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Nino S. Dufour (Traducteur)
EAN : 9782374253541
256 pages
Rue de l'échiquier (25/08/2022)
4/5   11 notes
Résumé :
Jeune queer d’origine syrienne installé à New York, le personnage principal des Trente Noms de la nuit tente de trouver sa place au sein d’une communauté qui ne le comprend pas. Mal dans son corps, il vit reclus avec sa grand-mère malade, dont il s’occupe avec tendresse. Il ne se sent vraiment libre qu’en s’éclipsant dans les rues de Little Syria, un quartier de Manhattan désormais supplanté par le monde de la finance, où il réalise des fresques d’oiseaux.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Symphonie ornithologique sur le thème des frontières, celles qui contraignent les corps, comme les territoires. À la recherche des identités, par-delà les restrictions de genre et de nationalité. Une écriture. Un sujet abordé avec finesse, intelligence et pudeur. Remarquable.
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Dans le quartier de Little Syria à New-York, un jeune transgenre syroaméricain vit avec sa grand-mère Teta dans un petit appartement en essayant tant bien que mal de payer les factures notamment médicales, que le Medicare ne suffit pas à couvrir. Cinq ans plus tôt, sa mère qui était ornithologue a disparue dans un incendie tragique, et c'est le coeur lourd qu'il arpente son quartier la nuit pour réaliser des fresques d'oiseaux.

Il y a ce corps qui ne lui correspond pas et qui le fait souffrir, notamment à cause de ce stérilet qui cause douleurs et saignements dans l'indifférence de son gynécologue, et puis sa communauté qui continue de le voir comme une fille "garçon-manqué", lui qui voudrait être enfin vu pour ce qu'il est, un garçon tout court.

Alors qu'il fouille dans une maison abandonnée qui doit être bientôt rasée au profit d'un immeuble sans charme, il découvre les carnets manuscrits de Laila Z., une artiste également syroaméricaine qui peignait des oiseaux d'Amérique du Nord et est aujourd'hui assez cotée. Avec ces notes et ces esquisses, il découvrira que Laila et sa mère se connaissaient et qu'elles cherchaient avec un autre scientifique un oiseau découvert et jusque là inconnu dont il resterait peut-être une toile quelque part.

Je dois remercier Mathieu, libraire marseillais que je suis sur Instagram, d'avoir parlé si chaleureusement de ce roman et de m'avoir fait découvrir par la même occasion un éditeur engagé avec un catalogue qui me correspond parfaitement. C'est un roman inattendu, j'ai parfois trouvé quelques longueurs dans ma lecture mais j'ai été particulièrement sensible à la quête identitaire et amoureuse de Nadir ce jeune transgenre, à l'histoire d'émigration de sa famille depuis la Syrie et à cette enquête artistique et scientifique qui nous plonge dans de joyeux pépiements sur les toits de New-York.

📖 Les Trente Noms de la nuit de Zeyn Joukhadar a paru le 25 août aux éditions Rue de l'échiquier dans une traduction de Nino S. Dufour. 354 pages, 24€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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Il est difficile de résumer succinctement tout ce que ce roman est. C'est d'abord un magnifique voyage au coeur de l'ornithologie, une promenade dans une volière infinie. Chaque page (ou presque) est marquée par la présence, la représentation ou l'évocation d'un oiseau, chacun amenant avec lui toute sa palette de couleurs et sa symbologie. Car au-delà de cette richesse visuelle, la beauté de ce roman réside dans sa poésie. La plume de l'auteur est d'une subtilité lyrique, gracieuse et délicate. Rien ne semble être forcé ou calculé, l'écriture est fluide et envoûtante.
C'est un roman très dense avec une intrigue très riche. le lecteur suit le parcours de trois générations au travers des voix des deux narrateurs alternatifs. Il y a d'abord ce jeune homme trans qui reste anonyme la majeure partie du roman, barrant chaque fois son prénom de naissance à chaque début de chapitre. Depuis la mort de sa mère, il ne peint que la nuit, une fresque murale dans le quartier que l'on appelait autrefois Little Syria, aujourd'hui remplacé par le World Trade Center. de cette époque, il ne reste qu'un vieux bâtiment communautaire. C'est là que notre narrateur contemporain trouvera le vieux journal d'une femme disparue depuis près de soixante ans: Laila Z. Une peintre dont sa défunte mère admirait beaucoup le travail.
Le deuxième narrateur est donc Laila Z., immigrante syrienne arrivée à New York dans les années 30, peintre spécialisée dans la représentation d'oiseaux. Au fil des pages de son journal, le lecteur apprend qu'en quittant son pays d'origine, Laila a laissé derrière l'amour de sa vie. Et c'est à New York qu'elle entreprend de lui écrire au travers d'un journal.
Les thématiques du roman sont diverses: l'immigration, la découverte de soi, l'appartenance, le deuil (personne décédée, amour perdu), l'ornithologie, l'amour. Il faut prendre son temps pour le lire et en savourer chaque lettre. The Thirty Names of Night est vraiment un roman incroyable. Je ne peux que le recommander. Lu en VO.
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Devenant Nadir au fil des pages, un jeune homme transgenre mal dans sa peau se débat au quotidien dans l'appartement étriqué qu'il partage avec sa grand-mère au sein de la communauté pauvre que recouvre Little Syria, à New York. Décédée quelques années plutôt dans un incendie, sa mère, ornithologue, lui a légué cette curiosité des différentes et milliers d'espèces d'oiseaux existants à travers le monde et, à la nuit tombée, Nadir déambule dans son quartier pour les incarner en fresques sur les murs de bâtiments oubliés. Un soir, alors qu'il pénètre dans un immeuble abandonné, Nadir tombe, en examinant le salon, sur le journal intime d'une certaine Laïla Z., une peintresse elle aussi syro-états-unienne et qui semble – ou a semblé – bénéficier d'une certaine notoriété. Au fil des pages, Nadir découvre que Laïla et sa mère se connaissaient.
Après le très beau La carte du souvenir et du territoire, nous retrouvons dans ce nouveau récit de Zeyn Joukhadar cet attachement particulier à la culture et à l'histoire syriennes, aux migrations comme à la place des femmes et des personnes queer dans nos sociétés androcentrées. A travers la quête de soi de son personnage principal, l'auteur sait rendre subtilement compte des bouleversements physiques et psychologiques que provoquent le fait de se découvrir une identité de genre non-conforme à celle assignée à la naissance et à l'inscrire, par le biais de la thématique du corps, de manière plus globale parmi les enjeux liés aux groupes opprimés, notamment celui des femmes cisgenres, tout en développant, en parallèle, une intrigue proche de l'enquête policière dans le milieu de l'art, de la zoologie et des secrets de famille.
Un roman original dans ses thématiques, non exempt de délicatesse dans sa narration comme dans la réelle tendresse qui le lie à ses personnages.
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C'est une lecture douce et envoûtante sur une quête d'identité très touchante. A la découverte de ce carnet, ce jeune queer cherche à explorer son histoire familiale. Les chapitres alternent entre son carnet où il ecrit à sa mère, tragiquement disparue et, le journal intime de cette mystérieuse Laila Z. Ce changement de narrateur apporte une vraie dynamique au récit. Nous découvrons un jeune mal dans sa peau qui souhaiterait se débarrasser de son corps. Au fil des pages, nous observons son mal être et son rapport à son entourage. Son histoire familiale l'aide peu à peu à gagner de la confiance en lui et à s'ouvrir aux autres. Au rythme de la migration des oiseaux, l'auteur nous parle de cette transidentité mais également d'immigration, de la souffrance du peuple syrien. Avec une plume tout en retenue, délicate et justement dosée, il pointe du doigt les dysfonctionnements d'une société dans laquelle il est bien difficile d'être ce qu'on est. J'ai passé un agréable moment et j'ai aimé suivre ces personnages sur le chemin de la résilience. Je suis ravie d'avoir lu un si beau roman sur la transidentité.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce soir, cinq ans jour pour jour après t'avoir perdue, quarante-huit bruants à gorge blanche tombent du ciel.
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Je n'ai pas écrit depuis l'accident de mon père. Il est plus facile d'oublier les jours quand on ne les fixe pas et parfois, quand je prends mon crayon, tous les mots que je n'ai pas dits sifflent comme une bouilloire et je ne supporte plus de dire quoi que ce soit.
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Les gens que j'aime pleurent ce qu'ils ont perdu et la ville saigne un flot d'oiseaux.
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I loved you once, and I love you still, but not all migrations end with a return home
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