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Un bon livre, une belle écriture, avec des personnages très touchants.
La famille de Nour retourne en Syrie après le décès du papa de Nour.
Cette famille syrienne vivait depuis longtemps à New York, à Manhattan.

La mère, qui comme le père est fascinée par les cartes, les cartographes, dessine et peint de magnifiques cartes. Les trois filles, Nour et ses 2 grandes soeurs, vont (re)découvrir la Syrie, puis d'autres pays du monde arabe.
Car arrivées à Homs, elles sont vite rattrapées par la guerre, la violence, les bombardements ... Partout, elles feront des rencontres, plus ou moins plaisantes. Elles rencontreront la solidarité, d'autres familles disloquées, de l'entraide, de l'espoir, de la foi ...

Tout est vu par les yeux de Nour, 12 ans et douée de synesthésie. Les voix, les bruits, les odeurs, tout est mêlé à d'autres sens, évoque des couleurs, des harmonies, des fulgurances, des parfums ...

Une autre histoire, entrelacée et racontée par Nour, lui permet de se souvenir de son père, et de garder espoir. L'histoire de Rawiya, qui voyagea aux côtés d'un grand cartographe, Al-Idrisi.

Une belle histoire, une belle quête. Quête de soi, de son histoire, Nour va grandir pendant ce voyage, sa famille va évoluer aussi, mûrir ...
Tout au long des épreuves et de l'exil, des voyages, il y aura en fil rouge l'histoire, le conte de Rawiya ... et l'espoir.

Un très beau roman. A découvrir !
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La carte du souvenir et de l'espoir est un livre qui m'a fait voyager et qui m'a ravi !

L'autrice, Jennifer Zeynab Joukhadar, dédie ainsi son livre
“Aux Syriens,
de Syrie où d'ailleurs,
et à tous les réfugiés”

Nous y faisons connaissance en 2011 avec Nour, petite fille de douze ans, née à New-York, dernier enfant d'un couple de Syriens alors que son père, « Baba », vient de décéder d'un cancer.
Bien vite, la situation économique de la famille se dégradant, sa maman décide de retourner en Syrie. C'est un dépaysement total pour Nour qui ne connaît, contrairement à ses soeurs que quelques rares mots d'arabe.
La situation en Syrie se tend, manifestations, explosions. Leur maison est entièrement détruite par un obus et la famille doit fuir. Ils traverseront de nombreux pays.

Voilà bien décrit la pénible odyssée des réfugiés : longs parcours pour chercher enfin un havre de paix, parcours parsemés d'obstacles, de tragédies et de mort.

Le roman, parallèlement au parcours de Nour, nous en fait vivre un autre, huit cent ans plus tôt, celui de Rawiya, jeune fille de seize ans, qui se travestit en garçon pour rejoindre le célèbre géographe al Idris dans l'espoir de le suivre et ainsi aider sa famille, pauvre car sa mère est veuve.
Les parcours de Nour et de Rawiya sont semblables, ils traversent les mêmes régions.
L'autrice établit ce lien parce que l'histoire de Rawiya était l'histoire que le père de Nour lui racontait sans cesse et dont elle ne se lassait pas.
Les deux parcours se mêlent sans cesse dans le roman, celui de Rawiya nous plonge dans la région du Levant à l'époque, nombre de personnages historiques y apparaissent et principalement le géographe al Idris qui établit à l'époque une carte du monde remarquable pour le compte du roi Roger II de Sicile - le livre des voyages agréables dans les pays lointains.

Outre ces personnages historiques, une créature mythique y apparaît et s'avère un acteur important : le Roc, oiseau à l'apparence d'un énorme aigle que l'on retrouve dans les mythologies arabes et indiennes.

Nour et Rawiya ont de nombreux points communs : père absent, au service d'un cartographe pour Rawiya, mère qui dessine des cartes pour Nour, toutes deux se travestiront en garçons, etc.
“Mama a un petit rire
— je crois bien que personne ne ressemble autant à Rawiya que toi.”

J''ai trouvé énormément d'attraits à ce roman et sans être certain de les détailler tous, je relèverais les points suivant :

- la richesse et la poésie de chaque description, qualités facilitées par la synesthésie de Nour : elle associe plusieurs sens
« Il parle à Mama en arabe. Sa voix est grise à pois roses. Celle de Mama est d'un châtain irrégulier, plus jaune que d'habitude. 

- la force, le courage et la résilience des deux jeunes filles

- L'atrocité de la guerre est bien rendue : Nour ne la comprend pas, sa mère non plus
- L'autrice nous décrit cette guerre sans nous en donner la genèse, pas de considération politiques, ce qui allège le récit

- L'importance donnée dans le roman a l'observation du ciel et des constellations. de nombreux passages y sont consacrés : Nour adorait les contempler avec son père, Rawiya les observe pour guider l'expédition avec l'astrolabe. Remarquons que le titre original anglais du roman est « The Map of Salt and Stars », le sel y représente quant à lui le chagrin et les épreuves.

- L'Orient est évidemment omniprésent avec ses lieux mythiques et l'odeur de ses épices.

Bien évidemment aussi et surtout, il nous décrit bien les trajets éprouvants et dangereux des réfugiés qu'hélas. nos pays accueillent parfois di mal

- Les nombreux lieux cités avec leur appellation arabe ou antique.

Ce dernier point m'amène à un troisième parcours.
Énormément de lieux, de régions sont citées mais malheureusement aucune carte ne figure dans le livre. Ces lieux sont admirablement décrits et m'ont donné envie de mieux les découvrir.
. D'autre part le contexte historique du XII è siècle me faisait grandement défaut, je le connaissais mal. J'ai lu ce roman sans m'en inquiéter car il est suffisamment captivant pour que cela ne me gêne, et je l'ai lu rapidement pour cette raison.

J'ai voulu le relire entièrement après l'avoir achevé et cette relecture m'a pris beaucoup plus de temps car j'ai voulu cartographier le parcours, me renseigner sur tous les endroits traversés, en trouver des images. Adolescent, j'aimais écouter un de mes oncles qui avait été ambassadeur à Damas parler de la Syrie, j'ai eu des clients syriens qui me parlaient de leur payS et cela me donnait envie - avant la guerre - d'y aller.
J'ai voulu approfondir mes connaissances sur les personnages historiques cités al Idris, Roger II de Sicile, Guillaume Ier de Sicile, le calife Az-Zahir, Nour as Din et tant d'autres, j'ai recueilli des informations sur les différents empires de l'époque : Seldjoukide, Fatimide, Almohades.
Je me suis penché sur la légende persane du Roc, capable d'emporter un éléphant dans ses serres et dont Marco Polo fait état dans ses relations de voyage.
J'ai poussé même cette recherche sur les plats cités et ai noté les recettes de l'iftar des katayefs, de l'oubl bi zeit et tant d'autres. Ne reste plus qu'à les tester….

Le roman se suffisait amplement en lui-même (sauf peut-être cette absence de carte dans le livre), il m'a marqué, ses héroïnes également mais je suis heureux d'ajouter qu'il m'a poussé en plus à d'autres découvertes.
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Au vu des critiques élogieuses et du résumé qui me donnait très envie, mon attente etait grande de découvrir l'histoire de Nour, 12 ans, et de sa famille, fuyant les atrocités de la guerre en Syrie au XXIe siècle. A cela s'ajoutait l'histoire d'une autre jeune fille, Rawiya, 900 ans plus tôt, partie dans une aventure extraordinaire avec un grand cartographe de son époque Cette dernière histoire est racontée par Nour, afin de l'aider à surmonter le deuil de son père et cette difficile aventure de fuite de son pays en pleine guerre.
Est-ce qu'entremêler ces deux histoires étaient nécessaires ? Je n'en suis pas si sûre, et je m'en suis fait la réflexion à plusieurs reprises lors de mes soirées lecture. J'ai plutôt eu l'impression que d'une certaine manière cela édulcorait le récit de la fuite et notamment certaines scènes qui ne m'ont pas autant touchée qu'elles auraient dû.
Ainsi, je garde une petite touche de déception, voire d'inachevé pour cette oeuvre qui pourtant présente tous les ingrédients que j'aime et qui a su séduire de nombreux autres lecteurs.

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LE coup de coeur de cette année. Ces 400 pages m'ont transportées. C'est un bijou. Les mots sont des bijoux, malgré les épreuves traversées. Pour vous dire, je l'ai lu en version numérique, et je l'ai regretté. J'aurai voulu pouvoir sentir le papier, la couverture, le poids des mots. Pouvoir refermer le livre, poser mes mains dessus, et déguster encore les mots dans mon esprit. C'est tellement poétique comme écriture, lumineux. Mais attention, je ne parle pas d'une écriture obscure où on lâche l'histoire parce qu'on ne comprends rien. Les choses sont dites, clairement. Brutalement. Mais avec tellement de poésie.
Je ne connais rien à la Syrie, je ne connais rien à la littérature arabe (Même si l'auteur est americano-syrienne) , à leur histoire. Je ne connais que « les cerfs volants de Kaboul » de Khaled Hosseini, que j'avais trouvé vraiment. D'ailleurs c'est parce qu'il était noté que ça y ressemblait que j'ai choisi ce livre. Mais ça n'y ressemble pas vraiment. C'est encore plus beau à lire. Et je parle des deux histoires en parallèle, a presque mille ans de distance, sur les mêmes terres, le même parcours. D'un côté pour connaître le monde, et de l'autre côté pour se connaître soi.
Lisez le. En ce temps difficile, en ces temps où les migrants ne sont pas les bienvenus, lisez le. Apprenez la poésie de cette vie, l'horreur de se retrouver projeté au milieu de la guerre, de devoir partir, même à 12 ans, et ce monde qui s'effondre en un jour…
J'aimerais avoir un pouvoir de conviction immense pour que chacun d'entre vous le lise. Mais si une seule personne est convaincue à la fin, ça sera toujours une. Alors allez y.
D'ailleurs je crois que je vais l'offrir à quelques personnes pour Noël. En format papier. Et j'espère que d'autres que moi passeront un moment aussi intense à le lire…
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Quel agréable week end de lecture quand on lit un livre de ce genre
Une famille vivant à New York suite au décès du père retourne en Syrie.
Très vite cette famille fuit à nouveau la Syrie pour un long périple à travers la Jordanie l'israel ,l'Egypte c'est ce voyage que raconte ce livre.
En remontant dans le temps c'est aussi l'histoire d'une jeune fille déguisée en homme qui parcooure le monde avec un cartographe qui a pour mission d'établir la carte du monde.
Ces deux jeunes filles voyagent une dans l'avenir l'autre dans le passé
Elles seront sauvées grâce à ??? je vous laisse lire le roman.
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La carte du souvenir et de l'espoir présente deux époques, celle du souvenir, Al-Idrisi, prince musulman résidant en Sicile à l'époque du roi Roger, auteur d'un célèbre traité de géographie universelle, et celle de l'espoir, Nour, petite fille syrienne qui puise courage et forces dans les cartes à l'époque actuelle de la guerre et des bombes. Ces histoires se mêlent et se confondent et cela pour notre bien comme lecteur car la tension est souvent extrême et le monde d'Idrisi, qui relève des contes des milles et une nuit, décharge de la pression du voyage de Nour et de sa famille. J'ai pris plusieurs jours pour absorber cette lecture. Même si l'autrice mentionne dans une note que cette oeuvre en est une de fiction, l'émotion est vive et le parallèle facile avec la vie des migrants actuels. L'horreur côtoie le beau et l'altruisme au quotidien, les couleurs se mêlent aux odeurs. Ce livre est d'une puissance extraordinaire, il faut prendre le temps de l'assimiler. Il restera longtemps dans ma mémoire.
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Nour, 12 ans, vit à Manhattan. Depuis le mort de son père des suites d'un cancer, elle retourne en Syrie avec sa mère, qui dessine des cartes, et ses soeurs, Houda et Zahra. Elle n'en a gardé aucun souvenir excepté quelque polaroids et les histoires de son père. Sous un figuier qui lui rappelle celui dont son père évoquait, elle se remémore une histoire qu'il lui racontait tous les soirs, celle de Rawija partie à Fes pour trouver le cartographe d'al-Idrisi en vue de devenir son élève. Sous le nom de Rami, Rawija, a rejoint l'expédition destinée à cartographier l'ensemble de la Méditerranée. 3 mois après l'arrivée, Nour et sa famille sont contraintes de quitter la Syrie où la guerre sévit.
Nous suivons en parallèle le récit d'exil tragique de Nour et l'histoire fantastique de Rawija. Cela nous permet d'avoir des similitudes entre leur parcours.
Dans ce roman passionnant, l'auteur nous fait voyager dans le temps et à travers les différents pays de la Méditerranée que Rawija et Nour ont traversés. le livre est découpé en plusieurs partie correspondant aux pays de ce parcours : Syrie, Jordanie / Egypte, Lybie, Ceuta, Algérie / Maroc. Chacune de ces parties est introduite par un poème dont la forme évoque les frontières du pays. Malgré la dureté de certain passages, la poésie est d'ailleurs très présente dans le récit à travers les légendes et émotions de Nour.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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La vie de Nour se trouve chamboulée après le décès de son père. Sa mère décide de quitter New York, où est née Nour, et de rentrer en Syrie avec ses deux autres filles Houda et Zahra, âgées respectivement de 18 et 16 ans.

La jeune Nour, 12 ans, ressent terriblement l'absence de son père. Elle ne parle pas vraiment l'arabe, a du mal à s'habituer à la vie en Syrie, d'autant plus que les émeutes viennent de commencer. Elle sursaute souvent au bruit des explosions qui pour l'instant ne touchent pas le quartier où vit la famille.

Alors pour se consoler, Nour se raconte le conte préféré de son Baba : celui de Rawiya, une jeune fille partie de son village de Ceuta au XIIème siècle, pour rejoindre, travestie en homme, la caravane du célèbre cartographe Al-Idrisi et devenir son apprenti.

Mais quand une bombe va détruire la maison familiale à Homs, la mère de Nour décide de quitter la Syrie avec ses filles.

Commence alors un voyage périlleux : celui que malheureusement tant d'hommes, femmes et enfants ont effectué depuis 2011.

Jennifer Zeynab Joukhadar a choisi, à la manière des contes à tiroirs des 1001 nuits, de glisser dans le récit du parcours de Nour et de sa famille, les épisodes des aventures de Rawia et d'Al-Idrisi. Cette construction apporte ainsi un peu de merveilleux au milieu des épreuves terribles vécues par Nour, permettant au lecteur de souffler un peu au milieu de ce qui est un témoignage de ce que des milliers de migrants ont eu, et malheureusement doivent encore, affronter pour survivre.

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Dans ce roman il y a deux histoires racontées par la même narratrice, Nour 12 ans.

Nour commence à raconter sa vie d'abord à Manhattan puis en Syrie. Elle commence également à conter l'histoire de Rawiya, jeune fille voyageuse aux alentours de l'an 1150.

Les deux récits sont imbriqués, ils racontent d'un côté la quête d'un géographe de renom "al Idrisi" accompagné de Rawiya, jeune fille qui se fait passer pour un garçon afin de pouvoir parcourir les terres et les mers en sa compagnie et de l'aider à cartographier le "monde". Et de l'autre la fuite d'une famille syrienne qui s'éloigne des guerres du printemps arabe.

Les routes suivies par les personnages du Moyen-Age et celles de l'exil de Nour et de sa famille sont les mêmes. On retrouve les mêmes endroits à plusieurs siècles d'intervalle.

L'écriture de Jennifer Zeynab Joukhadar est très documentée, mais comme elle le précise dans sa note à la fin du livre, certains personnages sont issus de la grande histoire de la découverte du monde dans les années 1100, tandis qu'aucun des personnages du récit de la famille migrante n'est réel.

J'ai beaucoup aimé l'alternance des deux récits qui apportaient chacun une lumière différente sur les pays traversés, les peuples qui les habitaient et les divers événements historiques ou tragiques que ce soit en l'an 1100 ou dans les années 2000.
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Un très bon et très beau roman sur l'exil, c'est fort, c'est magnifiquement écrit, pour un premier roman c'est vraiment très très fort, j'ai adoré. le passé, le présent, cette confrontation qui n'en est pas une. Encore !
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