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EAN : 9782355847295
304 pages
Sonatine (03/09/2020)
3.92/5   455 notes
Résumé :
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3,92

sur 455 notes
Sur l'étal, ce roman ne peut pas échapper à notre regard ni manquer de susciter notre curiosité. La couverture , déjà, ne rutile pas , non , plutôt sombre , grise , esthétiquement superbe avec des dégradés obscurs ...Pas forcément attirants , ces dégradés, mais bigrement intriguants , voire menaçants ....Une belle réussite, à mon avis , et déjà porteuse d'une ambiance dans laquelle il va bien nous falloir nous immerger . Les Appalaches . Un nom qui fait rêver, un nom qui fait frémir, lieux de liberté, lieux nourriciers aussi , là où abonde un gibier salvateur pour les populations en quête de survie , braconniers , " cultivateurs " de produits interdits .
C'est dans ces lieux et ces contextes qu'un braconnier , confondant sa victime avec un animal sauvage , devient un criminel....
Triste événement, aggravé par l'affolement , l'appel à un ami , la dissimulation du corps dans des terres glaiseuses , loin d'être aussi salvatrices qu'auraient pu le croire ceux qui y avaient " confié " un corps indésirable . Deux hommes dans une galère, bientôt rejoints par un troisième, le frère de la victime , bien décidé à retrouver et venger "son petit- frère Sissy " . Un rustre ?
La force de l'auteur est de " donner de la hauteur " à son récit en analysant les pensées des personnages , décortiquant au scalpel leurs pensées profondes , mettant " à nu " leurs personnalités. Est- ce la présence obsédante d'une nature luxuriante , mais actions et réflexions se succèdent pour donner au récit beaucoup de " corps " et un intérêt dramatique de premier plan , intérêt d'autant plus prégnant que le nombre de personnages sera extrêmement restreint et focalisera toute notre attention . J'ai adoré cette implication obligatoire et , finalement , pas si " facile " du lecteur dans cette sordide histoire .
La traduction , même si c'est toujours délicat à dire , me semble bien " coller au projet " et le roman se lit avec avidité.
Personnellement , cet auteur est désormais " dans mon fichier " , j'avoue avoir été séduit mais , si j'en crois certaines critiques , je sens que l'équipe des " fans " va vite s'étoffer.
C'est un roman noir , très noir , avec des passages difficiles bien maîtrisés afin de ne pas rebuter le lecteur mais , plutôt, de laisser la porte ouverte à tous pour provoquer la réflexion. La fin du roman est juste.....Vous verrez bien. le chemin sera long , ardu , désespérant mais ...peut- être pas ..désespéré. Bonne lecture et ...bon courage .


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Un grand merci à Babelio et aux éditions Sonatine...

Il n'en a que faire, Darl Moddy, de la saison de la chasse. Alors même s'il a deux mois d'avance, il ne va pas le louper, ce cerf majestueux qu'il voit passer depuis deux ans de la ferme des Buchanan aux bois du vieux Coon Coward. D'autant qu'il sait ce dernier absent pour une semaine. Tard, un soir, alors que le soleil est déjà couché, armé de son fusil, il se cache dans les bois, certain que le cerf va bientôt se montrer. Malheureusement, ce qu'il prend pour l'animal n'est autre qu'un homme. Gisant sur le ventre, la chemise rendue presque noire par le sang. Que faisait ici, en pleine nuit, Carol Brewer, ce simple d'esprit, sur les terres de Coward ? Paniqué, il appelle aussitôt son meilleur ami, Calvin, lui demandant de se pointer vite fait avec sa pelleteuse. Si celui-ci accepte de l'aider, les deux hommes savent pertinemment que rien ne sera plus comme avant, d'autant que le frère du défunt, Dwayne, une vraie terreur de la région, va rapidement s'inquiéter de la disparition de celui-ci...

C'est au coeur des montagnes Appalachiennes, ces immensités à la fois majestueuses et dangereuses, que David Joy plante le décor de son dernier roman. S'inspirant d'un fait réel, à savoir un homme qui en a tué un autre, le confondant avec un sanglier, il tisse une sombre histoire de vengeance. Si Darl et Moddy ne voient en Dwayne qu'un homme violent et rustre, ils n'imaginent pas un seul instant le lien très fort qui le lie à son frère. Blessé, meurtri, presque amputé, Dwayne n'a, semble-t-il, pas d'autre choix que de venger ce dernier, un homme simple d'esprit qu'il aura tenté de protéger toute sa vie. David Joy dépeint, avec force et intensité, la face sombre des hommes. Et s'il est question de vengeance, de culpabilité, de survie, il aborde également les liens qui unissent les hommes, l'amitié et l'amour. L'on ressent, à travers ses mots, qu'il connait les gens et les histoires qu'il raconte, qu'il traverse lui aussi ces décors de montagnes si tragiquement dépeints. À la fois sombre et lumineux, ce roman, servi par une plume magnifique, nous plonge, avec une justesse remarquable, au coeur de l'Amérique miséreuse...
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Un chasseur sachant chasser sans...
Visiblement, non.

Darl Moody vient de commettre l'irréparable.
Un truc tout con qui pourtant survient régulièrement.
Confondre un animal traqué avec un être humain.
Ballot. D'autant que le plus souvent, c'est la balle qui gagne.
D'autant plus bêta lorsqu'on connait le frangin du défunt, un mec que l'on souhaiterait croiser le moins souvent possible pour la pérennité de son assurance-vie.
Darl se retrouve donc avec un léger problème.
Plutôt que d'en avertir Houston, c'est à Calvin, son "best friend for ever", qu'il échoira de le tirer de cette fosse à purin.

Tu aimes la nature et une certaine rugosité dans les rapports humains ?
Alors ce Joy tu adoreras.

Les Appalaches en toile de fond.
Une misère sociale et affective, comme moteur, couplée à un évident manque de bol, et c'est avec un brio implacable que l'auteur avance des pions qui, à n'en pas douter, devraient être bien peu nombreux à passer la ligne d'arrivée.

Joy fait dans la psychologie sans jamais être chiantissimement démonstratif.
Il assoit une dramaturgie solide et crédible en tablant sur l'humain et ses choix de vie... ou de mort.
Des dilemmes conscientisés, véritables supplices psychiques, où bien et mal se livreraient à un combat sans merci en usant de votre boîte crânienne comme d'un octogone de MMA.
De fait, ici, point de véritable victime, ni de parfait salaud, mais bel et bien deux êtres en perdition face à leurs contradictions, leur sens respectif de la justice et ses répercussions collatérales.
C'est violent, terriblement désespérant mais d'une effroyable justesse de ton et de narration.

Un grand Joie porteur d'une immense Joy !
Et vice-versa...
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Quand un chasseur -braconnier croit , en pleine nuit dans les Appalaches en Caroline du nord, voir un sanglier, et tire sur un autre braconnier, ça peut , s'il prend la mauvaise décision, avoir de terribles répercussions...
Et Darl prendra la mauvaise décision, qui est de ne pas aller voir la police... C'est que le frère du défunt n'est pas un gentil garçon, et il adorait son frère...
Un petit coup de fil qui finit en grosse avalanche de violence, le tout enveloppé dans un papier cadeau XXL... Celui des grands espaces, celui de la chasse , nature , pêche et dureté de la vie; celui d'un monde où la moitié de la population a un flingue (au moins) chez lui, celui de la nature sauvage.
Bref, le monde dans lequel baigne l'auteur , puisqu'en plus d' être un jeune brillant écrivain , il vit dans ce cadre grandiose que sont les Appalaches, il y chasse et il y pêche, ce qui donne une authenticité à son histoire, qui ne peut être feinte.
j'ai lu , le petit portrait que mettent à notre disposition, les Editions Sonatine, David Joy a été l'étudiant d'un autre écrivain célèbre Ron Rash, qui l'a encouragé... Merveilleuse Amérique , qui voit sur le berceau des "aspirants écrivains inscrits en master des métiers de l'écrit", des "parrains-la bonne fée" aussi illustres que cela, je ne suis pas sûre qu'en France, ce soit le cas...
David Joy nous délivre un roman qui parle de violence, de vengeance, du curseur entre le bien et le mal, de dureté de la vie mais qui est peut- être, le plus optimiste de son oeuvre , sur la fin (en cherchant un peu et en se penchant pour y trouver le bon angle ...).
Joy , le bien nommé, nous fait voyager, prendre des bouffées d'air pur au delà de nos petits 20 kms autorisés en cette période de confinement, et ça mesdames et messieurs, cela n'a pas de prix ! Merci Mr Joy....
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Je termine avec plaisir cette histoire de vengeance et de rédemption en plein coeur des Appalaches.
Dans un paysage de campagne où pratiquement tout le monde au village et dans ceux environnants se connaît de génération en génération, on y fait la rencontre de trois personnages: Darl Moody, son meilleur ami Calvin Hooper et celui, avec bien mauvaise réputation, Dwayne Brewer.

Dans ce milieu rural, le labeur est dur. On travaille les champs, la terre, on bidouille dans des garages, on travaille de ses mains. Les gens sont généralement pauvres et habitent dans des maisons mobiles plus ou moins rafistolées. Les gens vivent avec peu mais les liens familiaux sont forts et importants.

"Darl Moody n'avait strictement rien à foutre de ce que l'État considérait comme du braconnage. Selon lui, quiconque réduisait la saison de la chasse à deux semaines sans allouer une seule journée à la biche se fichait qu'on meure de faim. La viande dans le congélateur était une viande qui n'avait pas besoin d'être achetée et payée, et ça finissait par signifier beaucoup quand le boulot se faisait rare chaque hiver."

Un soir, alors que la lumière décline, Darl part braconner sur les terres d'un voisin à la recherche d'un gros cerf qu'il pourchasse depuis un certain temps et à bonne distance, tire sur le frère cadet de Dwayne sans le faire exprès, l'ayant pris pour un sanglier. Paniqué et mortifié, il cherchera comment se sortir de ce pétrin car il sait que le frère Dwayne n'est pas genre d'homme à écouter, quelles que soient les circonstances. Darl ne prendra peut-être pas la meilleure des décisions...C'est l'histoire de ces trois hommes, ce lien entre eux, que nous découvrirons.

David Joy nous emporte dans son texte rempli d'émotions et, bien que nous ne soyons pas toujours d'accord avec Dwayne, sa façon de penser, son comportement qui tend à la violence, son personnage est quand même bien campé et on peut comprendre comment il en est venu à voir le monde ainsi, une vision plutôt sombre et négative. Ce n'est pas un personnage aimable, pourtant, on peut palper sa tristesse et il arrive à susciter la pitié. Tout comme son défunt frère Sissy, un peu simple d'esprit mais inoffensif.
Toute leur vie, ils n'ont pu compter que l'un sur l'autre.

Quant à Darl et Calvin, on ne comprend pas nécessairement leur façon d'agir, mais ils ont un bon fond et, comme chaque humain, ressentent du remords, de la honte, de la peur, font des choix. Pensent aux autres avant eux-mêmes. Une histoire imprévisible qui nous emmène en terrain peu connu...où la nature est omniprésente.

Une histoire saisissante qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin ! Un roman que je recommanderais si vous avez envie d'une histoire de vengeance mais pas totalement gratuite (dans le sens où chaque personnage a ses convictions, même si on peut les désapprouver) et avec des parcelles de lumière à travers.

Un auteur que j'ai adoré découvrir avec des personnages bien travaillés ! À lire !
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
28 décembre 2020
Ce suspense inquiétant, se déroulant sur des terres à ginseng de la Caroline du Nord, offre à la fois une intrigue taillée au couteau, des personnages stupéfiants et une ambiance de cauchemar. Après avoir lu ce roman, personne n’aura envie d’aller fureter dans ces forêts giboyeuses, la nuit tombée !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Telerama
13 octobre 2020
En digne héritier de Ron Rash, le jeune prodige des Appalaches a réussi un livre à la beauté âpre, entre poésie des grands espaces et réalisme le plus cru.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
La seule chose que Dieu ait jamais réussie, la seule chose qu’il ait faite de façon absolument parfaite, ce sont ces montagnes. Ces arbres. Ces ruisseaux. Ça, il l’a réussi, expliqua Dwayne. Mais ensuite, il a créé l’homme, il a créé un animal si idiot qu’il détruit le cadeau qui lui a été fait, et lui reste assis là et il regarde.
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Ces moments, au cours d'étés qui semblaient durer éternellement, avaient été parmi les meilleurs de sa vie. (...) Les étoiles semblaient plus vives à l'époque, et lorsque Calvin leva les yeux vers le ciel constellé, il songea qu'elles l'étaient peut-être pour de bon. Peut-être qu'il n'y avait qu'un ou deux moments comme ça dans la vie d'un homme, et peut-être l'homme était juste une créature trop stupide pour reconnaître ces moments jusqu'à ce qu'ils soient depuis longtemps passés.
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Ils restèrent un long moment assis sans parler, ni l'un ni l'autre n'ayant quoi que ce soit à dire ni même le désir de briser le silence. Parfois la proximité suffisait, et le simple fait d'être proches rendait les sons inutiles.
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Il y avait quelque chose de plaisant de voir la vie revenir, même si c'était une sensation de courte durée. Le truc avec ce monde, c'était qu'on n'avait encore rien trouvé pour le faire ralentir ou s'arrêter de tourner.
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"Laissez- moi dire les choses de sorte que vous compreniez bien, commença-t-il. Vous vous êtes tenu devant un feu de camp, et tout à coup le vent tourne, et vous vous retrouvez avec toute la fumée et les cendres sur vous, et vous devez changer de place pour pas être brûlé, pour pas suffoquer à cause de toute cette fumée ? "
Stillwell acquiesça.
" Toute ma vie j'ai tourné autour de ce feu, et toute ma vie la fumée m'a suivi. C'est la seule vérité que je connaisse. Ça a été comme ça pour mon frère et moi depuis le jour où est venus au monde.
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Vidéo de David Joy
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous présente deux romans récemment sortis en format poche et qui, chacun à leur façon et à deux périodes historiques très distinctes, mettent en scène des personnages à qui on refuse l'accès au fameux "rêve américain".
- Nos vies en flammes, David Joy, 10/18, 8,90€ - Aminata, Lawrence Hill, Folio, 10,20€
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