Puis il s'éloigne avec le loup qu'il tient sous son bras droit comme un vulgaire paquet de linge sale. Je ne le quitte pas des yeux jusqu'à ce que leurs silhouettes ne forment plus qu'un point minuscule dans l'immensité verte.
Il y a ces moments presque magiques où elle sourit. Selon Jeanne, elle a alors confiance en la vie et le désir de se nourrir. Mais cela ne dure jamais longtemps. Il y a ces autres moments où son visage devient tout triste et où elle perd l'appétit. Comme si quelque chose était débranché à l'intérieur d'elle. Je travaille activement à reconnecter les fils déconnectés.
« -Mais tu sais, les enfants n’ont pas à être forts à la place de leurs parents, vous aurez bien le temps de l’être plus tard. »
« Peut-être qu’on ne peut pas être fort tout le temps? Passé une certaine date, un certain âge, la force se périme-t-elle comme les yaourts? »
« Nous nous prenons la main et restons ainsi un instant. Ensemble. Comme les deux doigts de la main. »
« En premier lieu, je rebaptise les différents repas. Le petit déjeuner devient « l’envolée du matin », le déjeuner est « la pause enchantée », le goûter, « l’anticreux du milieu », et le dîner, « les délices de fin de journée ». Puis je commence à détailler le contenu et les ingrédients de chacun. Au programme : lait du jour levant, poudre de l’aurore, pain de la vie, biscottes antichocottes, galipette complète, omelette en fête, soupe étoilée, cake aux mille sourires, fondant et réconfortant, tarte aux amours meringués… »
« L’amour, c’est beau en vrai. »