Modern African Wars (5) The Nigerian-Biafran War 1967–70

Cinquième épisode d'une sous-série consacrée aux guerres africaines modernes dans la série Men-at-Arms de l'éditeur Osprey, ce volume se penche sur la guerre entre le Nigeria et la très éphémère république du Biafra.

En effet, après le retrait des britanniques et l'indépendance du Nigeria en 1960, des conflits ne tardèrent pas à éclater entre les Igbos, une minorité chrétienne, et la majorité musulmane. En 1966 un coup d'état porta au pouvoir des militaires issus des Igbos, ce qui élargit encore la fracture. Ce gouvernement ne dura que quelque mois avant d'être renversé par un second coup d'état, provenant de la majorité musulmane cette fois. Aussitôt au pouvoir, ceux-ci programmèrent le nettoyage ethnique des Igbos, ce qui amena ceux-ci à tenter de faire sécession par la création d'un état indépendant, le Biafra, dans l'Est du pays.

Après une remise en contexte, l'ouvrage compare de manière détaillée les deux camps en termes de capacités humaines, d'armement, d'équipement et de véhicules. Il se dégage de manière générale que les Biafrans avaient un potentiel humain de qualité, du fait qu'ils occupaient auparavant les positions les plus élevés dans la société, ainsi le gouvernement central manqua cruellement de médecins pour soigner ses médecins, la plupart d'entre eux étant passés dans le camp Biafran. En revanche, en termes de nombre, le Biafra était nettement inférieur, et surtout, ils était presque totalement démuni au niveau de l'armement, la plupart de ses troupes n'ayant que des bâtons et des machettes, ou dans les meilleurs cas qu'une ou deux cartouches pour leurs fusils.
Dans ces conditions, on peut s'étonner qu'il ait fallu tellement de temps au gouvernement pour écraser la révolte, et le livre explique bien ce point, en montrant les failles existant dans l'organisation du pays, avec par exemple des unités militaires qui se faisaient concurrence les unes avec les autres.

L'ouvrage aborde également le rôle des mercenaires occidentaux, notamment le groupe de Rolf Steiner et Roger Faulques, qui ont combattus aux côtés des Biafrans. Cette partie aurait cependant peut-être méritée d'être un peu plus développée, notamment pour préciser davantage à quel point ces mercenaires étaient liés aux gouvernements européens (il a été dit ailleurs que Faulques aurait été mandaté par le gouvernement français, mais ce n'est pas vraiment abordé dans le livre).

Un bon livre dans l'ensemble, sur un conflit généralement mal connu en Europe (comme la plupart des conflits africains d'ailleurs), qui contribue aussi à une meilleure compréhension de l'Afrique de l'Ouest actuelle.