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Critique de Jean-Daniel


En 2003, Pierre Jourde publiait « Pays Perdu », un récit où il parlait d'un petit village du Cantal, dont sa famille est originaire. Jourde souhaitait faire l'éloge de son village et montrer son attachement, pourtant le livre a fortement déplu aux habitants de ce village, car certains s'étaient reconnus sous des termes qu'ils estimaient peu flatteurs, voire humiliants. Aussi, l'année suivante, alors qu'il y retournait, Pierre Jourde et sa famille sont victimes de menaces et d'une violente agression par des habitants qui veulent en découdre car ils s'estiment calomniés par le récit et victimes de trahisons gratuites, alors que certains n'ont même pas lu le livre. S'ensuit, en 2007, un procès retentissant, car très médiatisé, où les agresseurs sont condamnés, mais Pierre Jourde est mis au ban de son village.

La Première Pierre, écrit dix ans après la publication du texte qui sema la discorde, revient sur cet épisode de la vie de Pierre Jourde, revenant sur les faits à partir du moment de l'agression jusqu'au procès. L'auteur propose un récit minutieux de l'escalade de violence au village, ainsi qu'une réflexion sur les éléments qui l'ont poussé à écrire « Pays perdu », qui était à l'origine « globalement, un éloge du pays » mais qui a en fait eu le tort de « raviver les souffrances ».

Les années ont passé, mais au village, rien ne sera plus comme avant. Pierre Joudre analyse sans complaisance les causes de la violence ; il a été coupable de maladresses, qui ont transformé de vieux amis en adversaires résolus à le blesser lui et sa famille alors qu'il se réclamait des leurs. « Tu n'es même pas un inconnu, tu es un fantôme, une non-présence. »

S'en est suivi un débat sur la liberté de l'écrivain et le pouvoir de la littérature. Peut-on parler absolument de tout et se dégager des conséquences de ses écrits (ou de ses dessins, ou caricatures…) ?

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