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Critique de Woland


The Tooth Fairy
Traduction : Michel Pagel

Curieux et déconcertant roman que celui-ci. Il ne fait jamais peur - j'ai passé trois-cent-dix-huit pages à espérer un monstre qui n'est jamais venu - et tient à vrai dire beaucoup plus du roman initiatique que du roman de terreur.

A la base, la Fée des Dents*, cette petite créature qui remplace, chez nos amis anglo-saxons, notre Petite Souris amatrice de dents de lait. Il s'avère que le jeune Sam Southall, probablement medium sur les bords, parvient à la voir quand elle se présente dans sa chambre pour accomplir son travail. Seulement, à la place de la Fée, c'est une espèce de petit monstre aux dents limés en pointe qu'il découvre.

Surnommé "Quenotte" faute de mieux, le bizarre personnage ne cessera de se manifester auprès de Sam, à une fréquence telle que ses parents jugeront utile de l'envoyer chez un psychiatre. (Je vous rassure : le psy en question boit comme une outre et s'imaginera toujours qu'il s'agit là d'un avatar de plus du fameux "compagnon de jeux invisible" typique de l'enfance.)

Le seul détail qui éveillera un tant soit peu l'intérêt du psy, ce sera le changement de sexe de Quenotte le jour où Sam ressentira de son côté ses premiers émois charnels. Devenue une fille supposée de la non moins supposée Eve, Quenotte se cantonnera à ce sexe et accompagnera Sam jusqu'à l'âge adulte. Et puis, sur une dernière pirouette, elle (il ?) rejoindra les limbes.

Bien entendu, Sam mène aussi une vie non onirique, avec ses copains, leurs parents, etc ... Tout cela meuble, dirai-je. Mais de là à faire peur ... Certes, quelque chose d'épouvantable, avec cadavre en décomposition dissimulé dans un chêne, se produit lors du passage-éclair de Sam et de ses meilleurs amis dans une troupe de scouts mais ce qui avait pris de faux airs à la Stephen King s'évapore, là aussi, comme s'évapore nos derniers rêves au matin.

"L'Intercepteur de cauchemars" se lit cependant avec beaucoup de plaisir. Il faut simplement se faire une raison et se dire que l'auteur possède une conception très particulière de l'épouvante. Jusqu'ici, ce que j'ai lu de plus ressemblant, c'est Walter de la Mare. La première fois, La Mare ne m'avait pas convaincue. La seconde, ça allait déjà mieux - il est vrai que j'avais relu son admirable "Tante de Seaton" entretemps. Par conséquent, je donnerai une seconde chance à Graham Joyce - d'autant que l'on vient de me prêter un autre de ses livres.

Je vous tiens au courant. ;o)

* : c'est Terry Pratchett qui, dans "Le Père Porcher", a créé la plus extraordinaire Fée des Dents qui soit. Ce volume des Annales du Disque-Monde, ne le ratez pas !
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