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EAN : 9782702159477
348 pages
Calmann-Lévy (13/04/2016)
4.25/5   24 notes
Résumé :
« Être le frère du Che ne peut pas être anodin.
Mais il fallait bien qu’il soit le frère de quelqu’un.
Il se trouve que c’est tombé sur moi.
Pendant longtemps, je n’ai été que Juan Martin Guevara,
puis je suis devenu le frère d’Ernesto Guevara.
Et ensuite, celui d’une légende, le Che. »

Quand les Guevara apprirent la mort du Che, à la une des journaux, ils décidèrent de garder le silence. Cinquante ans plus tard, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Les frères et sœurs du Che s'étaient promis de ne jamais parler de leur illustre grand frère. Ils étaient alors sous le coup de la mort de celui qu'ils admiraient et chérissaient tous. Aujourd'hui, cinquante ans après cette promesse, Juan Martin, le cadet de la fratrie (né 15 ans après Ernesto), décide de raconter son frère aîné à la journaliste Armelle Vincent.

Issus de l'aristocratie, les parents Guevara sont des originaux sans le sou qui élèvent avec amour leurs cinq enfants dans un esprit de liberté et de culture de gauche (principalement Célia, la mère). La famille déménage beaucoup pour s'installer chez les membres de leur vaste et fortunée parentèle ou dans des maisons délabrées. Une éducation bohème et intellectuelle dont le Che a probablement tiré son goût pour les voyages et l'engagement politique qui finissent par inquiéter ses parents. A juste titre, puisque son idéalisme et sa haine de l'impérialisme américain trouvent avec la rencontre de Fidel Castro le moyen de s'exprimer, mais le conduit à sa perte. Sa participation à la révolution cubaine qu'il tente d'appliquer à d'autres pays le mène en Bolivie où il est abattu par l'armée régulière.

Forcément partial, car il est celui d'un frère aimant évacuant les aspects les plus sombres de l'engagement révolutionnaire du Che, ce portrait est néanmoins touchant parcequ'il révèle, un fils, un frère, un ami fidèle et affectueux. Un intellectuel courageux soucieux de défendre les opprimés, mais théoricien de la révolution plus que leader, qui a payé de sa vie le fait de n'avoir pu entraîner suffisamment d'hommes dans ses actions subversives.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Calmann-Lévy pour cette lecture instructive.
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Le livre commence par un pèlerinage de Juan Martin Guevara à La Higuera en Bolivie (à equidistance de la capitale La Paz et la frontière argentine), où son illustré frère, le "Che" fut fusillé, le 9-10-1967. Ernesto Guevara est mort debout en disant à son exécuteur, Mario Terán Salazar, qu'il regarda droit dans les yeux : "Calmez-vous et visez bien. Vous allez tuer un homme ("Va a matar a un hombre"). Ce furent les dernières paroles du grand révolutionnaire et idole des jeunes idéalistes un peu partout dans le monde.

La popularité de Che Guevara a été phénoménale : combien de ces fameux posters au fond rouge-sang et la tête du docteur au béret basque orné d'une étoile rouge n'ont pas décoré les murs des chambres d'élèves et d'étudiants ? Et ça continue, car 50 ans après sa mort, on peut s'inscrire pour un voyage organisé, "La ruta del Che", un circuit en son hommage, qui se termine justement à La Higuera, où sur la place principale il y a maintenant un monument avec une grande sculpture de la tête du guérillero (toujours avec ce béret et étoile).

Ernesto "Che" Guevara (1928-1967) est tellement célèbre, qu'il se retournerait probablement dans sa tombe si je me mettais à résumer sa vie ! Je me limiterai donc à suivre le récit de son jeune frère, Juan Martin (°1944), tel que la journaliste française, Armelle Vincent, l'a merveilleusement noté et à des anecdotes personnelles. La qualité du récit de la correspondante du Figaro, GÉO, Elle, le Point, Marianne...aux États-Unis, m'a tellement ébloui, que du coup j'ai commandé son ouvrage : "La jeune fille et le cartel : Un narco-roman". Bien qu'elle réside depuis quasi un quart de siècle outre-Atlantique, Armelle Vincent a eu l'idée lumineuse d'adhérer à notre Babelio, sous son nom en un mot. Malencontreusement, ma demande d'amitié sur notre site est restée sans réponse (provisoirement, j'espère).

Ernestito (diminutif affectif employé par sa mère, qui lui a enseigné le Français et donné le goût de la lecture) avait 15 ans de plus que l'auteur et celui-ci ne l'avait pas vu depuis 6 ans, lorsque après la victoire de l'armée rebelle sur l'armée du dictateur corrompu Fulgencio Batista (l'homme de paille de la mafia américaine), Fidel Castro mettait un avion à la disposition de la famille de son "Commandante" pour célébrer cette victoire à La Havane, en janvier 1959, à l'insu d'ailleurs du Che.

L'histoire veut que peu après Fidel se retire avec ses lieutenants pour former un gouvernement. L'ambiance était au zénith et le brouhaha navenant, aussi bien que le Che, assis de l'autre côté de la salle de réunion, leva la main, lorsque Fidel demanda un "economista". le pauvre toubib avait cru entendre un "ecologista". Ainsi, notre héros fut bombardé ministre de l'économie et des finances et gouverneur de la banque nationale. Des billets de banque furent imprimés à son effigie (évidemment avec béret et étoile). En 1993, j'ai passé 3 semaines à Cuba, et me suis des mon arrivée renseigné pour trouver un de ces billets de 3 pesos. À mon départ, dans le même aéroport, un collectionneur local m'en a remis un. Je ne prétends pas que ce soit le "collectible" de la plus grande valeur en $ ou €, mais c'est sûrement celui qui m'a fait le plus plaisir.

Autre anecdote, si vous le permettez. Pendant ce séjour à Varadero, mon épouse s'était assoupie à la plage et avait attrapé un méchant coup de soleil. Une jeune doctoresse l'a exceptionnellement bien soignée et lorsque j'ai voulu payer ce toubib pour ses soins et pommades, elle a refusé, indignée, mes dollars. Sachant qu'à cause du blocus yankee, il y avait toujours des produits introuvables, j'ai posé la question à cette aimable Consuelo. À ce moment, c'étaient les serviettes hygiéniques pour dames. Lors d'une excursion à Cienfuegos, j'ai réussi à en acheter tout un carton, "made in Czechoslovakia". En montant dans le bus avec mon carton, c'était l'hilarité générale parmi les touristes canadiens, mais Consuelo était rouge et ravie.

Juan Martin se plaint que son frère aîné est devenu un mythe et l'objet d'un commerce éhonté. La Higuera par exemple n'est plus un hameau misérable, mais "une boutique (Che) à ciel ouvert...qui n'a rien à voir avec mon frère, rien". Je comprends sa réaction évidemment, mais je la trouve un peu exagérée dans la mesure que ce négoce est le revers de la médaille de cette énorme popularité et où est le mal à ce que quelques pauvres "campesinos" (fermiers) gagnent quelques pesos des riches touristes étrangers naïfs ?

Le livre est intéressant pour apprendre ce qu'a été pour les membres de la famille Guevara, l'effet du phénomène Che : pour ses parents, son frère Roberto et ses soeurs Celia et Ana Maria. le récit de leur visite à Cuba, tout de suite après la révolution victorieuse est passionnant. Mais il y avait également l'inquiétude sur le sort du Che, qui disparaissait pour prôner la révolution populaire dans d'autres pays d'Amérique latine, comme la Bolivie, où il fut activement recherché par les forces de l'ordre réactionnaire, aidées par l'inévitable CIA.

Les 5 enfants du Che, nés entre 1956 et 1965. n'ont connu leur père qu'un tout petit peu ou pas du tout.

En parlant de la réaction des gens, lorsqu'ils apprennent qui il est, Juan Martin Guevara déclare, c'est comme s'ils viennent "d'avoir une apparition". Il est désagréablement surpris quand une touriste japonaise se jette à son coup, et lui demande poliment de poser pour une photo avec elle. Et de conclure : "J'ai l'habitude. Être le frère du Che n'a jamais été anodin".
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Encore une fois chroniquer ce genre de livre reste toujours un exercice difficile , je remercie les Editions Calmann- Levy qui une fois de plus m'ont permis de faire une lecture passionnante, je dois dire que je ne m'y serais pas lancée spontanément je ne suis pas vraiment friande des autobiographies, ni biblio de personnages publics, mais Che Guevara est un personnage qui n'a laissé personne indifférent, et j'étais très intéressée de découvrir le regard de son frère, découvrir les implications qu'ont pu avoir les engagements de ce personnage sur toute sa famille.
J'ai, grâce à cette lecture découvert, le frère, l'enfant , le père . Un homme ordinaire pétri de valeurs morales inculquées par ses parents. Comme quoi l'histoire familiale, l'éducation, les convictions, le choix du libre arbitre modèlent une âme, enfin du moins c'est ce que je crois intimement.
Juan Martin évoque avec pudeur toute une tranche de vie, à la fois la sienne et celle de ses parents remontant ainsi jusqu'à ses arrières grands parents, issus de familles socialement plutôt bourgeoises. Il évoque parfois avec beaucoup d'humour une famille de toqués. comme il le dit lui même.
Beaucoup d'émotions dans tous ces instants partagés, transparait au fil des pages, beaucoup d'amour , entre tous les membres de la famille et d'admiration pour Ernesto , qu'il faut partager avec le monde entier.
C'est donc au travers de souvenirs familiaux, en parlant de sa famille, que en venons à comprendre concrètement comment ce frère est devenu El commandante C'est un Che méconnu que veut nous faire découvrir l'auteur à travers Mon frère le Che : un grand frère protecteur, un ado rebelle, espiègle, audacieux. Une belle histoire d'amour fraternel et un superbe hommage rendu à l'homme en dehors de l' homme public Mais c'est aussi l'amour d'une mère, ses peurs, ses joies, son propre engagement, ses propres pensées ,de celles qui d'une certaine manière ont modelé celles de son fils "préféré " comme le dit Juan Martin et ce sans jalousie aucune.
Nous suivons le cheminement de pensée , de celui que le monde entier a dressé sur un piédestal, l'objectif du frère est de nous nous permettre de découvrir d'autres aspects de cet homme capable d'aller jusqu'au bout de ses convictions au péril de sa vie.Aujourd'hui le frère espère que d'autre hommes ou femmes prendront la relève et l'on se persuade aussi à travers ses lignes c'est surement ce qu le Che lui même aurait souhaité , du moins c'est ce que ce frère lui même engagé veut nous faire passer comme message, il le dit clairement..
On ne peut pas à la lecture de cet ouvrage , laisser de coté tout le contexte politique de l'époque, cette bataille rangée entre communistes et capitalistes et les sanctions sur les personnes engagées dites "subversives". Juan Martin nous raconte les actes de répressions commises par la Junte en Argentine ( dont ses huit années de prison) dont lui et les membres de sa famille firent l'objet.
C'est un livre fort et particulièrement émouvant car il raconte un frère tout simplement et je n'en apprécie que plus le titre Mon frère le Che , un titre empreint de pudeur bien plus approprié que celui qui aurait pu être mon frère ce héros et pas que l'icône de la révolution cubaine. Cependant on peut se demander si ce roman est le reflet de la réalité , ou une image déformée par les liens familiaux qui les unissent, et de ce fait manquant d'objectivité , ses références à Cuba , d'un "Cuba libre " sont un peu gênantes quand on connait la politique que fût celle de Fidel Castro !
Toutefois c'est un énorme coup de coeur pour cette bibliographie dans la quelle on trouve beaucoup d'extraits de correspondance qui confirment que Juan Martin , n'a pas voulu transcender un frère mais offrir un regard de cet homme à travers sa vie de famille.
Mais je pense que ce roman risque de provoquer quelques polémiques entre les pro et anti-guévaristes et castrites ( bientôt bientôt quand il sera traduit dans d'autres langues, uniquement en Français pour l'instant) , puisque l'auteur présente toutefois le héros romantique aux nobles idéologies , en occultant sa participation aux jugements révolutionnaires ou tout au moins les évoquant à peine, comme une partie de dommages collatéraux , de crimes de guerre comme il se dit souvent .Cette facette de ce personnage " guérillero" que certains d'après ce que j'en lu ( et oui ce livre m'a poussé à me documenter , à avoir envie d'en savoir davantage) qualifient aujourd'hui de terroriste, n'est pas du tout évoqué par le frère au contraire celui si nous raconte un un homme qui pansait les prisonniers de guerre avant de les libérer, mais qui disait aussi !
" l'action était parfois le seul remède contre l'injustice"
Je me demande pourquoi cependant pourquoi le reste de sa famille ,son frère,sa soeur se refusent de parler du Che Toutefois cette lecture est particulièrement intéressante et passionnante et l'on se laisse porter nous aussi par de si beaux idéaux et l'on se berce d'espoir. Lu en e-book, du coup je n'ai pas pu bien apprécier comme il se doit toutes les photos de famille en fin de livre
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Sur le Che, je ne sais pas grand chose. Je sais son visage pour l'avoir vu placarder sur les murs, les corps, les T-Shirt… je sais son étiquette: « guérilleros révolutionnaire », son combat contre l'impérialisme, le capitalisme mais à part ça je ne sais rien. Strictement rien. Je ne sais rien de lui, de sa vie, de son histoire, de ses idées, l'étiquette politique qui lui ait collé ne suffisant pas à le définir, tous les révolutionnaires et les anti-capitalistes ne se ressemblant pas, en effet. Pour prétendre à le connaitre, politiquement en tout cas, il faut donc aller lire ses idées, ses pensées versées sur le papier. Ce que je ferai. Mais je voulais d'abord et avant tout, en lisant le livre ici commenté, un peu le découvrir. D'où vient-il? Qui est-il? Quel est son parcours, son histoire? Je voulais l'approcher à travers le regard de son frère et j'ai fait bien fait car ce livre que j'ai trouvé merveilleusement touchant, émouvant m'a permis un peu de le rencontrer, de l'approcher. Il a fait naître, de sucroît, chez moi, une immense curiosité. Juan Martin Guevara, en racontant son frère, sa famille, son parcours m'a, en effet, donné envie de découvrir tout ce que je ne sais pas sur l'Argentine, sur Cuba, sur Fidel Castro. Il m'a donné envie de lire, avec urgence, sans plus attendre, les écrits d'Ernesto Che Guevara. En cela il a réussit son pari; lui qui, par son témoignage, a voulu mettre un terme à la mystification de son frère, lui qui a voulu remettre du contenu dans cette coquille depuis longtemps vidée, lui qui a voulu faire revivre ses idées. Juan Martin Guevara a mille fois raison de rappeler et de crier l'évidence: Che Guevara n'est pas une star, une icône, une célébrité. Il est une idée, une pensée, une lutte, un combat qu'il faut, par les temps qui court, se rappeler. Avec justesse, il écrit:

« Sous le masque de l'icône ou du guérillero, si attrayant soit-il, il y avait un contenu qu'il fait répandre. Qui connaît la pensée du Che? Presque personne! Il est pourtant l'un des grands penseurs marxistes du siècle. le gens doivent se rendre compte que cet homme n'était pas juste bon à prendre les armes. Il se disait aventurier, mais de la race de ceux qui n'hésitent pas à donner leur vie pour vivre en harmonie avec leur vérité, à mourir pour leurs idées. Il est primordial de comprendre qu'Ernesto était au départ une personne morale, sinon ordinaire, qui est devenue un être exceptionnel que d'autres peuvent et doivent imiter. Les grands hommes sont rares mais ils existent! »

« Les gens intéressés par la pensée d'Ernesto doivent pouvoir entrer dans le terrain de la transformation de la réalité, de la pensée politique, idéologique, philosophique et culturelle pour aboutir à cet hombre nuevo qui le préoccupait tant. Un changement radical de société, une société basée sur la justice, devait et doit impérativement passer par une métamorphose totale de l'homme, pas seulement du maître ou du patron mais aussi de l'esclave et du travailleur. »

« La stratégie a donc été de le mystifier, de le crucifier pour que l'humanité cesse de le considérer comme réel, tangible. S'il est un mythe, comment suivre son exemple? Il n'est plus un homme de chair et de sang mais une figure fantasmagorique inacessible, impossible à égaler. Au fur et à msure que sa légende s'est amplifiée, sa pensée s'est dépréciée. Il est devenu une coquille magnifique mais vide. »

Ne vous attendez pas, en lisant ce livre, à une « objectivité » (si tant est qu'elle existe). C'est le frère qui parle, le petit frère, celui qui aime, respecte et admire son aîné. C'est forcément plein d'amour, de tendresse et d'émotion. C'est un beau témoignage qui ouvre la porte à la curiosité. C'est d'une agréable authenticité. C'est forcément à conseiller.
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Quand j'ai entendu parler de ce livre je n'ai pu garder mon calme. le Che et moi vivons une histoire d'amour depuis mon enfance. Eh oui je suis la fan classique : posters, tee-shirt, béret, discours imprimés, photos classées.



Je me suis toujours posée la question sur le fait que la famille Guevara n'aie pas eu l'idée de publier des mémoires ou juste une biographie classique. Avec le temps, j'ai compris que ce silence pudique est peut être dû au fait que cette famille vit toujours un deuil affligeant ou bien parce que le Che n'est pas ce frère ordinaire dont on reparlera sans crainte d'ouvrir des dossiers compromettants.





J'ai lu avec voracité, je relisais certains passages avec les yeux brillants de larmes d'émotion. le livre est illustré de photos-souvenirs (regardez plus bas, j'en ai mis certaines).



On découvre une autre face du Che, ce personnage historique est plus humain, plus accessible dans le livre.



En écrivant ces mémoires, Juan Martin a voulu démystifier un mythe. J'ai senti un déchirement , comme un cri entre les lignes. J'ai cru entendre l'auteur dire: "je le connaissais bien avant qu'il ne devienne un célèbre révolutionnaire. Laissez-moi parler de lui comme d'un frère ordinaire." L'auteur se remémore des moments inoubliables, comme en ce 06.01.1959 il est invité par Fidèle Castro afin de rencontrer son frère (renversement du régime de Fulgencio Batista, aboutissant à l'actuelle République cubaine. La révolution est menée par le Mouvement du 26 juillet dirigé par Fidel Castro et notamment Che Guevara ainsi que leurs alliés s'opposant au gouvernement autoritaire cubain de 1902, soutenu par les États-Unis.)



Avec une plume intimiste , Juan nous raconte l'histoire d'une famille qui au-delà du mutisme collectif, cache une douleur taciturne.



Beaucoup de questions sont posées implicitement : Son départ vers la Bolévie en 1966, implique-t-il le gouvernement cubain? Est-il possible qu'en plus de la CIA , le KGB soit impliqué aussi?

A travers une foulées d'anecdotes et de souvenirs, Juan Martin lève le voile sur la vie socio_politique de l'époque notamment l'ostracisme militaire de l'Argentine. Il évoque aussi la crise économique qu'a connu le pays.





Mettons la douleur à part, j'ai passé un moment agréable à lire le destin d'un argentin de naissance qui ignore son titre de médecin pour porter celui de "guérillero". Une incontournable figure de la révolution qui a pris les armes pour combattre les inégalités sociales en Amérique latine.

Mais que dis-je donc? Me voilà brandissant un drapeau et criant "Hasta Siempre Comandante" alors que le but de ce livre est de parler d'Ernesto , le frère protecteur , le fils aimant , l'homme , ...



Je ne remercierai jamais Juan Martin et la journaliste Armelle Vincent pour cette pépite que je garderai jalousement dans ma bibliothèque. J'achèterai la version originale pour mieux apprécier les idiotismes propres à la langue d'origine même si j'ai pu les savourer en français.

L'écriture est plaisante et surtout vivante parce que le but du livre n'est pas de commercialiser encore une fois l'image d'un révolutionnaire mais juste de parler d'un membre d'une famille ordinaire dans laquelle des parents essayaient d'inculquer des valeurs.





De toutes mes lectures sur le Che, celle-ci restera la plus proche à mon coeur parce qu'elle est racontée par son frère et elle n'a fait qu'accroître mon admiration pour ce symbole qui n'en finira pas d'inspirer des générations.
Lien : https://monboudoirdelivres.b..
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critiques presse (1)
Culturebox
15 avril 2016
Derrière la légende il y a un homme que Juan Martin Guevara, son frère, a voulu ressusciter à travers un livre de souvenirs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
On a accusé Ernesto de cruauté. Rien n'est plus faux. Dans le maquis cubain, il traitait les captifs ennemis avec humanité. Lorsqu'ils étaient blessés, il redevenait médecin pour les soigner. Dans le maquis bolivien, il les remettait en liberté. Les prisonniers de la Cabaña n'étaient pas des enfants de chœur : c'était un ramassis des pires tortionnaires de la dictature cubaine. Des types qui avaient intimidé, menacé, tué et torturé le peuple. Ernesto nous a expliqué que les procès avaient été décidés par les chefs révolutionnaires pour éviter la justice sommaire de la rue, bien plus laide. Car le peuple est généralement enclin à lyncher les agents du bourreau qui leur a fait endurer des horreurs.
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" Soyez réalistes : demandez l'impossible. "
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sur la crête du ravin, je suis abordé par un guide Il ignore mon identité et je ne tiens pas à la révéler Il me réclame de l'argent pour l'accompagner sur le lieu de la capture du Che, premier signe que la mort de mon frère s'est transformée en commerce Je suis indignée Le Che représente précisément le contraire du profit crapuleux
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Quand je remonte le ravin, je me sens anéanti, vidé. Une désagréable surprise m'attend à La Higuera. Alors que je pénètre dans le hameau pour aller me recueillir dans l'école où Ernesto a été tué, une femme se détache d'un groupe de touristes japonais pour se jeter vers moi. Elle vient d'apprendre d'une compatriote journaliste que le frère du Che est là. Elle pleure en marmonnant : "Le frère du Che, le frère du Che."
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Au risque de paraitre ridicule, avait il déclaré un jour, j'affirme que le vrai révolutionnaire est avant tout guidé par de grands sentiments d'amour
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