de ses pairs lézards et est le sujet de moqueries fort cruelles. Vient alors pour le jeune caméléon les questions existentielles de ses origines et de son père absent. Inquiets de l'attitude de plus en plus maussade de leur caméléon-lézard, les enfants Dupont-Durand ont alors une idée: traverser l'océan vers le pays d'origine du père de Lewis, la Gwaraïbe. Là-bas, Lewis pourra comprendre la part de lui qui est caméléon, l'histoire de son père et se faire des amis qui accepteront son métissage.

Le parallèle à faire avec l'histoire de Lewis est assez clair: le métissage entre ethnies. On a d'ailleurs Lewis, métis animal, mais aussi Aglaé, métis humaine et dans un cas comme dans l'autre, ils ne sont pas toujours acceptés par leurs pairs, ce qui, évidemment, est assez aberrant.

Dans ce petit roman jeunesse, on a beaucoup de trucs assez originaux. Des chapitres qui porte des noms de proverbes créoles, une présence soutenu de la Nature, un panorama exotique inspiré de la Guadeloupe et un caméléon domestique ( qui me fait penser à Pascal, dans "Tangled"). le livre a un côté très rafraichissant et ensoleillé. Si j'ai trouvé la première moitié un peu longue, j'ai dévoré la seconde.

J'ai beaucoup aimé la présence de la culture guadeloupéenne, avec "Man Nature", ses habitants chaleureux, ses mets exotiques, ses proverbes et la langue créole assez représentée. On y trouvera des références comme les combats de coq, la traversé de la plage par les bébés tortues de mer, un Iguane sage qui est un conteur ( le folklore insulaire s'inscrit visiblement dans une culture orale) et un pan d'histoire sur les plantations de canne à sucre, ainsi que l'esclavagisme qui en découle. On sort de ce roman instruit.

Sinon, côté écriture, je l'ai trouvé intéressant. La plume est sophistiquée ( plus que la norme en jeunesse, je dirais), les mots bien choisis et l'autrice prend le temps de nous livrer les états d'âme de Lewis. On sent bien son désarrois d'être différent et le processus qu'il va faire pour se libérer de ses angoisses. le petit caméléon en sortira grandi et une fois encore, on peut faire le parallèle avec les humains.

Le tout est agrémenté de dessins, dont les animaux sont forts mignons, mais les humains un peu trop simplistes.

Bref, c'est une belle réussite, qui nous sort des standards et nous livre de belles leçons de vie. Un roman pleins de couleur, de tendresses, de grandes rencontres et d'aventure au soleil.

Un roman qui se lit à partir du du second cycle primaire, ou 9-10 ans, environ.
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